Volkswagen face à une révolution technologique
L'accord, le premier du genre à être rapporté entre les deux sociétés en Chine, met en évidence l'ampleur de la tâche que Volkswagen doit affronter pour transformer son énorme entreprise de production de voitures à moteur thermique en un leader des véhicules électriques capable de rivaliser avec Tesla.
Les actions de Volkswagen, le deuxième constructeur automobile mondial, ont grimpé en flèche cette année alors que les investisseurs se réjouissaient de son intention de passer massivement à l'électrique. Mais en Chine et ailleurs, le constructeur allemand est toujours fortement dépendante des véhicules à moteur à combustion.
Chine : système de crédit pour « verdir » le secteur automobile
La Chine, le plus grand marché automobile au monde où plus de 25 millions de véhicules ont été vendus l'année dernière, gère un système de crédit qui encourage les constructeurs automobiles à œuvrer pour un avenir plus propre, en améliorant par exemple le rendement énergétique ou en fabriquant davantage de voitures électriques.
Les constructeurs reçoivent des crédits verts qui peuvent être compensés par des crédits négatifs pour la production de véhicules plus polluants. Ils peuvent également acheter des crédits verts pour garantir le respect des objectifs globaux. Le commerce se fait généralement entre des sociétés affiliées, fortement impliquées dans la balance énergétique.
FAW-Volkswagen aurait acheté des crédits à Tesla
Pour aider à atteindre des objectifs de plus en plus difficiles, la coentreprise de Volkswagen avec le constructeur automobile chinois FAW - FAW-Volkswagen - aurait acheté des crédits à Tesla, si l’on en croit les sources.
Volkswagen a refusé de commenter l'accord. Il a déclaré dans un communiqué qu'il «visait stratégiquement à se conformer» aux règles en Chine, mais que si nécessaire, il achèterait des crédits. Tesla n'a pas répondu aux demandes de commentaires.
FAW-Volkswagen très loin d’être « vert »
FAW-Volkswagen a vendu 2,16 millions de voitures l'année dernière. L'entreprise et une autre entreprise de Volkswagen en Chine - avec SAIC Motor - figuraient parmi les constructeurs automobiles du pays les plus mal situés en terme de crédit vert en 2019, selon les données du ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information.
Les berlines et les SUV à essence de la co-entreprise se sont jusqu'à présent révélés beaucoup plus populaires en Chine que ses véhicules électriques.
Tesla/ Volkswagen : ennemis intimes ?
L'accord voit Volkswagen, le plus grand constructeur automobile étranger en Chine, subventionner un rival tandis que le groupe allemand accélère la production de véhicules électriques. Ses entreprises en Chine prévoient de déployer cinq modèles électriques de la série ID cette année.
Aux États-Unis, où les régulateurs fixent également des exigences environnementales, Tesla a vendu des crédits réglementaires à des rivaux tels que Fiat Chrysler, qui fait désormais partie de Stellantis, mais il n'a jusqu'à présent signalé aucun accord en Chine, pays où il a débuté la production fin 2019.
Les revenus de Tesla provenant de la vente de crédits réglementaires ont totalisé 1,58 milliard de dollars en 2020, selon un dépôt réglementaire.
Notre avis, par leblogauto.com
Certains pourraient voir ce rapprochement entre deux rivaux, sur fond de crédits écologiques, comme un premier vers une alliance d’une plus grande envergure. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une opération gagnant/ gagnant permettant à VW de respecter la législation chinoise, Tesla pouvant quant à lui engranger du cash fort utile dans la période actuelle.
Sources : Reuters