Passons les autoroutes à 90 km/h !
par La rédaction

Passons les autoroutes à 90 km/h !

La CCC ou Convention Citoyenne pour le Climat propose de passer les autoroutes à 110 km/h. Allons plus loin en imposant les autoroutes à 90 km/h. On a tout à y gagner.

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La CCC ou Convention Citoyenne pour le Climat propose de passer les autoroutes à 110 km/h. Allons plus loin en imposant les autoroutes à 90 km/h. On a tout à y gagner.

150 citoyens Français, tirés au sort, à la légitimité inattaquable, ont eu à juger des propositions pour le climat, pour retenir celles (toutes moins une) qui seront présentées au Gouvernement. Charge à ce dernier de les transcrire en loi ou non et de les faire voter par l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Parmi ces propositions, il y a le passage des autoroutes, de 130 km/h à 110 km/h. Eh bien nous, nous faisons dans la surenchère écologique : nous proposons carrément le 90 km/h. On vous dit pourquoi.

Economie de carburant, et moins d’accidents

Déjà, en passant de 130 à 110 km/h, nous réaliserions d’énormes économies de carburant. Alors imaginez en passant de 130 à 90 km/h ! A la clé, du diesel ou de l’essence dépensés en moins, donc du pouvoir d’achat en plus. Evidemment, cela fait des émissions polluantes en moins : NOx, CO2, particules, CO. Tout bon pour la planète, et bon pour le portefeuille.

Surtout, en passant la limitation à 90 km/h, nous enlevons l’avantage inique de l’autoroute sur les départementales. Cela réduit la fracture sociale entre ceux qui peuvent se payer le luxe de l’autoroute, et ceux qui doivent contourner les sections à péage. Cela réduit également la différence entre les régions fortement dotées en autoroutes et les déserts autoroutiers.

De fait, le péage n’a plus lieu d’être et on peut alors négliger l’entretien très coûteux – économiquement et écologiquement – de ces rubans d’asphaltes bien trop nets et dont les grillages bien trop hauts empêchent le gibier de traverser librement, à sa guise. Sans barrière de péage, finis les bouchons et les ralentissements qui cassent la moyenne et font augmenter la consommation.

Mais, cela permettrait aussi de diminuer les accidents. Chaque année, on relève plus de 260 décès dans des accidents mortels sur autoroutes. 8% du nombre total de tués annuels sur le réseau routier français. Enfin, seuls 15% environs des tués sur autoroute sont principalement dus à une survitesse, soit environ 40 décès. De quoi passer de 3250 à 3210 ! Nous ne pouvons manquer pas cette occasion. Passons à 90 km/h !

Une perte de temps marginale

En plus, en roulant à 90 km/h au lieu de 130 km/h, la perte de temps est faible. Imaginez, un Paris-Lyon (460 km dont 430 d'autoroutes), le surplus de temps n'est que de 1h30. Et que sont 1h30 dans une vie ? Bon, le représentant de commerce qui fait des dizaines de milliers de kilomètres n'aura qu'à travailler plus, ou aller moins loin pour ses tournées.

Mais quel plaisir que de se dire que les 1h30 perdues représentent environ de 5 à 7 litres de carburant économisés, soit au bas mot 7 euros de plus pour le pouvoir d'achat. Et surtout, cela évite de rejeter une vingtaine de kilogrammes de CO2 dans l'atmosphère.

En plus, la différence de vitesse entre les camions et les automobiles diminuant, ce sera l’occasion de faire des « trains routiers » de véhicules à quelques mètres les uns des autres. Là encore une économie de carburant à la clé, et donc un geste éco-citoyen.

Tout bon pour les véhicules électriques

On entend, évidemment, déjà les pessimistes de tous bords et les « bagnolards indécrottables » qui vont crier à la posture idéologique. Que nenni ! L’économie de plus de 25% (estimation) du carburant soit environ 1,50 à 2 euros aux 100 km, ainsi que la suppression du péage devrait au contraire réjouir tout le monde.

En plus, cela va, enfin, démontrer que les voitures électriques peuvent avoir une vraie autonomie sur autoroute. Au lieu des 190 km estimés par Renault pour la Renault Zoe 50 à 130 km/h à 10°C, on passe à 300 km ! Rendez-vous compte, sans ajouter de kilowattheure, on fait un +57% sur l’autonomie. Et pas besoin de passer à une onéreuse Tesla. Miracle de la physique. Les batteries sur roues deviennent plus concurrentielles par rapport aux thermiques polluants.

Ainsi, en réduisant drastiquement la vitesse, l’automobile montrera le chemin à tous les autres moyens de transport. Après tout, en 30 ans, les véhicules n’ont en moyenne baissé leurs consommations que de plus de 20%. Il est temps de faire mieux !

Avec cet exemple de l’automobile, nul doute que les supertankers réduiront aussi leur vitesse sur les mers et arrêteront de fonctionner au fioul lourd. De même, les avions réduiront leur vitesse de 30% dans le ciel. C’est imparable.

Effets inattendus

Le trafic routier se reportant en partie sur les départementales ou les nationales, les pétroliers seront obligés de rouvrir les stations-service fermées depuis des années ainsi que des aires de repos. L’Etat serait d’ailleurs bien inspiré d’interdire fermement, à l’aide de caméras de contrôle et d’amendes, les voitures d’emprunter les bifurcations poids-lourds. Cela revitalisera les centres-villes qui verront de nouveau des flots continus de véhicules.

En ralentissant le trafic autoroutier, le Gouvernement ferait un geste envers le ferroviaire. Et cela ne coûterait pas d’argent public. Le TGV ou le Corail (pardon, Intercités) devraient être pris d’assaut, devenant bien plus rapides qu’un trajet en automobile. Avec des trains plus remplis, la SNCF ne manquera pas de faire des petits prix pour que le coût des trajets n’augmente pas par rapport à la voiture. Et tant pis pour ceux pour qui le train est trop cher et trop mal-pratique. Cela pourrait même faire diminuer les trajets inutiles si écocides tels que les vacances en famille.

Ultimement, en ajoutant plusieurs milliers de radars automatiques sur les autoroutes passées à 90 km/h, l’Etat devrait, encore plus que maintenant, engranger des amendes pour infraction à la vitesse. Des centaines de millions d’euros récupérés qui seront, bien entendu, réinjectés immédiatement dans la lutte pour le climat, nous n’en doutons pas. Bref, passons les autoroutes à 90 km/h !

A moins que tout cela ne soit que de l’ironie teintée d'un peu de mauvaise foi. Après tout, qui sait ?

Sources :

Simulateur d’autonomie Renault ZOE 50

Rapport d’accidentologie 2019 de l’ONISR

Page 49 du rapport d’analyse et statistiques 2018 du CCFA

Illustration : Croquant/CC BY-SA 3.0/modifiée par leblogauto.com

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