Plus d'une cinquantaine de pays, dont le Japon, la Corée du Sud et les membres de l'Union européenne, ont adopté cette semaine à l'ONU un règlement contraignant sur les véhicules autonomes. Lequel rend notamment obligatoire la mise en oeuvre d'une boîte noire au sein du véhicule.
Ce règlement concerne "les systèmes automatisés de maintien de trajectoire" (automated lane keeping systems, ou ALKS) entrera en vigueur en 2021.
Réglement adopté par Forum mondial pour l'harmonisation des règlements des véhicules autonomes
Le règlement a été adopté par le Forum mondial pour l'harmonisation des règlements concernant les véhicules de la Commission économique pour l'Europe des Nations unies (UNECE), qui rassemble 53 Etats, en Europe, mais également en Asie et en Afrique.
Cette "norme internationale contraignante (...) marque une étape importante vers un déploiement plus large des véhicules autonomes", a souligné jeudi l'UNECE dans un communiqué.
Le Japon appliquera le réglement dès son entrée en vigueur
Le Japon - qui a codirigé la rédaction du règlement avec l'Allemagne - appliquera le règlement dès son entrée en vigueur.
La Commission européenne, qui a également contribué à son développement aux côtés notamment de la France, des Pays-Bas et du Canada, a annoncé que le règlement s'appliquerait dans l'Union européenne à une date ultérieure sans toutefois la préciser.
Les Etats-Unis ne font pas partie du Forum mondial mais ses constructeurs automobiles devront suivre le nouveau règlement pour vendre leurs véhicules par exemple au Japon.
Exigences strictes pour le maintien de trajectoire
Le règlement établit des exigences strictes pour ces systèmes ALKS qui peuvent contrôler le véhicule lorsque le conducteur est au volant et a sa ceinture de sécurité attachée.
Le règlement prévoit en outre que ces systèmes soient activés uniquement sur les routes où les piétons et les cyclistes sont interdits et qui sont équipées d'une séparation physique entre les deux sens de circulation. Il fixe par ailleurs la limite de fonctionnement de ces systèmes à un maximum de 60 km/h.
Le règlement exige également que les écrans utilisés pour des activités autres que la conduite (internet, vidéo, divertissement, etc.) soient automatiquement déconnectés dès que le conducteur doit reprendre la main.
Il prévoit aussi l'obligation d'introduire des systèmes de reconnaissance de la disponibilité des conducteurs: ces systèmes contrôlent à la fois la présence du conducteur (sur le siège conducteur, ceinture de sécurité bouclée) et sa disponibilité à reprendre le contrôle du véhicule.
Cette disponibilité est, elle, mesurée grâce à plusieurs éléments comme une demande d'activation de la prise de contrôle exclusif du véhicule par le conducteur, le clignement ou la fermeture des yeux et le mouvement conscient de la tête ou du corps.
Obligation d'équiper les véhicules autonomes d'une boîte noire
Le règlement introduit également l'obligation d'équiper le véhicule d'une boîte noire, appelée "système de stockage des données pour la conduite automatisée".
Les systèmes ALKS devront également être conformes aux exigences en matière de cybersécurité et de mise à jour des logiciels énoncées dans deux autres nouveaux règlements des Nations unies adoptés également cette semaine.
Notre avis, par leblogauto.com
Des normes importantes sont enfin édictées dans le domaine ! Ce n'est que le début et il y a du pain sur la planche !
A noter que cette annonce intervient alors que Volvo et Waymo viennent d'annoncer avoir établi un partenariat pour développer les véhicules autonomes.
Vers un retour en force de ce concept révolutionnaire, alors que certains le croyaient remis aux calendes grecques ? L'électrique et les services autonomes pour avant tout relancer l'économie ou pour répondre à un réel besoin avec des solutions réalistes et généralisables ?
Rappelons qu'il y a moins d'un an, en octobre 2019, la banque américaine Morgan Stanley avait abaissé de 40% la valorisation accordée à Waymo, la filiale d’Alphabet qui développe une plate-forme de conduite autonome. Raisons invoquées : l’incertitude prévalant alors autour de la viabilité de cette technologie. Laquelle tarde à se traduire en de réelles offres opérationnelles.
Sources : UNECE.org, AFP, Eureka Presse, Morgan Stanley