Ghosn / Dieselgate : c’est pas moi, c'est lui !
par Elisabeth Studer

Ghosn / Dieselgate : c’est pas moi, c'est lui !

C’est pas moi, c’est l’autre : c’est un peu en substance, l’argument mis en avant par Carlos Ghosn devant la justice française dans le cadre du volet « Renault » du scandale du dieselgate. L’ancien patron du groupe automobile a au contraire  laissé entendre que la responsabilité des malversations opérées au sein du constructeur était du ressort de ses collaborateurs, auxquels la gestion technique des sujets liés aux motorisations avait été confiée.

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Renault mis en examen par le tribunal de Paris

Pour rappel, dans le cadre du scandale qui avait éclaté fin 2015, Renault mais également Volkswagen, Peugeot et Citroën ont été mis en examen en mai et juin dernier par des juges du pôle santé publique du tribunal de Paris. Fiat Chrysler (FCA) qui a désormais fusionné avec PSA est aussi menacé d'éventuelles poursuites judiciaires.

Les différents constructeurs sont accusés d'avoir falsifié les données des émissions polluantes de leurs véhicules en vue de répondre aux exigences des tests antipollution de leurs moteurs diesel.

Carlos Ghosn rejette toute responsabilité

Selon l’examen de l’audition de Carlos Ghosn réalisée fin mai au Liban, dans le cadre de l'enquête française sur le scandale du dieselgate, l’ancien dirigeant déchu a rejeté toute responsabilité dans l’affaire.

"Je ne suis pas motoriste. Il y a des patrons qui sont motoristes à l'origine, ce n'était pas mon cas, moi je suis manufacturier à l'origine", se justifie M. Ghosn, interrogé par son avocat Jean-Yves Le Borgne.

Patron d'un groupe mondial, "je suivais les marchés et les synergies entre les entreprises", argumente-t-il.  Selon lui, il se contentait de transmettre les avis rédigés par ses services. "Je n'étais pas particulièrement intéressé ni même curieux", à ce sujet, se défend-il.

Comme président de l'association des constructeurs européens, Carlos Ghosn était toutefois un interlocuteur privilégié de la commission européenne pour les réglementations environnementales.

Les enquêteurs estiment quant à eux qu’il s’agit d’une "stratégie d'entreprise", "pérenne" et basée sur "des considérations économiques".

Ghosn se défausse sur ses collaborateurs

Ms en cause par les enquêteurs au début des investigations, le 26 mai dernier, Carlos Ghosn a été interrogé sous le statut de témoin par trois juges parisiens venus l'entendre à Beyrouth (Liban). Son lieu de résidence, depuis qu’il a fui le Japon, fin 2019, pour échapper à la justice nippone, cette fois-ci dans le cadre de l’affaire Nissan.

Pendant plus de six heures, l’ancien dirigeant s'est principalement « défaussé » sur ses collaborateurs, assurant leur avoir délégué la gestion des problématiques moteurs, par manque de compétence en la matière et par manque de temps, compte-tenu de l’ampleur de ses autres responsabilités.

"J'ose espérer qu'on ne va pas rentrer dans des choses extrêmement spécifiques, d'autant que sur la période 2016-2018, moi j'étais patron de Renault et de Nissan", a annoncé d'entrée Carlos Ghosn.

"A partir de 2016, je m'occupais également de Mitsubishi, donc de trois entreprises sur deux continents, donc vous pouvez imaginer que le détail des moteurs, je ne les connaissais pas", se justifie l'ancien patron du groupe.

Concernant les choix techniques opérés par le constructeur, Carlos Ghosn a renvoyé les magistrats vers ses "directeurs des opérations", Patrick Pelata, Carlos Tavarès, Thierry Bolloré et vers son bras droit Mouna Sepehri.

Régulation des moteurs, logiciels de fonctionnement ou émissions de gaz d'échappement "étaient décidés chez Renault au sein de la Direction mécanique qui dépendait de la Direction industrielle", "tenue par des personnes en qui j'avais confiance", poursuit-il.

Ghosn défend la réputation de Renault

"En aucun cas nous n'avons lésiné sur le respect des normes" , a par ailleurs affirmé Carlos Ghosn lors de son audition dévoilée début juillet par Le Monde, défendant ainsi la réputation de l'entreprise qu’il a dirigée de 2005 à 2019.

"Il y avait parfois des problèmes dus à des manques de compétences ou de performances, mais rien qui pourrait se rapprocher de ce qui est reproché à d'autres constructeurs, de la volonté de cacher sciemment des résultats", a par ailleurs affirmé Ghosn.

Ghosn pointé du doigt par la Répression des Fraudes

Reste que la responsabilité de Carlos Ghosn avait toutefois été pointée dès novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF).

La DGCCRF estimait que "l'ensemble de la chaîne de direction" du groupe, jusqu'à son PDG de l'époque, était impliquée , puisque, aux yeux du gendarme de Bercy, "aucune délégation de pouvoir n'[avait] été établie par Monsieur Ghosn", ce qui emportait sa propre responsabilité.

Notre avis, par leblogauto.com

Difficile de croire que sur des questions aussi stratégiques Carlos Ghosn n’ait pas eu « connaissance » des prétendus « détails » techniques … Même avec un agenda aussi chargé que le sien. D’autant plus, qu’en rappelant son « appétit » pour les « responsabilités », l’ancien dirigeant démontre plutôt vouloir que rien ne lui échappe…

Sources : AFP, Le Monde

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Pour résumer

C’est pas moi, c’est l’autre : c’est un peu en substance, l’argument mis en avant par Carlos Ghosn devant la justice française dans le cadre du volet « Renault » du scandale du dieselgate. L’ancien patron du groupe automobile a au contraire  laissé entendre que la responsabilité des malversations opérées au sein du constructeur était du ressort de ses collaborateurs, auxquels la gestion technique des sujets liés aux motorisations avait été confiée.

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