En vue de dissiper les craintes de la Commission européenne sur les potentielles conséquences de leur fusion, FCA (Fiat Chrysler Automobiles) et PSA ont proposé vendredi des concessions, selon des informations émanant de sources concordantes.
Objectif : obtenir un feu vert de Bruxelles.
FCA et PSA offrent des concessions pour obtenir l’aval de l’UE
Le site de la Commission européenne indique pour sa part que les deux constructeurs automobiles ont soumis vendredi des "remèdes", une expression issue du jargon bruxellois.
Fidèle à son habitude, l'exécutif européen n’a toutefois pas détaillé la nature des concessions offertes.
Selon deux sources proches du dossier, les véhicules utilitaires seraient au cœur du dossier. Chose on en peut plus logique, alors que le sujet est jugé problématique par le gardien de la concurrence au sein de l'UE.
Enquête approfondie de l’UE sur le segment des utilitaires
En juin dernier, la Commission européenne a en effet ouvert une enquête approfondie sur le projet fusion entre FCA et PSA, pointant précisément du doigt à ce segment, où les deux groupes ont une position forte.
La Commission avait alors évoqué des craintes pour la concurrence sur le marché des véhicules utilitaires légers (VUL), en particulier dans quatorze Etats membres de l'Union européenne et au Royaume-Uni.
"Dans de nombreux pays, PSA ou FCA détient une position de leader du marché des véhicules utilitaires légers, et la fusion éliminerait l'un des concurrents", avait expliqué la Commission.
Production dans les usines PSA/ FCA, mais badgée d’une autre marque
Selon les deux sources proches du dossier, les deux constructeurs auraient proposé de produire des véhicules utilitaires dans les usines PSA, mais de les badger sous une autre marque (en l'occurrence Toyota).
Ce « remède" devrait permettre d'obtenir le feu vert de la Commission sur la fusion si l’on croit l’une des sources.
Des véhicules badgés Toyota ?
Pour contourner ce problème, les deux constructeurs ont proposé de renforcer le partenariat existant entre PSA et Toyota dans le domaine des VUL en Europe.
PSA pourrait notamment proposer d’accroître les capacités de production des modèles fabriqués dans ses usines pour le compte du constructeur japonais.
Selon une des sources, l’objectif serait de doper les activités de cette tierce partie afin qu'il devienne plus important sur le marché européen.
Rappelons qu’en septembre 2019, l'usine espagnole du Groupe PSA à Vigo a débuté la production des premiers exemplaires du Toyota ProAce City basé sur les Citroën Berlingo, Peugeot Partner/Rifter et Opel Combo.
Le segment des utilitaires : un marché très lucratif en Europe
Si le marché des véhicules utilitaires concerne des modèles certes techniquement rudimentaires, il n’en demeure pas moins que ces véhicules sont vendus à bon prix … tant et si bien que le segment s’avère très lucratif en Europe.
En 2019, PSA pesait plus de 25 % de ce marché sur le Vieux continent. Le groupe Fiat y détenant pour sa part 9%. Une fois réunis, les deux constructeurs cumuleraient donc plus de 34% de part de marché, soit deux fois plus que le numéro 2, Renault, qui est à 16,4%.
PSA et FCA confirment avoir fait des propositions à la Commission
Contacté par l'AFP, un porte-parole de PSA a simplement indiqué que les deux groupes "avaient transmis à la Commission européenne des propositions pour répondre aux questions soulevées" dans le cadre de son enquête approfondie. Sans vouloir fournir d’avantages d’éléments.
Dans une déclaration transmise à l'agence Agefi-Dow Jones, les deux constructeurs confirment avoir soumis des propositions afin de répondre aux interrogations des autorités de l'Union européenne. "FCA et PSA continuent à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et avec toutes les autorités de concurrence concernées dans le monde", indiquent les deux groupes.
Notre avis, par leblogauto.com
Précisons que les deux constructeurs prévoient toujours de finaliser leur union au premier trimestre 2021. Le rapprochement doit créer le quatrième groupe automobile mondial, répondant au doux nom de Stellantis.
Reste que le 20 juillet dernier, Bruxelles a suspendu l’examen du dossier, sans fixer de nouvelle date butoir pour statuer sur une éventuelle approbation du projet de fusion.
Sources : Agefi-Dow Jones, AFP