Placé sous la protection de l'article 11 des faillites, le géant de location courte Hertz va vendre 182 000 véhicules de sa flotte.

Il pourrait y avoir de bonnes affaires à faire avec cette "méga-vente". Le géant Américain Hertz possède un peu moins de 500 000 véhicules dans sa flotte de location. Il a dû batailler pour que cette flotte ne soit pas vue comme un tout, mais comme autant de contrats que de véhicules. En effet, les premières analyses estimaient que Hertz devait dénoncer globalement les contrats de locations de ses véhicules auprès des constructeurs. Et donc se retrouver sans rien à louer.

Mais, après une âpre bataille, Hertz a visiblement obtenu le droit de casser contrat par contrat. Ainsi, après une première estimation à 144 000 unités (source Wallstreet Journal), la compagnie a décidé de se séparer d'un peu plus de 182 000 véhicules. Après ce mouvement, il devrait rester environ 310 000 véhicules en location.

Les véhicules ne sont pas loués à cause de la pandémie à la Covid-19 et ce sont donc des millions de dollars qui partent en fumée tous les mois pour Hertz. L'entreprise a donc trouvé un accord crucial pour sa survie. La vente des véhicules doit permettre de couvrir la valeur des baux. Hertz (pour sa partie US et Canada) a signé un accord pour payer 650 millions de dollars par mois en loyer pour les véhicules. Soit environ 25 000 dollars en moyenne par véhicule. Les informations de l'accord avec la SEC (Securities and Exchange Commission) ont été publiées le 24 juillet 2020.

Selon les informations de Auto Rental News, Hertz se délesterait de 100 000 véhicules en trois mois (juin, juillet, août), puis 15 000 environ pendant 3 mois et solderait le reste en décembre pour atteindre donc les 182 521 au total avant le 31 décembre 2020. Cet accord suspend jusqu'en janvier 2021 le litige avec les bailleurs. Cela ne préjuge en rien de ce qu'il se passera en janvier sur le reste des véhicules. Une fois les 182 521 véhicules sortis de son parc, ce devrait être 80 millions de dollars d'économiser tous les mois.

Désormais, Hertz va devoir vendre rapidement les véhicules. Il devrait donc y avoir de bonnes affaires. Déjà souvent moins chers que leurs équivalents en parc d'occasion classique, les véhicules loués devraient ici être bradés encore plus (10% de plus selon certaines estimations). De bonnes affaires à faire aux USA donc.

Des millions de véhicules non vendus pour les constructeurs

Selon The Detroit Bureau, Hertz ne pourra garder que 900 dollars sur chaque vente, le reste Hertz se retrouve avec 24 milliards de dollars de dette pour 26 milliards de dollars d'actifs.

Ces grandes difficultés de Hertz et des loueurs en général vont avoir des répercussions sur les constructeurs. En effet, les loueurs sont de grands acheteurs de véhicules en temps normal. Ils demandent des modèles précis, tous les mêmes ou presque pour un modèle, et planifient le renouvellement de leur parc. Ce faisant, ils sont une sorte de "récurent" pour les constructeurs.

Avec la Covid-19, ces constructeurs se retrouvent avec un volume plus ou moins important à écouler s'ils n'ont pas anticipé, ou à ne pas produire. Hertz, mais aussi Avis, ou d'autres grands loueurs vont faire durer le parc roulant pour faire des économies. Certains analystes s'attendent à ce que le secteur de la location supprime de 1 à 2 millions de véhicules achetés en 2020.

Illustration : Hertz