Doubler la capacité de production d'ici 2030
"L'objectif dans les semi-conducteurs est d'abord de doubler notre capacité de production et notre part de marché d'ici à 2030, passer de 10% aujourd'hui à 20% demain", explique le Commissaire à la politique industrielle et au marché intérieur dans cette interview.
Alliance européenne lancée le 5 mai
"Dans le cadre de la revue stratégique industrielle de l'Union européenne qui sera présentée le 5 mai, nous lancerons une alliance européenne réunissant tous les acteurs de la chaîne de production des semi-conducteurs", ajoute M. Breton, selon lequel 22 Etats de l'Union "soutiennent déjà le projet".
Discussions en cours de finalisation
"Nous sommes en train de finaliser les discussions avec NXP, Infineon, STMicroelectronics, Bosch, Siemens, ASML. Avec les chercheurs du CEA-Leti en France, de l'institut Fraunhofer en Allemagne ou l'IMEC en Belgique et aux Pays-Bas", précise-t-il en indiquant que les discussions sont aussi ouvertes aux "acteurs des télécoms et aux constructeurs automobiles".
Objectif : mise en place d'un PIIEC
Le but est de mettre en place un nouveau PIIEC (projet important d'intérêt européen commun) "d'une vingtaine de milliards d'euros" qui devrait permettre à l'Europe de maîtriser "les semi-conducteurs de moins de 5 nanomètres, voire de moins de 2 nm" d'ici 10 ou 15 ans.
Semi-conducteurs de moins de 2 nm
"Mettre la barre à 2 nanos est ambitieux (...) mais c'est la condition sine qua non à notre souveraineté numérique", fait valoir le responsable.
"C'est la direction que prennent tous les concurrents comme Intel, TSMC, ou les industriels chinois (...) le marché sera massif, que ce soit pour les voitures électriques et autonomes, les technologies de la 5G et 6G, l'internet des objets de l'industrie 4.0, les puces pour l'intelligence artificielle", ajoute-t-il.
Une pénurie très pénalisante pour le secteur automobile
L'actuelle pénurie de puces électroniques pèse lourdement sur les constructeurs automobiles, les obligeant à pratiquer le stop and go dans leurs usines à travers le monde : chez Renault, elle devrait impacter les volumes d'au moins 100.000 véhicules cette année, selon le patron du groupe Luca de Meo. Volkswagen, mais aussi Fiat, ou l'usine Stellantis de Rennes-La Janais en France ont réduit leur production récemment.
Notre avis par leblogauto.com
Thierry Breton est l'homme de la situation ... Ancien ministre de l'Economie de Jacques Chirac, cet ingénieur de formation a dirigé de grands groupes technologiques comme France Télécom, Thomson Multimedia et ATOS. Et la société informatique Bull.
Le même ATOS qui, à l’initiative de Renault, vient de s'unir avec 3 groupes industriels français de tout premier rang mais non issus du secteur automobile - dont le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics, issu de Thomson - pour mettre en commun leurs recherches sur la mobilité électrique, connectée et autonome. Un projet dénommé "Software République". Allusion au best-seller de science-fiction écrit par Thierry Breton : Softwar ? et à la guerre menée contre les géants asiatiques dans le domaine électronique et informatique ?
Rappelons encore, qu'en mars 2008, dans un bref communiqué, STMicroelectronics avait contredit le bruit qui courrait sur un remaniement de sa direction au bénéfice de Thierry Breton.
« Suite aux rumeurs parues dans la presse concernant de possibles changements au plus haut niveau de la direction de STMicroelectronics, le conseil de surveillance de la société considère ces spéculations sans aucun fondement" avait-il martelé.
Quelques heures auparavant, la presse avait laissé entendre que Thierry Breton pourrait succéder à Carlo Bozotti, à la tête du fabricant de puces franco-italien et qu'un conseil d'administration pourrait se tenir prochainement pour entériner cette nomination. En précisant bien qu'il ne s'agissait encore que d'une rumeur et que Thierry Breton avait déjà été annoncé à la tête de plusieurs entreprises, eu égard à son passé d'ancien dirigeant de France Télécom et de Thomson.
Sources : AFP, Les Echos
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