La Toyota Mirai 2 à hydrogène lancée en Europe
L'hydrogène aura-t-il - enfin - le vent en poupe ? En tout cas, Toyota y croit et lance sa deuxième génération de Mirai en Europe.
L'hydrogène aura-t-il - enfin - le vent en poupe ? En tout cas, Toyota y croit et lance sa deuxième génération de Mirai en Europe.
La Toyota Mirai, c'est un physique particulier. Un peu comme la Toyota Prius à son lancement, la 1e Mirai était clivante et ne laissait pas indifférent. La deuxième mouture de la voiture à hydrogène de Toyota l'est tout autant. Enfin, son design est un poil plus consensuel et si la face avant reste spéciale, elle est moins "moche" que la première mouture.
Ce véhicule électrique "fuel cell" (FCEV) ou à pile à combustible voit sa puissance augmenter pour passer à 174 chevaux (+12%). Pour rappel, c'est un véhicule électrique au même sens qu'une Renault Zoe ou même une Citroën AMI. C'est un moteur électrique qui permet à la voiture de bouger. Mais, ici, l'électricité n'est pas stockée dans une batterie. Elle est générée par une pile à combustible à hydrogène. Enfin, il y a tout de même une batterie lithium-ion haute tension (310,8 V) dans cette Mirai.
Ce n'est plus le NiMh (Nickel-Hydrure métallique) habituel. Cela permet de ne pas avoir une PàC haute puissance. La PàC alimente la batterie tampon qui alimente le moteur. C'est la batterie qui est capable de délivrer suffisamment de puissance pour alimenter le moteur électrique de 174 ch.
La nouvelle Toyota Mirai est basée sur la plateforme GA-L. Empattement allongé (+140 mm), longueur de 4 975 mm, la Mirai est plus accueillante. Elle passe de 4 à 5 places grâce à une modification de la répartition des composants. La PàC passe du plancher à l'espace avant ce qui dégage de la place pour un 3e réservoir de H2 (+25% de contenance). Troisième réservoir qui signifie plus d'autonomie. Toyota annonce +30% à 650 km environ grâce à une meilleure efficience de la PàC en plus du réservoir supplémentaire et des 5,6 kg d’hydrogène sous 700 bars. La Mirai est aussi plus basse grâce à cela -65mm en hauteur
La PàC de cette nouvelle Mirai est plus compacte. Elle utilise toujours un polymère solide mais moins de plaques (330 contre 370). En termes de densité, cela augmente avec 5,4 kW/l. Surtout, la PàC est utilisable à partir de -30° C ! Cette Mirai est un concentré d'améliorations qui ne se voient pas au premier coup d'oeil mais permettent à ce nouveau véhicule à hydrogène d'être plus léger, plus silencieux, tout en ne rejetant toujours que de l'eau.
Plus basse, mais plus lourde d'une centaine de kilogrammes (près de 2 tonnes), cette nouvelle Mirai promet une consommation en baisse. Et il n'y a pas que cela qui sera à la baisse puisque le prix devrait être inférieur de 15% à finition équivalente. Comptez tout de même près de 68 000 € !
Toyota croit en l'hydrogène et compte multiplier par dix les ventes mondiales de la Mirai. Bon, cela part de "bas" donc x10 n'est pas non plus un exploit. Toutefois, les FCEV continuent de subir la lenteur du déploiement des stations hydrogène. Certains pays ont lancé des plans de soutien, mais on est encore loin d'avoir un maillage suffisant pour que ce soit viable. Surtout, il faut une station 700 bars pour remplir les réservoirs à fond. En France, on a surtout des 350 bars (donc moitié du plein environ).
La Mirai reste une voiture plutôt onéreuse. On salue tout de même l'effort de la baisse de 15% du prix. En outre, le prix du kg de H2 reste élevé. Avec de 10 à 15 € le kg de H2 à la pompe, un plein de cette nouvelle Mirai 2 coûtera de 56 à 84 € pour 650 km maximum d'autonomie. Soit de 8,5 à 13 €/100 km, soit le prix de 6,3 à 9,6 litres de SP95. Ce n'est pas sur la consommation que l'on économisera. Dernier point noir, bien que longue de 5 mètres, la voiture a un petit coffre pour son segment (non communiqué). La faute en incombe à la batterie li-ion positionnée dans le dos des passagers arrière (photos 7 et 9). Ce même positionnement de la batterie réduit l'espace aux genoux des occupants de la banquette (fixe forcément).
Mais, Toyota a déjà montré avec la Prius qu'ils avaient de la persévérance à revendre. Alors cette Mirai ? Visionnaire ou utopiste ? La Toyota a quelques concurrentes techniques dont le Hyundai Nexo ou le Mercedes GLC F-Cell (disponible en Allemagne) mais pour le moment les autres constructeurs regardent cela de loin.
L'hydrogène aura-t-il - enfin - le vent en poupe ? En tout cas, Toyota y croit et lance sa deuxième génération de Mirai en Europe.
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.