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par Thibaut Emme

Renault eWays ElectroPop - tiens, une 4L électrique !

Aujourd'hui se tenaient les Renault eWays ElectroPop. Luca de Meo, le DG du groupe Renault, y a détaillé "une accélération historique de la stratégie électrique" de Renault.

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L'électrique et Renault c'est une longue histoire. On ne reviendra pas sur les prototypes Juvaquatre électriques ou les tentatives dans les années 80/90. Mais, dans "l'électrique moderne" (ie. avec batterie lithium-ion), Renault, c'est plus de 10 années d'expérience, à croire dans le VE "petit format". C'est en s'appuyant sur cette décennie dans la mobilité électrique que Renault a planifié cette "accélération".

Des véhicules électriques multifacette

Renault souhaite des VE à la fois populaires et abordable, mais également compétitifs et durables.

Pour les modèles populaires, Renault relancera deux de ses icones pop', à savoir la Renault 5, ainsi que la 4L alias "4ever" (voir en fin d'article). La Renault 5 devrait être produite à un coût 33% inférieur à celui de ZOE ! Pour le côté abordable, cela devrait aider. Ce qui aidera aussi ce sont des services Mobilize comme le "vehicle2grid" (alias V2G) qui permet de tamponner le réseau électrique avec la batterie d'un VE branché. Et cela rapporte car on offre un service aux producteurs d'électricité. On stocke de l'électricité quand ils en produisent trop et ne savent pas quoi en faire. On redonne de l'électricité quand ils en ont besoin.

Mobilize estime jusqu'à 400 € par an la somme qui peut être généré pour un propriétaire de VE via le V2G. A la fin de vie de la voiture, la batterie conserve une valeur pour l'industrie. Là encore, l'estimation de Mobilize est de 500 € par batterie. De quoi là aussi faire baisser la note de possession de la voiture (TCO ou total cost of ownership).

Renault, qui a aussi une expérience dans les moteurs électriques efficients va continuer dans cette voie avec "un groupe motopropulseur électrique compact permettant une réduction de 30 % des coûts de fabrication et de 45 % sur les pertes d’énergie, soit jusqu’à 20 km d’autonomie supplémentaire pour un véhicule électrique".

Des accords avec de gros acteurs du marché, mais aussi de jeunes pousses françaises

Ce moteur sera aidé par des batteries de plus en plus denses évidemment. Renault va s'associer avec la start-up française Verkor pour co-développer une batterie haute performance. Les batteries seront comme vous le savez, issue d'un partenariat avec Envision AESC. Ce dernier s'implantera à Douai, avec une "gigafactory" (usine de production de batterie NDLA). Le but de cette proximité géographique est de produire des batteries de dernière technologie, à coût compétitif. Mais également à faible émission de carbone, et ce dès 2024.

Renault estime, avec une architecture de cellule normalisée, pouvoir couvrir entièrement les besoins des futurs lancement de véhicules électriques, quel que soit le segment. Cela devrait permettre, in fine, d'avoir un coût du pack de batterie réduit de 60% d'ici 2030.

"Dix nouveaux modèles électriques seront lancés et jusqu'à un million de véhicules électriques seront fabriqués d'ici 2030, depuis les véhicules urbains compétitifs jusqu’aux modèles sportifs haut de gamme. Nous misons sur la performance et sur nos modèles emblématiques comme la fameuse R5 pour apporter à l’électrification notre Renault touch : rendre les voitures électriques populaires" a déclaré Luca de Meo, CEO de Renault Group.

Nickel, Manganèse, Cobalt

Dans le détail, les batteries à venir utiliseront la chimie dite NMC (pour Nickel, Manganèse et Cobalt). Les cellules NMC affichent un rapport "coût au kilomètre" très compétitif avec jusqu'à 20% d'autonomie en plus par rapport aux autres solutions chimiques. Côté recyclage, elles offrent aussi une meilleure performance. Bémol, elles utilisent du cobalt dont l'extraction fait débat (euphémisme). Renault devra se montrer attentif à ce point en sourçant son cobalt.

Renault devient aussi actionnaire de la start-up française Verkor, avec une participation de plus de 20%. Le but est de développer une batterie haute performance. Elle sera adaptée aux véhicules du segment C et supérieur pour la marque Renault, mais également pour Alpine. En 2022 les premiers prototypes de cellules et de modules de batteries seront créés.

En 2026, une gigafactory de batteries hautes performances sera créée avec une capacité initiale de production de 10 GWh par an. Cette usine sera aussi en France. L'électrique créera visiblement vraiment des emplois chez nous si on en croit tout cela. A plus long terme, ce sont les batteries "solid state" (état solide) qui seront développées.

Renault croit au moteur à flux axial

Côté moteur, Renault veut poursuivre le développement de son moteur, sans terre rare (car sans aimant permanent) et de son propre réducteur. Cela passera par de nouvelles améliorations technologiques (à partir de 2024) : "stator hairpin, glued motor stack, arbre creux et rotor sans balais". Renault a aussi signé un accord technologique avec la start-up française Whylot. Le but est de créer un "e-moteur" automobile innovant à flux axial.

Ce moteur sera d'abord déployé via les hybrides du groupe. Cela devrait permettre un coût de production en baisse de 5% accompagné d'un gain en CO2 (selon WLTP) jusqu'à 2,5 g/km. Cela semble dérisoire, mais le moindre gramme compte pour tenir les objectifs CAFE européens.

Renault Group sera le premier constructeur à produire un moteur électrique à flux axial à grande échelle à partir de 2025. Actuellement 99% des moteurs électriques sont à flux radial. L'énorme avantage de ce dernier est de moins chauffer et de moins perdre en puissance que le moteur à flux axial lorsqu'il est sollicité fortement. En revanche le moteur à flux axial délivre plus de couple et de puissance pour un même flux électrique. Il permet donc en théorie de moins consommer pour un même agrément moteur.

Mais, Renault s'est aussi fait le spécialiste du moteur qui embarque un peu tout comme avec le chargeur Caméléon. Eh bien Renault veut poursuivre dans cette voie en intégrant l'onduleur, le convertisseur DC-DC et le chargeur embarqué (OBC) dans un boîtier unique développé en interne. Le boîtier sera compatible 800 Volt et pourra être utilisé sur toutes les plateformes et tous les groupes motopropulseurs (BEV, HEV, PHEV).

Un moteur compact, qui embarque tout ou presque

Pour ceux qui aiment la technique (et la chimie), Renault précise que les modules de puissance pour l'onduleur, le DC-DC et l'OBC reposeront respectivement sur le carbure de silicium (SiC) et le nitrure de gallium (GaN). Là, c'est un partenariat avec STMicroelectronics qui entre en jeu.

Renault travaille aussi sur un groupe dit "système tout-en-un". Ce motopropulseur regroupe le moteur électrique, le réducteur et l'électronique de puissance. L'ensemble est compact et selon Renault, cela permet de gagner 45% de volume au total : "l'équivalent du volume du réservoir de la Clio actuelle". Cela permet aussi une baisse de 30% du coût de production, et donne un gain WLTP de 20 km environ sans changer la batterie.

En plus de la CMF-EV pour les segments C et D, Renault utilisera la plateforme CMF-BEV pour des véhicules de "petit gabarit" abordable. La toute nouvelle Mégane E-Tech Electric, produite à Douai, repose sur la plateforme CMF-EV.

Grâce à la CMF-BEV, Renault réduira le coût de production de 33% par rapport à la Zoe actuelle. Les véhicules électriques pourront partager tout un tas de composants avec les véhicules classiques sur la PF CMF-B. Les véhicules, qui devraient afficher de 300 à 400 km d'autonomie WLTP seront aussi compatible "Plug & Charge". C'est la technologie du groupe Renault, basée sur la réglementation NF-C 15118, qui permet d'identifier automatiquement le véhicule branché en harmonisant la communication entre les véhicules et les bornes. Fini l'identification par carte, le paiement est aussi géré.

Des véhicules Electro-pop

Renault joue à fond la carte de la nostalgie. Il y a bien sûr la Renault 5 modernisée et électrique qui sera fabriqué dans le Nord de la France, de la batterie au groupe motopropulseur en passant par l'assemblage (sur CMF-BEV). Ce véhicule sera dérivé du concept 5 vu récemment.

Une autre icone automobile française sera relancé : la 4ever. Evidemment, il s'agit de la Renault 4 alias la 4L. Très populaire, elle devrait offrir une alternative électrique abordable pour tous les jours. Ce concept 4ever devrait exister en berline à hayon, mais également en version commerciale si on en croit les croquis diffusés.

Evidemment, il y aura aussi et d'abord la future Mégane E-Tech Electric lancée en 2022. Mais, aussi le "dream garage" d'Alpine. Il sera réalité dès 2024.

"La marque Renault a pour objectif d'atteindre le mix le plus vert du marché européen en 2025, avec plus de 65% de véhicules électriques et électrifiés dans le mix des ventes et vise jusqu'à 90% de véhicules purement électriques en 2030".

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Pour résumer

Aujourd'hui se tenaient les Renault eWays ElectroPop. Luca de Meo, le DG du groupe Renault, y a détaillé "une accélération historique de la stratégie électrique" de Renault.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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