Plus encore, il le déconseille dans l'immédiat pour les véhicules individuels.
L’hydrogène : un produit dangereux
"Au-delà même d'être le gaz le plus inflammable et le plus léger, capable de s'échapper de presque n'importe où, l'hydrogène n'est pas une solution miracle", souligne ainsi l'OPECST dans une note de quatre pages.
L’hydrogène pas si écologique que cela …
Certes, utilisé comme carburant, l'hydrogène n'émet que de l'eau. De là à le considérer comme la solution écologique miracle, certains ont déjà franchi le pas, présentant la solution comme une alternative aux polluants hydrocarbures mis sur le marché à l’heure actuelle.
Mais ce que semblent oublier – ou vouloir oublier - ses partisans, c'est que l’hydrogène est encore coûteux à produire mais surtout que sa production-là nécessite pour l’instant l'emploi de sources d'énergies fossiles et émettrices de gaz à effet de serre.
Faible rendement et distribution "délicate et coûteuse" de l' hydrogène
Alors que le rôle de l'OPECST est d'éclairer les parlementaires sur les conséquences des choix de politique publique à caractère scientifique et technologique, sa note souligne notamment le "faible rendement" énergétique de l'hydrogène, et sa distribution "délicate et coûteuse".
L’hydrogène devrait être réservé à la mobilité lourde pour l’instant
Selon Gérard Longuet, sénateur de la Meuse et président de l'OPECST, qui a présenté la note à la presse, l'usage de l'hydrogène pour la mobilité "lourde", telle péniches, trains, camions, voire pour des véhicules légers sur flotte captive, est à encourager "en priorité" afin de "répondre à un besoin réel de décarbonation des transports".
La question logistique : un épineux dossier
L’OPECST souligne par ailleurs que pour que l'hydrogène puisse être utilisé dans les véhicules particuliers, "deux questions majeures » ne sont pas réglées : "l'emport de l'hydrogène dans la voiture, et l'existence d'un réseau logistique de stations-service".
"Si on veut développer l'hydrogène pour les véhicules légers, il faut se pencher sur la question logistique qui à cet instant n'est pas réglée" a ainsi déclaré Gérard Longuet, en rappelant au passage qu'il avait fallu "50 ans pour généraliser les pompes automatiques de carburant".
L’hydrogène ne doit pas se contenter de faire le buzz
Gérard Longuet a toutefois salué les "convergences favorables des industriels et des pouvoirs publics" qui "ont compris qu'il fallait mettre de l'argent dans la durée" pour développer industriellement la production d'hydrogène.
"Le risque maintenant est de se disperser trop, de se lancer dans des initiatives sans lendemain" a-t-il averti.
"L'avenir de l'hydrogène passera par une politique énergétique cohérente, réaliste et responsable. Cette ambition ne peut se contenter d'être un slogan, sans quoi l'hydrogène, qui est depuis longtemps une technologie d'avenir, le restera" conclut le rapport.
Notre avis, par leblogauto.com
Enfin un rapport qui met les points sur les i, et qui n’a pas peur d’évoquer deux sujets sensibles : la dangerosité de l’hydrogène et la problématique liée à sa distribution. Laissant également entendre qu’il ne s’agit pas de faire tout feu tout flamme d’une telle solution - au risque de se disperser - mais d’avancer de manière durable et raisonnée.
Sources : AFP, OPECST