Réalité ou nouvelle fanfaronnade du fougueux patron du constructeur de véhicules électriques ?
Musk extrêmement confiant sur le niveau 5
"Je suis extrêmement confiant sur l'arrivée du niveau 5, qui est en gros l'autonomie complète, et je pense que cela aura lieu très rapidement", a déclaré le directeur général de Tesla dans un message vidéo à l'ouverture de la Conférence mondiale sur l'intelligence artificielle (WAIC) à Shanghai.
"Je reste persuadé que nous disposerons des fonctionnalités de base pour une autonomie de niveau 5 cette année » a-t-il ajouté, visiblement très confiant.
Autopilot Tesla : une aide à la conduite autonome uniquement
Pour le moment, Tesla propose sur ses véhicules uniquement une fonctionnalité d’aide à la conduite autonome, baptisée Autopilot. Elle permet au conducteur dans certaines situations de retirer ses mains du volant.
Mais l’Autopilot n’est pas un système infaillible et ne doit pas être considéré comme de la conduite autonome. Cette super aide au pilotage nécessite une vigilance constante, comme le stipule le configurateur Tesla sur l’onglet dédié à l’option.
Des doutes tout de même …
Reste que si des milliards ont certes été investis pour le développement des véhicules autonomes par les constructeurs automobiles et des groupes high-tech comme Waymo (filiale d'Alphabet) et Uber, certains experts estiment toutefois que la technologie n'est pas encore prête.
Autre défi et non des moindres : convaincre le grand public de la fiabilité et de la sécurité du système.
Alors que l’Autopilot présente encore des failles à l’heure actuelle, on peut s’interroger sur l’annonce faite par Elon Musk. Il y a une grande marge entre aide à la conduite autonome et la conduite totalement autonome. Reste également à obtenir les autorisations nécessaires pour que de tels véhicules puissent circuler sur routes ouvertes.
Plus d’une cinquantaine de pays, dont le Japon, la Corée du Sud et les membres de l’Union européenne, ont adopté récemment à l’ONU un règlement contraignant sur les véhicules autonomes. Lequel rend notamment obligatoire la mise en oeuvre d’une boîte noire au sein du véhicule.
Ce règlement concerne « les systèmes automatisés de maintien de trajectoire » (automated lane keeping systems, ou ALKS) entrera en vigueur en 2021.
Exigences strictes de l’ONU pour le maintien de trajectoire
Le règlement établit des exigences strictes pour ces systèmes ALKS qui peuvent contrôler le véhicule lorsque le conducteur est au volant et a sa ceinture de sécurité attachée.
Le texte prévoit en outre que ces systèmes soient activés uniquement sur les routes où les piétons et les cyclistes sont interdits et qui sont équipées d’une séparation physique entre les deux sens de circulation. Il fixe par ailleurs la limite de fonctionnement de ces systèmes à un maximum de 60 km/h.
Le règlement exige également que les écrans utilisés pour des activités autres que la conduite (internet, vidéo, divertissement, etc.) soient automatiquement déconnectés dès que le conducteur doit reprendre la main.
Il prévoit aussi l’obligation d’introduire des systèmes de reconnaissance de la disponibilité des conducteurs: ces systèmes contrôlent à la fois la présence du conducteur (sur le siège conducteur, ceinture de sécurité bouclée) et sa disponibilité à reprendre le contrôle du véhicule.
Cette disponibilité est, elle, mesurée grâce à plusieurs éléments comme une demande d’activation de la prise de contrôle exclusif du véhicule par le conducteur, le clignement ou la fermeture des yeux et le mouvement conscient de la tête ou du corps.
Notre avis, par leblogauto.com
Cette annonce d’Elorn Musk intervient alors que depuis juin dernier, une vidéo d'un accident pour le moins impressionnant, survenu sur une autoroute de Taïwan et impliquant une Tesla Model 3 fait le buzz. Rappelant la nécessité pour le conducteur de demeurer vigilant derrière son volant.
Visiblement un peu trop confiant sur son Autopilot, un automobiliste a vu sa Model 3 s’encastrer violemment dans un camion renversé sur la route, après avoir tracé tout droit et foncer à vive allure vers un camion immobile, qui bloquait le passage.
Si le conducteur avait largement le temps de se déporter ou de freiner pour éviter le crash, les premiers résultats de l’enquête laissent entendre que l’Autopilot était bel et bien activé au moment des faits.
Sources : Tesla, Reuters