Ou l'art de retourner un potentiel inconvénient en avantage … Sachant qu'en parallèle le Royaume-Uni vient récemment d'interdire la vente des véhicules neufs dotés de moteur thermique à compter de 2030. Et que Nissan dispose au final d'un sérieux atout : l'usine de Sunderland. Laquelle produit des véhicules électriques … contrairement aux sites industriels britanniques de ces principaux concurrents …
Nissan veut s'approvisionner local pour éviter les droits de douane
Nissan va davantage s'approvisionner en batteries produites au Royaume-Uni pour éviter les tarifs douaniers imposés sur les véhicules électriques après l'accord commercial établi entre le Royaume-Uni et l'UE a affirmé le Directeur Opérationnel de Nissan Ashwani Gupta, ce dernier affirmant en parallèle que le Brexit n'était plus un risque mais une opportunité pour son
usine située dans le nord-est de l'Angleterre.
Problèmes aux ports ? Peanuts pour Nissan affirme son Directeur Opérationnel
Selon Ashwani Gupta, les problèmes liés au Brexit observés dans les ports depuis le 1er janvier ne représentent rien pour Nissan. Ajoutant que cela n'était rien par rapport à la crise engendrée par le COVID-19 et les catastrophes naturelles.
Interrogé sur les perturbations commerciales, Gupta a déclaré aux journalistes: "Quand je regarde comment Nissan est sorti de la crise (a) du tsunami, tremblement de terre, inondation, neige , tornades ..., le problème de démarrage que nous constatons dans les ports, c'est peanuts !
"Pour un fabricant mondial ... avoir de la documentation supplémentaire pour remplir un formulaire à la frontière n'est rien » a-t-il déclaré …. un brin fanfaron ?
« Les gens s'y sont préparés, nous avons mis à jour notre logiciel, nous avons mis à jour nos processus. C'est OK » a-t-il tenu à faire savoir.
Un accord avantageux en cas de production locale
Dans le cadre des règles définies pour prévoir les mdoalités de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Londres et Bruxelles a conclu un accord commercial le 24 décembre 2020, permettant une exemption d'une taxe de 10% sur les ventes véhicules, à condition qu'elles respectent les règles de contenu local.
Réduction à terme des importations de batteries pour équiper la Nissan Leaf
Nissan assemble environ 30 000 voitures électriques du modèle Leaf dans son usine de Sunderland, la plupart sont équipées d'une batterie de 40 kilowattheures, produites localement. Ces dernières demeurent de ce fait exemptes de droits de douane.
Mais des versions plus puissantes utilisent des équipements importés. Lesquels seront désormais remplacés par des batteries produites et achetées au Royaume-Uni , créant des emplois.
Reste, selon Ashwani Gupta, que "quelques mois" seront nécessaires pour modifier le processus d'approvisionnements.
Le Brexit : une opportunité pour Nissan selon son Directeur Opérationnel
"Le Brexit, que nous pensions être un risque ... est devenu une opportunité pour Nissan", a par ailleurs affirmé Ashwani Gupta.
Pour rappel, Nissan a ouvert ce qui est aujourd'hui la plus grande usine automobile située sur le territoire britannique en 1986, et y a fabriqué près de 350000 véhicules en 2019.
Nissan Sunderland : un avantage concurrentiel de taille en terme de tarifs
En revanche, Ford, qui importe tout ce qu'il vend au Royaume-Uni, a augmenté certains de ses tarifs pratiqués outre Manche, s'approvisionnant en équipements provenant des États-Unis.
Dépourvu de sites de production de voitures électriques au Royaume-Uni, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, a quant à lui critiqué l'interdiction par le gouvernement britannique de la vente de véhicules à moteur thermique à partir de 2030, estimant que de telles mesures décidaient de l'avenir de son usine locale.
Ashwani Gupta estime pour sa part que cette décision renforcera les modèles de fabrication britannique de Nissan. Selon lui, le marché va doper les ventes de voitures électrifiées, ce qui signifie que le retour sur investissement du constructeur pour ce types de technologies devrait s'améliorer chaque jour davantage.
Notre avis, par leblogauto.com
Bonne pioche pour Nissan ? Alors que le Brexit aurait pu nuire gravement à sa santé financière, son implantation locale pourrait au contraire grandement faciliter ses ventes, à la faveur des exemptions de droits de douanes mises en places dans le cadre des accords de sortie de l'Union européenne.
Mais également - voire surtout ? - grâce aux mesures d'interdiction des moteurs thermiques d'ici 2030, politique mise en place récemment par Boris Johnson.
Gageons que les lobbyistes de Nissan ont su trouver les arguments pour promouvoir une telle stratégie. Laquelle permet de préserver l'emploi outre Manche. La Nissan Leaf a un bel avenir devant elle !
Sources : Reuters