MBF / suspension de liquidation : décision mercredi
La cour d'appel de Dijon se prononcera mercredi sur la demande de suspension de la liquidation prononcée le 22 juin contre la fonderie automobile MBF Aluminium. Le site emploie 270 personnes.
La cour d'appel de Dijon se prononcera mercredi sur la demande de suspension de la liquidation prononcée le 22 juin contre la fonderie automobile MBF Aluminium. Le site emploie 270 personnes.
Le jugement a été mis en délibéré à mercredi "à partir de 16h00", a indiqué la première présidente de la cour d'appel, mardi à la fin d'une énième audience judiciaire concernant ce dossier sensible au niveau social ... et politique.
Pour rappel, faute de repreneur, MBF, basée à Saint-Claude (Jura), avait été déclarée en liquidation judiciaire le 22 juin dernier.
Le Comité social et économique (CSE) de l'entreprise a déposé un recours contre cette décision mais la Cour d'appel de Dijon ne se prononcera pas avant le 14 octobre, poussant les salariés à demander, d'ici là, une suspension de la liquidation.
"Si nous sommes liquidés, les salariés vont être licenciés et ils vont partir. On craint alors une perte de notre savoir-faire", a expliqué à l'AFP Nail Yalcin, délégué CGT et membre du CSE.
Salariés et syndicats comptent toujours mener à terme un projet de Scop (Société coopérative et participative), avec les salariés, afin de "donner une seconde vie" à la fonderie.
"On peut être opérationnel dès la rentrée", a assuré Nail Yalcin, reconnaissant cependant qu'il "manquait" encore "la volonté de l'État et des constructeurs" Renault et Stellantis (ex-PSA), qui ont retiré leurs commandes de carters moteurs à MBF.
La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a de son côté réitéré, dans une lettre à la cour, son "engagement intact" à accorder une subvention de 1,8 million d'euros à MBF pour soutenir un projet de reprise.
Peu d'espoir tout de même : la suspension de la liquidation semble cependant très improbable. Le cas échéant, elle permettrait d'éviter les licenciements, qui doivent intervenir dès le 10 juillet ... entraînant le versement aux salariés d'allocations chômage et d'indemnités, et contraignant ainsi de facto l'entreprise à payer les salaires.
Or "nous ne pouvons que constater qu'il n'y pas d'argent", a reconnu en audience l'avocat du CSE, Georges Meyer.
"Les salaires de mai et juin ont été financés avec le chômage partiel. Il n'y a pas de trésorerie", a renchéri le liquidateur judiciaire, Thibaud Poinsard, soulignant que, depuis la procédure de redressement, le 4 novembre, l'entreprise avait encore accumulé 3,3 millions d'euros de dettes supplémentaires. "C'est la débandade", a-t-il conclu.
"L'État a payé les derniers salaires. Qu'il continue à le faire", a répondu Nail Yalcin.
Cette procédure à Dijon est indépendante de l'enquête ouverte par le parquet de Lons-le-Saunier pour "abus de biens sociaux", en raison notamment "de mouvements de fonds suspects".
La fonderie MBF est le premier employeur privé du bassin du sud du Jura. Le groupe Renault et l’ex-PSA désormais Stellantis sont les deux clients qui font vivre l’entreprise. Mais selon Nail Yalcin, l’Etat, et les deux principaux clients se font tirer l’oreille pour soutenir l’offre de reprise. La fonderie travaille toutefois pour d’autres constructeurs comme BMW, Ford ou Nissan.
Alors que le syndicaliste estime que le site peut être opérationnel dès la rentrée, dommage – dirons-nous poliment - que l'État et les constructeurs n’aient pas un « geste » permettant de garantir la pérennité du site … et qu’ils aient au contraire retiré leurs commandes de carters moteurs à MBF.
Sources : AFP
La cour d'appel de Dijon se prononcera mercredi sur la demande de suspension de la liquidation prononcée le 22 juin contre la fonderie automobile MBF Aluminium. Le site emploie 270 personnes.
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