Négociations en vue d’un accord social triennal
Les négociations en vue d’un accord portant sur les modalités de départ et recrutement de personnel durant la période 2022/2024 doivent se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, ont indiqué les syndicats.
Dans son projet présenté jeudi, la direction prévoit 2.000 embauches pour les usines françaises et "plus de 5.000 parcours de formation et reconversion", selon son communiqué.
"Pour l'instant, on ne sait pas encore comment seront réalisés les départs", a précisé Mariette Rih, déléguée FO, en souhaitant qu'il n'y ait "aucun départ contraint". Mais "les annonces faites vont dans le bon sens" pour "l'empreinte industrielle de Renault en France", a-t-elle estimé.
La CFDT "n'acceptera aucun licenciement sec", a prévenu le syndicat. "Le projet présenté est ambitieux, c'est positif", mais "le point noir, c'est l'ingénierie avec de nouvelles suppressions de postes", a regretté Jean-François Nanda, délégué CFDT, qui plaide pour un étalement des départs "sur la période de l'accord".
"On se positionnera quand on aura tous les éléments au cours de la négociation, par exemple sur le temps de travail. Les populations cols blancs sont les plus impactées par les départs" envisagés, a souligné Guillaume Ribeyre, délégué CFE-CGC. "Tout est conditionné à l'aboutissement d'un accord", a-t-il signalé.
Renault affiche une création nette de 500 emplois
Outre les "500 créations nettes d'emplois", en embauchant des "compétences clés", Renault prévoit pour ses salariés "10.000 formations et reconversions sur l'ensemble des métiers", a par ailleurs indiqué le constructeur.
9 véhicules en France à horizon 2025
Renault "envisage la production de neuf nouveaux véhicules en France à horizon 2025" - "dont une majorité 100% électrique" - et "réaffirme sa volonté de positionner la France au coeur de ses activités industrielles et de recherche et développement", en y installant "des technologies d'avenir", a-t-il ajouté.
Période douloureuse pour ingénierie et fonctions support
L'ingénierie et les fonctions support ont déjà payé un lourd tribut à la restructuration de Renault, dans le cadre du plan d'économies détaillé en mai 2020.
Sur les 4.600 suppressions d'emplois annoncées alors pour la France (parmi 15.000 suppressions au total dans le monde), 2.500 concernaient l'ingénierie (1.500) et les fonctions support (1.000). Le plan de 1.900 départs volontaires ouvert pour ces salariés, via une rupture conventionnelle collective (RCC), n'est pas encore terminé. Les 2.100 suppressions de postes dans les usines ont été réalisées par départs naturels (retraite...).
Pour l'ingénierie, la direction évoque "1.600 départs potentiels" et "400 recrutements sur de nouvelles compétences clés, comme les data sciences ou la chimie des batteries", ainsi que 3.000 formations ou reconversions. Dans les fonctions support, il y aurait 400 départs, 100 recrutements de "compétences clés" et 2.000 formations ou reconversions.
Renault 5 Nouveau Kangoo électriques produits à ElectriCity si accord
"Sous réserve d'un accord", le plan prévoit d'affecter notamment au pôle ElectriCity, qui sera créé en 2022 dans les Hauts-de-France, la fabrication de la future Renault 5 électrique et la version électrique du modèle Nouveau Kangoo.
En Seine-Maritime, l'usine de Dieppe produirait un nouveau véhicule Alpine, celle de Sandouville fabriquerait le Nouveau Trafic électrique, tandis que le "futur moteur électrique 100 kW" reviendrait à l'usine de Cléon. Le modèle qui remplacera le Master et "un véhicule pour un partenaire" seraient produits à Batilly (Meurthe-et-Moselle).
"Le projet vise notamment à faire de la France le coeur du véhicule électrique pour Renault Group, en augmentant son activité industrielle dans ce domaine", a relevé la direction.
Sources : Renault, AFP