Toyota, PSA vs Vollkswagen : les uns gagnent, l’autre perd
Durant le premier semestre, Volkswagen aura ainsi perdu 415 euros par véhicule, tandis que Toyota aura réalisé 533 euros de bénéfice par voiture. Mieux encore, le groupe PSA aura même gagné 707 euros par voiture, selon l’expert.
Pourtant, le Chiffre d’Affaires du groupe PSA s’établit à 25,12 milliards d’euros pour ce premier semestre. C’est en baisse de 34,5% par rapport à l’année précédente. La division automobile à elle-seule affiche un CA de 19,595 milliards d’€, en baisse de 35,5%. Le constructeur enregistre une forte baisse des ventes, tant en volumes qu’en prix moyen, estimée à -40,5%.
Des réajustements nécessaires
S’exprimant dans le cadre d’une étude, Ferdinand Dudenhöffer estime que ces chiffres démontrent que "que le groupe VW doit certainement faire plus d'ajustements » que ses concurrents.
Les pertes élevées consécutives notamment à la crise générée par le Covid-19 sont "un indicateur de la nécessité d'un réajustement", indiqué par ailleurs l'expert du secteur. Ses arguments : la reprise des marchés de l'automobile en Europe et en Amérique prendra beaucoup de temps. Ce qui impose notamment selon lui que la capacité de production soit réduite.
Des baisses de ventes similaires mais un potentiel de marché distinct
Dudenhöffer considère même que le temps presse pour Volkswagen, si l’on compare à PSA. Car, alors que les deux constructeurs enregistrent une baisse des ventes d'un niveau similaire, leur contexte de marché est totalement distinct.
Il observe en effet que le groupe allemand a d’ores et déjà profité de l'activité en Chine, pays où PSA n’a pas encore saisi toutes les opportunités et où il dispose encore d’un fort potentiel, même si les choses ne sont ertes pas aisées.
Pire encore, selon lui : la fusion de PSA et Fiat Chrysler FCA devrait permettre de réaliser des économies d'échelle, or, VW n’aura pas cette « chance ».
Le projet de fusion avec FCA est à ce titre « la meilleure des solutions pour faire face à la crise et à ses incertitudes », a déclaré en juin dernier Carlos Tavares, patron de PSA, lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires.
Il estime en effet que l’opération permettra de partager entre les deux constructeurs la charge des lourds investissements désormais nécessaires pour réduire les émissions polluantes des véhicules sans que leurs tarifs commerciaux ne s’envolent.
Carlos Tavares considère le potentiel du projet comme prometteur, les 3,7 milliards d’euros de synergies annuelles qu’il en attend ne constituent qu’un « plancher », selon lui.
Des écarts encore plus importants sur le segment Premium
La comparaison sur le segment Premium est tout aussi surprenant, selon l’expert. La perte par voiture vendue avoisine ainsi 1100 euros pour BMW, moins de 600 euros pour Mercedes et Audi et seulement 343 euros pour Volvo, même si les marques ont connu des baisses de ventes similaires.
Porsche et Tesla : champion de la rentabilité par véhicule
Malgré la crise, Porsche a gagné près de 10 000 euros sur chaque voiture, Tesla près de 3 000 euros. Un chiffre obtenu certes en incluant dans les chiffres concernant le champion américain des VE la vente de certificats CO2 à d’autres constructeurs automobiles. Dudenhöffer note par ailleurs que contrairement à ses concurrents, Tesla investit dans de nouvelles usines.
Une restructuration des activités européennes nécessaire voire vitale ?
GM s'est concentré sur les marchés américains et chinois et fait des bénéfices, observe encore l’expert. Constatant en parallèle que les comptes de Ford ont pris une couleur rouge vif quelque peu inquiétante. Dudenhöffer s’attend désormais à ce que le nouveau patron de Ford, Jim Farley, évalue dans les prochains mois la nécessité de restructurer de manière durable les activités européennes et envisage des scénarios en ce sens.
Marge opérationnelle record de PSA en 2019
Pour rappel, en 2019, PSA a affiché une marge opérationnelle de 8,5%, malgré une forte baisse de ses volumes. Le groupe mise sur des ventes plus rentables et un strict contrôle de ses coûts.
Le groupe automobile a réalisé un véritable travail sur le tarif des modèles des marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall, avec pour objectif le développement des « ventes rentables ». Le succès de ses SUV, modèles réputés pour offrir des marges conséquentes lui aura notamment permis d’atteindre de telles performances.
Notre avis, par leblogauto.com
La crise générée tout à la fois par le coronavirus, et la récession observée dans le secteur automobile - en pleine révolution industrielle – met en avant un problème de taille : les coûts de production.
Une problématique qu’a bien compris PSA, qui l’a même mise en avant. Lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires qui s’est tenue fin juin, Carlos Tavares, le président du directoire du constructeur a déclaré que le groupe automobile allait devoir redoubler d’effort pour atteindre ses objectifs d’économies et surtout ceux liés à ses coûts de production.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la dernière partie son plan stratégique « Push to pass », PSA veut réduire de 700 euros ses coûts totaux variables par véhicule entre 2019 et 2021.
En 2019, le constructeur est parvenu à réduire ses couts de 111 euros en moyenne par véhicule. Une somme que Carlos Tavares juge néanmoins insuffisante. « Nous sommes en train de redoubler d’activité pour hausser notre rythme et évidemment le COVID-19 ne nous aide pas », a déclaré le patron de PSA lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires.
Selon lui, la chasse au gaspi menée en interne dans l’entreprise a permis au groupe d’abaisser son point mort à 53% de ses ventes, donnant parallèlement plus de forces à PSA pour absorber le choc de la pandémie.