Le comité social et économique (CSE) de l'usine Smart à Hambach (Moselle) a remis jeudi un avis consultatif favorable à la reprise du site appartenant à Daimler par le britannique Ineos. Il a toutefois tenu à souligner que ce rachat pourrait être amélioré, rappelant qu'aucune autre alternative ne voyait le jour à l'heure actuelle. Sous-entendu : ce n'est pas parce que c'est la seule solution, qu'on ne peut négocier davantage.
Projet approuvé mais peut mieux faire …
"Les membres du CSE apprécient favorablement le projet de cession de 100% des parts sociales de la société smart France à Ineos Automotive, cette reprise par Ineos permettant la continuité de l'emploi pour les salariés du site de Hambach", indique ainsi l'avis remis jeudi.
Toutefois, soulignent les membres du CSE, "certains points pourraient être améliorés".
Reprise de Hambach par Ineos pour le futur Grenadier
En juillet dernier, Daimler, propriétaire des marques Mercedes et Smart, a annoncé la vente du site de Hambach qui produit la Smart en invoquant des difficultés financières liées à la pandémie due au coronavirus.
A l'heure actuelle, l'usine emploie 1.600 salariés actuellement dont 700 sous-traitants. Le groupe de chimie britannique Ineos est le seul candidat à la reprise du site. Objectif : faire son entrée dans le secteur automobile et d'y fabriquer son futur 4X4 Grenadier à compter de 2022.
D'ici là, le gouvernement français a demandé à Daimler de poursuivre la production de la petite citadine électrique dans l'usine de Moselle pendant plusieurs années afin d'assurer une charge de travail suffisante au site pendant la période de transition de reprise par Ineos.
L'emploi assuré jusqu'à avril 2024 au plus tard déplore le CSE
Si les membres du CSE soulignent certes que l'arrivée d'Ineos "a le mérite de sauvegarder les emplois du site" et que "les engagements d'Ineos sur les ressources humaines sont appréciables", ils relèvent néanmoins que "la durée de continuité de l'emploi pour l'ensemble des salariés n'est assurée au mieux que jusqu'à avril 2024", et sous réserve que les modèles fabriqués remportent un certain succès.
"Les activités complémentaires potentielles apportées par Mercedes doivent être garanties par le contrat de vente", demandent-ils également. Considérant qu'"une prise de participation financière dans le projet de la part du groupe Daimler aurait été également la bienvenue".
Comité de suivi de l'accord Daimler / Ineos
Agnès Pannier-Runacher, minitsre de l'Industrie, a annoncé la mise en place d'un comité de suivi de l'accord "dans les prochaines semaines". "Il associera l'ensemble des parties prenantes pour faire le point, régulièrement et dans la durée, sur l'activité qui restera confiée par Daimler sur le site ainsi que la montée en charge du Grenadier".
"Daimler a en effet une responsabilité envers l'ensemble des personnes travaillant sur le site et devra être à la hauteur des engagements pris. J'y veillerai personnellement", promet Mme Pannier-Runacher.
Le futur Ineos Grenadier : un projet d'avenir, vraiment ?
Les membres du CSE s'inquiètent enfin du caractère non écologiquement correct du modèle Ineos Grenadier, celui-ci s'avérant « être un véhicule thermique fortement émetteur de CO2".
Au delà de l'aspect conséquences sur l'environnement, ils estiment qu'un tel véhicule risque donc d'être "de plus en plus difficile de vendre à partir de la deuxième moitié de cette décennie". Une situation pouvant alors remettre à nouveau en cause l'avenir du site.
Notre avis, par leblogauto.com
Si certes, les membres du CSE sont satisfaits qu'un repreneur puisse être retrouvé, ils redoutent toutefois que l'avenir du site ne soit pas aussi rose qu'ils pourraient l'espérer. L'emploi est en effet assuré que jusqu'au printemps 2024, sous réserve du succès des véhicules produits. Au delà de l'aspect écologique, la fabrication locale d'un 4 x 4 aux émissions polluantes non négligeable n'est pas faite pour les rassurer.
Sources : AFP, Daimler