Accord in extremis LG / SK Innovation et administration Biden
Quelques heures seulement avant la date limite pour que l'administration Biden puisse opposer son veto à la décision de la Commission américaine du commerce international (ITC) dimanche soir, les deux sociétés ont annoncé un règlement. Les deux sociétés s'étaient auparavant engagées dans des négociations marathon.
Accord portant sur 1,8 milliard de dollars
SK Innovation a accepté de payer 2 billions de wons (1,8 milliard de dollars) à LG Energy Solution, une filiale à 100% de LG Chemical, 500 milliards de wons chacun cette année et l'année prochaine, et des redevances pendant au moins six ans.
Les deux sociétés ont accepté d'abandonner toutes les poursuites judiciaires aux États-Unis et en Corée du Sud et s’engagent à ne plus intenter de procédure judiciaire l’une contre l’autre pendant 10 ans.
Pour rappel, G Chem et sa filiale nord-américaine avaient déposé deux plaintes contre SK Innovation pour espionnage et vols commerciaux portant sur la technologie des cellules au format pochette.
LG Chem accusait SKI d'espionnage industriel à travers l'embauche de nouveaux collaborateurs. L'affaire concernait 77 ex-employés de LG Chem, parmi lesquels des ingénieurs ayant collaboré à la recherche, au développement, à la fabrication et à l'assemblage de batteries lithium-ion, dont la “cellule à poche” ou lithium-ion pouch cells. Cette nouvelle technologie, dont LG Chem est le premier fournisseur mondial, a été adoptée par la plupart des constructeurs automobiles souhaitant fabriquer des véhicules électriques.
La plainte déposée par la filiale US de LG Chem auprès de l’U.S. Trade Commission et du tribunal de l'État du Delaware demandait l'interdiction à SKI d'importer aux États-Unis les cellules, batteries, chaînes de production et équipements de tests.
Biden : le règlement du différend vu comme une victoire pour l’industrie auto US
Biden a déclaré dans un communiqué que le règlement constituait une victoire pour les travailleurs américains et l'industrie automobile ... « Nous avons besoin d'une chaîne d'approvisionnement américaine solide, diversifiée et résiliente pour les batteries de véhicules électriques" a-t-il déclaré.
Menace sur une usine vitale pour la production de VE
Ce conflit structurant menaçait jusqu’à présent les projets de voitures électriques de Ford et Volkswagen et affectait une usine de batteries en Géorgie. Le site est considéré comme vitale pour l'industrie des véhicules électriques, en pleine expansion aux États-Unis.
Volkswagen souhaitait se lancer dans la fabrication des cellules avec le concours de SK Innovation. Ce que LG Chem ne voyait pas d’un très bon oeil. Son plus gros client devenant alors un redoutable concurrent.
La société coréenne avait menacé de cesser tout approvisionnement au groupe Volkswagen dont l'objectif est la production de 3 millions de véhicules électriques par an, toutes marques confondues (VW, Audi, Porsche, etc.) d'ici à 2025.
Une victoire pour Biden et sa politique pro VE
Le règlement du différend constitue également une victoire pour Biden, qui souhaite promouvoir la production de véhicules électriques et de batteries américaines comme une priorité absolue.
Alors que l'industrie automobile mondiale se débat pour développer des véhicules électriques, Biden propose de dépenser 174 milliards de dollars pour augmenter ses ventes et étendre la construction d'infrastructures de recharge.
Sources : Reuters