Pas-de-Calais : immenses bouchons avant le Brexit
De longues files de poids-lourds se sont formées mercredi autour de Calais, un effet "pré-Brexit" dû à l'anticipation de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
De longues files de poids-lourds se sont formées mercredi autour de Calais, un effet "pré-Brexit" dû à l'anticipation de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
Quelque 16.000 camions étaient attendus sur la journée entre la France et le territoire britannique.
L'affluence mercredi, après déjà une journée rouge la semaine dernière est "la plus forte qu'on ait connue depuis le début du mois", du " jamais vu" indique Paul-François Schira, sous-préfet en charge du Brexit.
Quelque 8.000 poids-lourds devaient transiter à destination du Royaume-Uni ce mercredi, et autant de retour de la traversée de la Manche, estime-t-il. Contre 12.000 en moyenne quotidienne dans les deux sens.
Dans la matinée, des policiers filtraient déjà à une quarantaine de kilomètres de Calais des poids-lourds à l'arrêt sur l'A16, pour réguler les flux. Des "zones de stockage" de camions en amont de Calais avaient aussi été activées par la préfecture pour prévenir l'engorgement total aux terminaux.
En début d'après-midi, la congestion avait gagné les abords du tunnel sous la Manche et du port, avec des files à perte de vue.
Dès lundi, le préfet des Hauts -de-France, Michel Lalande avait mis en garde contre une "semaine difficile avec des flux extrêmement importants", car "c'est l'Europe entière qui commerce avec le Royaume-Uni qui passe par la Manche".
"Novembre est habituellement le mois de +pic+ lié aux fêtes de fin d'année. Cette année, c'est décembre, parce que les industriels des deux côtés font du +stock+", explique Benoît Rochet, directeur général du port de Calais.
Sébastien Rivéra, secrétaire général de la fédération des transporteurs routiers (FNTR) du Pas-de-Calais, la gestion du trafic par la préfecture "n'est pas à la hauteur".
Sur les "zones de stockage", où l'attente dure des heures, "les conducteurs attendent dans le froid, coincés dans leurs cabines le long de l'autoroute, il n'y a pas de toilettes", décrit-il, évoquant de plus en plus d'arrêts maladie.
Aux bouchons côté français s'ajoutent les "difficultés côté anglais", soit au total "entre 15 et 20h d'attente de plus que d'habitude" pour un aller-retour.
Le trafic local est aussi touché par ricochet: "les forces de l'ordre nous obligent à suivre l'autoroute. Quand il y a un camion bloqué, c'est 80% de son chiffre d'affaires en moins", déplore Sébastien Berrier, gérant des transports Berrier, aux environs de Calais, qui livre principalement les chantiers sur la côte.
La FNTR avait demandé que les poids-lourds locaux et les internationaux soient différenciés, pour faciliter les délestages, avec une affichette posée derrière le pare-brise.
La préfecture a annoncé son feu vert lundi, mais la mise en place est toujours en cours, selon M. Rivéra.
Pour lui, comme pour les pouvoirs publics, cette situation augure de l'engorgement à craindre après le Brexit, malgré les mesures prises pour dématérialiser les formalités douanières dans le cadre du disposi tif baptisé "frontière intelligente".
Mais à court terme, "parce que tout ce qui aura dû être vendu l'aura été", selon le préfet Michel Lalande, la ruée pré-Brexit fait espérer un mois de janvier plus calme, un reflux bienvenu pour roder les nouveaux mécanismes douaniers.
Elisabeth Studer avec AFP
De longues files de poids-lourds se sont formées mercredi autour de Calais, un effet "pré-Brexit" dû à l'anticipation de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
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