Rêvons un p(n)eu : Alpine vers le LMDh et une supercar
Guillaume Philippe nous propose sa vision d'une supercar Alpine qui pourrait même être engagée en compétition. Imaginons ce que pourrait être cette aventure.
Guillaume Philippe nous propose sa vision d'une supercar Alpine qui pourrait même être engagée en compétition. Imaginons ce que pourrait être cette aventure.
Alpine est revenue à l'endurance via un châssis Oreca07 renommé officiellement et l'écurie Signateh de Philippe Sinault. Cet engagement se traduit par des courses WEC en catégorie LMP2 avec à la clé, victoire et même un titre mondial !
Oui, mais voilà, on a comme un goût de trop peu dans la bouche. Après le retour au rallye en R-GT toujours via Signatech, si Alpine osait ? Guillaume nous a laissé carte-blanche, alors prêtons-nous au petit jeu de la rêverie d'un retour dans la catégorie reine de l'endurance.
Son A 480 S, Guillaume Philippe l'imagine prototype de course homologué pour la route. Le pas que n'a pas franchi Renault avec la R.S. 01, cette fois-ci, l'ex-Régie décide de le franchir. Et surtout, Renault met fin à 44 ans de "spoliation" de la marque Alpine dans le sport automobile de premier plan. En effet, en 1976, Renault crée Renault Sport qui absorbe Alpine. Pour Gordini cela a déjà été fait quelques temps avant.
Ainsi, Renault change son fusil d'épaule. Déçu par les résultats en F1 et par le départ sans élégance de Ricciardo pour McLaren, Jean-Dominique Senard décide d'arrêter les frais. Mais, comme il faut bien conserver une vitrine sportive, il est décidé de pousser Alpine pour en refaire le "Porsche Français". Le style de l'Alpine A480S est dicté par la course, et rien que la course. Pour coller au style des voitures de route, une concession est tout de même faite avec les deux feux rond et la ligne du capot avant. A l'arrière, les feux lorgnent également sur ceux de l'Alpine A110 évidemment. Après tout, le règlement impose que la voiture de course "singe" une voiture de la gamme du constructeur.
Pour limiter les coûts, il est décidé de s'engager en LMDh. La base est une LMP2 "boostée" pour la version de course. La version de route repose sur le même châssis, retravaillé en interne. Pour le châssis course, Alpine se tourne une nouvelle fois vers Oreca, le partenaire de la LMP2. Le moteur de son côté est badgé Alpine-Gordini (!) et la partie hybride (uniquement sur l'essieu arrière pour rappel) est développé en interne par Renault Sport grâce à son expérience en Formule 1.
Cette solution est conservée pour la version de route. Pour éviter l'écueil de la Mercedes-AMG One qui utilise le V6 turbo 1600 cm3 de la F1 et demande à être changé tous les 50 000 km, Alpine décide de se passer du V6 turbo hybride 1600 cm3 de la Renault Sport F1 Team. Gordini reprend le V6 bi-turbo 3 litres de la future Nissan 400Z pour en retravailler le caractère.
Dans sa version de route, la partie thermique reste "limitée" à 400 chevaux au lieu des 480 de la version LMDh. La partie électrique également est bridée en version route à 150 chevaux contre 200 en version course. La batterie n'est pas non plus la même car il faut pouvoir faire et refaire de fortes accélérations pendant 24 heures en course.
Alpine décide d'utiliser une subtilité de la fiscalité française pour faire de son Alpine A480S une hybride rechargeable. Cela lui permet de baisser artificiellement les émissions de CO2 et de limiter le malus dans sa zone basse.
Grâce à l'emploi massif de carbone et de plastique renforcé de fibre, l'A480S supporte très bien la surcharge pondérale de la batterie récupérée sur le Captur E-TECH Hybrid rechargeable (PHEV). Elle a une capacité totale de 9,8 kWh pour une capacité utile de 7,5 kWh. Si la version de course doit peser 1030 kg minimum, la version se route se retrouve juste sous les 1100 kg à vide. Cela fait un rapport poids/puissance de 2 kg/ch et des performances de tout premier plan.
Evidemment, tout cela se monnaie et l'emploi de carbone s'il allège la voiture, n'allège pas le prix. Cependant, la voiture de course est bien née et grâce à l'expertise de Signatech emmenée par Philippe Sinault, Alpine signe un podium pour sa première participation aux 24 heures du Mans 2023 (saison WEC 2022-2023). Formidable publicité pour la marque qui devance Porsche revenu lui aussi en LMDh avec Lotterer. Qui est sur la plus haute marche ? Peugeot ? Qui sait...
Alpine de son côté a pris sa revanche. Cette fois-ci c'est bien une Alpine, bleue qui plus est, qui figure au palmarès et non une Renault Alpine noire jaune et blanche comme l'A442B de 1978. Ce n'est pas encore la victoire sur circuit, mais les carnets de commande sont pleins. Alpine est sauvé, et sans en passer par la case SUV. Convaincu (enfin) de détenir une pépite, Renault décide que la prochaine Renault Megane sportive sera une Alpine Megane.
Hélas, le réveil sonne déjà et il est l'heure de retrouver la réalité. Cette superbe Alpine A480S restera peut-être un simple rêve et Jean Rédélé ne sera pas "vengé" de la prise de pouvoir de Renault sur son entreprise.
Néanmoins, on peut toujours admirer le très beau travail de Guillaume Philippe, le souci du détail, ainsi que sa volonté de faire à la fois une voiture de course, et une version de route. L'essence de l'endurance à la belle époque de Rédélé.
Guillaume n'est pas qu'infographiste 2D/3D, il est également photographe professionnel de sport auto, vidéaste, et bien entendu, passionné d'automobile. N'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil à son site >ICI<. Nous on repart rêver un p(n)eu à un retour au premier plan de la marque de Dieppe.
Illustration : Guillaume Philippe (sauf le moteur, Nissan modifié par leblogauto.com)
Guillaume Philippe nous propose sa vision d'une supercar Alpine qui pourrait même être engagée en compétition. Imaginons ce que pourrait être cette aventure.
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