Boîtes noires obligatoires dès mai 2022 dans les voitures
L'objectif officiel est de renforcer la sécurité routière. Dès le mois de mai 2022, tous les véhicules neufs devront être équipés d'une "boîte noire".
L'objectif officiel est de renforcer la sécurité routière. Dès le mois de mai 2022, tous les véhicules neufs devront être équipés d'une "boîte noire".
Ce n'est pas complètement nouveau mais cela ressort en ce moment (comme sur Phonandroid ou certains médias) avec l'échéance qui approche. Le Conseil Européen a validé le règlement en novembre 2019. Il oblige la pose d'un "Enregistreur de données d'événement" pour les véhicules nouvellement homologués dès l'an prochain. De plus, tous les véhicules neufs (même homologués avant 2022) seront aussi soumis à cette obligation dès mai 2024.
Pour ceux qui penseraient qu'on n'aura "plus de liberté", en fait, il faut savoir que pratiquement tous les véhicules actuels ont déjà ce genre de dispositif. Les constructeurs ont anticipé le règlement de 2022. Ces systèmes enregistrent différents paramètres comme la vitesse, l'angle du volant, la pression sur les freins, l'ABS, l'ESP, quelle ceinture est verrouillée, et même les décélérations.
Rassurez-vous, ces enregistreurs ne conservent que les 5 dernières secondes de données. De plus, le règlement précise que l'identification du véhicule n'est pas prévue dans les données (anonymisation). Surtout, si les boîtes noires devront ne pas pouvoir être shuntées ou déconnectées, elles ne seront pas consultables par les assurances ou même les conducteurs eux-mêmes.
En clair, ces données devraient permettre aux forces de l'ordre de connaître mieux les circonstances d'un accident en donnant des données précieuses sur les dernières secondes avant le choc. L'enregistrement des données s'arrête automatiquement en cas de déploiement de l'un des airbags.
Les "enregistreurs de données d’événement" font partie d'un paquet d'équipement que l'Europe promeut dans nos voitures. Nombre de ces équipements sont déjà présents eux-aussi comme la surveillance du conducteur ou les alertes de collision (ou freinage automatique) en marche arrière.
Depuis septembre 2014 aux USA, la NHTSA (agence nationale américaine de sécurité routière) impose que tous les véhicules neufs intègre un EDR (Event Data Recorder) ou CDR (crash data recorder). L'Europe lui a emboîté le pas dès 2016, mais le temps de faire des rapports, de débattre et de prendre des décision, il se sera écoulé 8 ans pour que la même mesure entre en vigueur ici.
L'Europe ne devrait pas parler de sécurité routière en ce qui concerne l'enregistreur des données. En effet, si cela peut permettre de connaître mieux les circonstances d'une collision, en revanche, cela ne l'empêchera pas de se produire. A contrario, l'obligation des freinages automatiques (AEB) type piéton, cycliste ou voiture, permettrait de limiter la violence des collisions, ou carrément de les éviters.
Pour le moment, les assurances se "contentent" d'imposer des caméra (dites dashcams) dans certains pays pour connaître précisément les conditions d'un accident. Il arrivera bien un jour où ils réclameront, sous couvert de sécurité routière, un accès aux données, et plus que les 5 dernières secondes anonymisées.
Le texte entier du Règlement (UE) 2019/2144 du Parlement Européen et du Conseil est consultable ici.
L'objectif officiel est de renforcer la sécurité routière. Dès le mois de mai 2022, tous les véhicules neufs devront être équipés d'une "boîte noire".
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