Le prix du gazole trop bas selon Diess
«Si vous voulez réaliser la transition plus rapidement, vous avez besoin des bonnes conditions cadres», a déclaré Diess au journal allemand Welt am Sonntag.
Selon lui, tant que le prix du gazole se situe à un plus bas de 1 euro le litre, comme c’est le cas depuis bon nombres d’années en Allemagne, cela sera difficile.
Volkswagen prêt à faire face à des objectifs plus ambitieux
Le dirigeant de Volkswagen a également déclaré que son entreprise, qui s'est fortement engagée dans la mobilité électrique, pourrait faire face à des objectifs plus ambitieux. Fanfaronnade, utopie ou défi de la part de Herbert Diess?
«Si notre société est prête à accepter que la transformation vers une mobilité neutre en CO2 se fasse plus rapidement, Volkswagen pourrait y parvenir», a-t-il déclaré au journal, ajoutant que des seuils d'émissions plus ambitieux pourraient entraîner des pertes d'emplois dans certaines sections de l'industrie automobile, mais que de nouveaux emplois seraient générés ailleurs.
"Nous devons discuter avec les fournisseurs et les décideurs si cela est possible pour l'ensemble de l'industrie » a-t-il ajouté entre proposition et exhortation.
La Commission européenne veut durcir les règles
Ces propos de Herbert Diess voient le jour alors que la Commission européenne a proposé la semaine dernière d'intensifier l'objectif climatique 2030 de l'UE en vue de réduire les émissions d'au moins 55% (objectif précédent : 40%). Le plan comprend des règles plus strictes pour les voitures particulières.
L'association allemande de l'industrie automobile ( VDA ) a critiqué la proposition comme étant "trop risquée" et a mis en garde contre des "pertes d'emplois douloureuses.
Fin de la subvention diesel en Allemagne ?
Pour rappel, à l’heure actuelle, le diesel est moins cher que l'essence en Allemagne étant taxé à un taux inférieur. Les partisans de la mobilité propre ont longtemps appelé à y mettre fin à ce qu’ils appellent la «subvention diesel».
Même le prédécesseur de Diess, Matthias Müller, a suggéré de supprimer l'avantage fiscal en 2017.
Le prix du diesel passe la barre des 1 euro en Allemagne en avril dernier
Le prix des carburants routiers continue de baisser en raison de l’effondrement des cours du pétrole engendré par la crise du coronavirus, la demande n’étant plus au rendez-vous.
Fin avril, le prix du gazole est même passé sous la barre symbolique d’un euro par litre dans plusieurs stations allemandes, et tout particulièrement à Sarrebruck. Un tel niveau de prix n’avait pas été observé depuis 2016.
Créations et pertes d’emplois pourraient s’équilibre affirme un expert
Ferdinand Dudenhöffer , expert de l'industrie automobile et directeur du Centre de recherche automobile (CAR) de l'Université de Duisburg-Essen estime quant à lui que des limites d'émissions plus ambitieuses pourraient ne pas être aussi dommageables pour l'industrie automobile allemande que ce qui est redouté par certains.
Il a déclaré à Welt am Sonntag que le renforcement de l'objectif pourrait entraîner 13 000 pertes d'emplois supplémentaires, mais a souligné qu'un nombre similaire de nouveaux emplois pourrait être créé en même temps, ce qui entraînerait peu de changements globalement - selon lui - au niveau emploi.
Dudenhöffer s'attend toutefois à ce que la transition vers la mobilité électrique entraîne la perte de 100 000 emplois dans l'industrie automobile allemande d'ici 2030. Le secteur emploie actuellement plus de 800 000 personnes dans le pays.
Notre avis, par leblogauto.com
Notez bien que c’est le renforcement à proprement parler des objectifs de la Commission européenne qui selon l’expert devrait être neutre au niveau emploi, les restrictions imposées aux constructeurs étant avant ce durcissement d’ores et déjà synonymes de chômage et de départs.
S’agissant du prix du gazole, rappelons que c’est la volonté du gouvernement français de l’aligner progressivement avec le prix de l’essence qui a été un des déclencheurs du mouvement des Gilets Jaunes.
Le 17 novembre 2018, les premiers manifestants avaient exprimé leur colère face à la flamblée des prix des carburants et à la mise en place programmée d'une nouvelle taxe.
Face à l'ampleur de la contestation, le gouvernement avait dû renoncer à une nouvelle augmentation de la taxe carbone en 2019, 6,5 centimes pour le gazole et 2,9 centimes pour l'essence.
Sources : Welt am Sonntag