Assemblée Générale de Renault 2020 : les points principaux
L'Assemblée Générale 2020 du Groupe Renault s'est déroulée cet après-midi. Voilà les points principaux qui ont retenu notre attention.
L'Assemblée Générale 2020 du Groupe Renault s'est déroulée cet après-midi. Voilà les points principaux qui ont retenu notre attention.
Déjà, la pandémie à la Covid-19 force Renault à réinventer son AG. Cette dernière se déroule sans actionnaire, diffusée en direct comme depuis des années. Les actionnaires ont pu poser leur question les jours précédents. Les votes ont également été faits ces derniers jours.
L'AG est ouverte par Jean-Dominique Senard, Président du Conseil d'Administration du groupe Renault en présence de la Directrice Générale par intérim, Clotilde Delbos. Il rappelle les événements des derniers mois. Puis passe la parole à la DG jusqu'au 1er juillet. Elle présente les résultats financiers découverts il y a plusieurs semaines déjà.
Surtout, elle introduit le futur proche de Renault avec un accent qui devra être mis sur la mobilité, l'environnement, l'aspect durable et les transformations des marchés. Ce futur passe aussi par l'hybride, l'hybride rechargeable (en cours de lancement), mais surtout l'électrique. On sait déjà que le Dacia Spring rejoindra bientôt la gamme. Un autre nouveau véhicule est annoncé "plus haut de gamme" et le 1er sur la plateforme CMF-EV.
Le conseil d'administration passera de 18 à 16 membres avec la fin du mandat de deux membres qui ne seront pas renouvelés ni remplacés. On passe ensuite sur la présentation des rémunérations des dirigeants. En revanche, les rémunérations des administrateurs sont touchées par l'actualité chargée de 2019. En effet, les administrateurs auraient dû toucher une rémunération pour chaque réunion du Conseil. Or, cela aurait doublé le budget maximum alloué. Un pourcentage de 34,5% est donc appliqué pour conserver le maximum de l'enveloppe de 1,5 million d'euros alloué à la rémunération du CA.
Pour le nouveau DG, Luca de Meo touchera un salaire de 1,3 million d'euros fixe, auquel on ajoute une part variable qui peut aller de 100 à 150% du fixe. Luca de Meo a renoncé au bénéfice du minimum de 100% pour la part variable face à la crise du Covd-19.
Dans les critères pour sa part variable, de Meo aura le critère "free cashflow" (qui prend le pas sur le simple chiffre d'affaire). Mais, aussi, et c'est nouveau, le CO2 moyen ainsi que l'image du groupe Renault, et de l'Alliance. C'est une modification de critères qui n'est pas inintéressante. On apprend également qu'il n'aura qu'une année (12 mois) de non-concurrence en cas de départ et si le Conseil souhaite la faire jouer.
Luca de Meo prend pour la première fois la parole publiquement en tant que (futur) nouveau DG du groupe Renault. On peut constater qu'il parle parfaitement le français. Il souligne le challenge de redresser "l'un des plus grands et je dirais les plus prestigieux constructeurs mondiaux".
"Je suis tout à fait conscient de la situation dans laquelle se trouve l'entreprise, aggravée par la crise économique" déclare-t-il. "Je suis là pour le challenge, mais je suis là aussi par attachement et reconnaissance". N'oublions pas en effet que de Meo a commencé chez Renault sa carrière. Il dit se mettre "au service de Renault".
Ses premiers mots vont également vers tous les collaborateurs du groupe dont il reconnait les grandes compétences et leur mobilisation. Il se présente en passionné de l'automobile et la gamme à venir semble avoir ses faveurs. De Meo a également un mot pour l'Alliance et les partenaires Nissan et Mitsubishi.
"Les marques automobiles ont l'âme dans leurs racines. Ces racines françaises sont au coeur du groupe". Il faudra prouver par les actes que la France est importante pour Renault.
Il conclut par un mot aux actionnaires : "Faire de Renault une des meilleures surprises de retournement de votre portefeuille d'actions".
Renault va-t-il quitter les segments C et D ? Clotilde Delbos, sans déflorer ce que dira Luca de Meo dans quelques jours, réaffirme la présence de Renault sur le segment C. Reste à savoir sous quelle forme : berline, SUV, etc. ?
Les coûts fixes de l'ingénierie baisseront via le changement de fournisseurs qui sont trop "high cost". Cela signifie-t-il que Renault va mettre la pression sur ses fournisseurs et que des délocalisations ou changement d'approvisionnement sont à prévoir ? Sans doute. Il y aussi la réduction des frais fixes de structures et là, c'est clairement la réduction des m2 qui est évoquée.
JD Senard a évoqué la surcapacité - nottamment en France - des usines capables de produire dans le monde 5 millions de véhicules, soit plus que ventes 2019. Cependant, il souligne qu'il faut garder la bonne mesure entre la capacité maximale et la capacité de production. Le but est de mettre en tension les usines qui tourneront en 2 équipes sur 5 jours en moyenne.
Concernant "l'Airbus des batteries", Monsieur Senard réaffirme que Renault est favorable. Mais, il rappelle qu'il faut multiplier les sources d'approvisionnement de batterie pour être performant. Mais, comme il s'agit aussi de recherche, cette alliance européenne est intéressante.
A propos du partenariat avec Daimler, le souhait est réaffirmé de le relancer. Souhait partagé avec Daimler et JD Senard annonce à mots couverts une annonce dans les prochaines semaines. L'engagement en Formule 1 est lui aussi réaffirmé, surtout avec le plafond de budget qui devrait arriver.
Clotilde Delbos précise de nouveau que le "prêt garanti par l'Etat" est en fait une ligne de crédit auprès de banques, l'Etat étant seulement garant pour inciter les banques à accorder la possibilité du prêt. Les contreparties étaient de continuer de payer les fournisseurs, ni de demander de report des norme CAFE ainsi que de ne pas créer de filiales dans certains paradis fiscaux, et de ne pas verser de dividendes pour 2020. En fait, ces engagements étaient "faciles à prendre" selon la DG par intérim. La ligne de crédit est toujours disponible.
Notons que les actionnaires ont approuvé à plus de 99% le non-versement d'un dividende en 2020 pour l'exercice 2019. Une quasi unanimité qui est à souligner.
L'Assemblée Générale 2020 du Groupe Renault s'est déroulée cet après-midi. Voilà les points principaux qui ont retenu notre attention.
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