MPM Motors : c'est la fin de l'aventure
MPM Motors va mettre la clé sous la porte. Le constructeur n'aura pas eu le temps de dévoiler son SUV, le Vultur, pour tenter de se sauver.
MPM Motors va mettre la clé sous la porte. Le constructeur n'aura pas eu le temps de dévoiler son SUV, le Vultur, pour tenter de se sauver.
Officiellement créée en septembre 2015, la société MPM Motors vit ses derniers jours après deux années très difficiles. La société fondée par Oleg et Igor Paramonov (M. Paramonov Manufacturing Motors) a décidé de communiquer sur la fin de l'aventure.
"Après une descente aux enfers de 2 ans, sans aucune aide de l'état ou des autorités politiques et administratives locales, nous ne sommes malheureusement plus en mesure de survivre" déclare le responsable de la communication sur un long post Facebook. Surtout, on apprend que MPM a développé "à 95%" un SUV qui devait passer à la phase de prototypage.
MPM avait pourtant des ambitions avec une nouvelle berline avec une déclinaison break de chasse, une citadine électrique, etc. Ces études pourraient être récupérées par d'autres sociétés.
Pour les rares propriétaires des MPM PS160 ou Erelis, désormais, il va falloir aller voir du côté des pièces détachées qui seront mises en vente. Pour les moteurs, les premières versions étaient pourvues d'un bloc Mitsubishi, et depuis 2018 d'un bloc PSA. De ce côté cela devrait donc bien se passer.
MPM est né de la volonté des deux frères Français d'origine Russes. Leur idée était de produire en France un clone de la TagAZ Aquila. L'Aquila dans son pays d'origine ne s'était pas vendue et TagAZ (propriété de M. Y. Paramonov, le père des deux frères) a fait faillite en 2014. Devenue MPM PS160, l'Aquila connait des débuts difficiles avec des soucis de jeunesses, de gros défauts de finition et un rapport qualité/prix pas favorable.
Améliorée au fur et à mesure de sa carrière, celle qui est devenue la MPM Erelis ne convainc quand même pas. Pour autant, MPM voyait plus loin avec plusieurs projets à l'étude.
La fin d'une aventure entrepreneuriale, qui plus est dans l'automobile, est toujours triste. Ici, MPM a pêché sans doute par excès d'optimisme. Excès d'optimisme dans le développement et la mise en production d'une voiture artisanale. Excès d'optimisme également dans l'accueil que lui ont réservé les Français. Les soucis de fiabilité, et l'année 2020 touchée par la Covid-19 n'ont pas aidé.
Il est évidemment trop tard pour refaire le match. Mais, qu'aurait pu faire MPM Motors pour éviter d'en arriver là ? Prendre le virage de l'électrique plus vite ? D'autres comme MIA s'y sont cassé les dents et les finances. Sortir le SUV plus tôt ? Un véhicule ne se développe pas en 6 mois, surtout quand les finances sont limitées.
Alors forcément voué à l'échec l'expérience MPM Motors ? Sans doute. Mais, cela ne signifie pas que toutes les tentatives de constructeurs "artisanaux" en France sont vouées à échouer. En effet, il y a des créneaux - luxe, ultra-sportif, etc. - qui peuvent accueillir des véhicules au prix forcément plus élevé que ceux d'un généraliste.
Illustration : MPM Motors
MPM Motors va mettre la clé sous la porte. Le constructeur n'aura pas eu le temps de dévoiler son SUV, le Vultur, pour tenter de se sauver.
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