L'ACO inaugure sa station à hydrogène au Mans
Pierre Fillon, Président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) a inauguré la station Hydrogène, située en face du mythique circuit des 24 heures.
Pierre Fillon, Président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) a inauguré la station Hydrogène, située en face du mythique circuit des 24 heures.
L'ACO soutient la filière hydrogène. Il y a par exemple la MissionH24 qui doit voir un prototype à hydrogène s'aligner aux 24 heures du Mans 2024. Dans ce cadre, l'inauguration de la première station à hydrogène mancelle semble naturelle. Elle s'est faite en présence de Stéphane Le Foll, Maire du Mans, de Dominique Le Mèner, Président du Conseil Départemental de la Sarthe, de Christelle Morançais, Présidente de la Région Pays de la Loire et de Philippe Callejon, Directeur Mobilités et Nouvelles Energies de Total Marketing France.
L'hydrogène est visiblement soutenu par les acteurs locaux, mais aussi le partenaire de longue date de l'ACO : Total. Le pétrolier, pardon, l'énergéticien est aussi engagé dans l'aventure du prototype à hydrogène. Cette station devrait dans un premier temps alimenter les bus H2 SAFRA (Société Albigeoise de Fabrication et de Réparation Automobile) Bussinova de la ville du Mans, mais elle sera ouverte aux voitures, puis, plus tard (quand ils seront bien plus nombreux) aux camions à hydrogène par exemple.
La station ne produit pas son hydrogène. Il est produit, par la société allemande Linde, de manière centralisée puis stocké dans des "cadres" de bouteilles sous 200 bars de pression. Chaque cadre contient 12 kg de H2 et pèse plusieurs centaines de kg.
Les cadres sont ensuite livrés. On compte 2 lignes de 5 cadres, soit 2 x 60 kg de H2. Au niveau de la station, le système de compression McPhy (spécialiste français de l'hydrogène) comprime le gaz à 420 bars. Ainsi, la station peut délivrer du gaz sous 350 bars de pression pour le véhicule.
Comme souvent avec l'hydrogène, il faut prendre des pincettes. Le H2 c'est merveilleux sur le papier et à l'utilisation, mais... Déjà, rappelons qu'un véhicule à pile à combustible (PàC) à hydrogène, comme les Bussinova du groupe SAFRA, est basiquement un véhicule électrique. Ici, la PàC de 30 kW (Michelin Symbio) alimente une batterie tampon qui alimente le moteur électrique.
A l'usage donc, le H2 c'est silencieux, cela n'émet pas de CO2, de NOx, ni de particules fines à l'échappement. Dans la pratique, il convient de rappeler qu'une PàC contient des métaux précieux à l'extraction par forcément propre, et que le dihydrogène est à plus de 95% produit via des pompages dans des réserves fossiles. Le H2 "propre" est possible, mais pas légion. Ici, pas d'info sur l'origine du H2 de Linde.
Surtout, la solution retenue est une sortie à 350 bars. On stocke donc moins de H2 que sous 700 bars. C'est très adapté à une circulation quotidienne, par tournée prédéfinie, au kilométrage bien défini. En soit, cela semble parfait pour les bus. Mais pour les voitures à hydrogène, cela limitera l'autonomie. Enfin, si le H2 contient "beaucoup" d'énergie (40 kWh par kg), sa très petite taille moléculaire et les très grandes pressions de stockage obligent à avoir des contenant très lourds. Ici pour les 12 kg de H2 (moins de 90 kWh d'énergie), il n'est pas précisé le poids des cadres. Mais cela ne doit pas être léger.
Avec le H2, l'ACO perpétue une tradition des motorisations efficientes et des solutions innovantes. Un projet de prototype au méthane avait aussi été lancé par Gérard Welter avant sa disparition.
Illustration : ACO
Pierre Fillon, Président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) a inauguré la station Hydrogène, située en face du mythique circuit des 24 heures.
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