Un départ logique pour une figure emblématique
On ne va pas se cacher, 2021, c'est un peu l'année de trop pour Kimi. Certes, il n'est pas aidé par sa monture, et son équipier Giovinazzi ne fait guère mieux, mais si le finlandais semblait faire encore le taf en 2020, voire plutôt en 2019, cette saison, ce n'est plus pareil. Constamment en échec aux qualifications, Kimi s'est fendu en plus de deux accrochages "gênants" avec son équipier à Portimao et avec Vettel en Autriche, donnant l'impression de ne plus du tout être dans le coup.
Il l'a annoncé lui-même sur les réseaux sociaux:
"Ça y est. Ce sera ma dernière saison en Formule 1. C'est une décision que j'ai prise l'hiver dernier. Ce n'était pas une décision facile mais après cette saison, il est temps pour de nouvelles choses (...) je tiens à remercier ma famille, toutes mes équipes, toutes les personnes impliquées dans ma carrière de pilote et surtout vous tous les grands fans qui m'ont soutenu pendant tout ce temps. La Formule 1 va prendre fin pour moi, mais il y a beaucoup plus dans la vie que je veux expérimenter et apprécier. A bientôt après tout ça ! Sincèrement, Kimi"
Kimi n'a plus rien à prouver en effet et il peut être fier de son parcours, lui qui reste encore le dernier pilote à avoir été champion du monde avec Ferrari, en 2007 déjà ! Le record de grand prix disputés (bientôt 350, soit plus du 1/3 de toute l'histoire !), 21 victoires, 18 poles, 46 meilleurs tours et 103 podiums, beaucoup signeraient sans sourciller pour avoir un tel palmarès. Après un premier départ fin 2009 de chez Ferrari, poussé vers la sortie par l'arrivée d'Alonso, une escapade de deux ans en WRC puis un come-back en 2011 avec Lotus, ce sera cette fois-ci le départ définitif. Le temps qui passe, la perspective peut-être aussi de tout devoir reprendre à zéro avec une nouvelle règlementation, le besoin sans doute et surtout de passer à autre chose et de profiter davantage de sa famille.
C'est aussi un sacré personnage qui va s'en aller, très populaire, identifié à son fameux surnom Iceman, et qui s'est forgé une image décalée avec son aversion non feinte pour le côté très marketé et com' de la F1, ses marmonnements en interviews (le fameux borborygme bwoah repris en boucle sur les réseaux sociaux), ses réponses en pince-sans rire ou encore ses colères froides à la radio qui font le bonheur des best-of youtube ("leave me alone !")
Un finlandais peut en cacher un autre ?
Cette retraite devrait accélérer par conséquent le jeu de chaises musicales afin de parachever le mercato, d'ici Monza tout au plus. Il semble acquis, encore plus après l'étincelante qualif de Spa, que George Russell va se glisser dans le baquet de la 2e Mercedes, poussant ainsi vers la sortie Valtteri Bottas. Le finlandais pourrait trouver refuge chez Alfa Romeo, qui récupérerait ainsi un pilote expérimenté et rapide, enfin débarrassé du poids de la cohabitation avec Hamilton. Ce départ de Raikkonen ne doit pas pour autant rassurer Antonio Giovinazzi, dont l'avenir en F1 est fortement menacé. L'italien n'a pas prouvé grand chose depuis 2019, surtout en course, et Alfa Romeo n'est plus tenue de caser un pilote estampillé "casa Ferrari", bien que la piste Mick Schumacher soit à envisager.
La porte est donc aussi ouverte pour l'arrivée d'un Nick de Vries, champion de FE, également pressenti chez Williams en raison des liens de Grove avec Mercedes, ou même le retour d'un Alex Albon. Certes, le thaïlandais est un pilote Red Bull mais, après tout, il court cette année en DTM sur une Ferrari engagée par AF Corse, alors, tout est peut-être possible.