L’utilitaire léger, une spécialité française
Nos deux groupes constructeurs d’automobiles français, Renault et PSA Peugeot Citroën se sont faits les spécialistes du véhicule utilitaire léger (VUL). Et c’est un pan de l’économie qui suit derrière.
Nos deux groupes constructeurs d’automobiles français, Renault et PSA Peugeot Citroën se sont faits les spécialistes du véhicule utilitaire léger (VUL). Et c’est un pan de l’économie qui suit derrière.
Ils sont devenus incontournables en France avec plus de deux-tiers de part de marché. Mais, ils le sont également au niveau européen avec 40% du marché, et même au niveau mondial avec entre 10 et 15% en 2019. Qui ça ? Pardi, les véhicules utilitaires légers français.
En France, on en croise quotidiennement des centaines, que l’on soit en ville ou à la campagne. Ces véhicules professionnels de moins de 3,5 tonnes se sont même invités dans le quotidien des particuliers avec des versions aménagées comme les ludospaces ou les fourgons de transport de personnes pour navettes ou famille nombreuse.
En 2019, le marché du VUL a effacé un record vieux de 2007 avec environ 478 000 véhicules vendus. C’est certes moins que le marché de la voiture, mais cela représente un volume considérable qu’il faut très souvent aménager.
En effet, s’il y a des années, un fourgon pouvait être rempli un peu de bric et de broc (outils dans des caisses, matériel à même le sol, etc.) dorénavant, le fourgon fait partie intégrante de l’image de l’artisan ou du professionnel. Les aménagements se spécialisent de plus en plus et deviennent de plus en plus malins. Hayons hydrauliques, séparations de cabine, établis intégrés, fourgons d’interventions diverses, de secours, ou autres, en passant par la sécurité avec des portes et des cages renforcées pour limiter le vol.
On a même des dispositifs pour transformer son véhicule en fonction du besoin du moment. Exemple, grâce à des barres de toit rabattables, on peut emporter du matériel supplémentaire, sans que ces barres ne soient gênantes à vide. En effet, quand on n’a pas de matériel à mettre sur le toit, on se retrouve avec des barres qui génèrent non seulement du bruit aérodynamique, mais augmentent aussi la consommation. Ces dispositifs sont souvent fixés définitivement sur l’utilitaire, et qui sait quand on en aura besoin. Impossible de les mettre, les enlever, les remettre, et ainsi de suite.
Ces barres escamotables se déverrouillent en un tournemain via une clé pour se dresser et recevoir des dizaines de kilogrammes d’affaires. Quand vous n’en avez plus besoin, vous les rabattez et elles sont pratiquement « absentes », mais toujours prêtes à aider. Voir la démonstration en vidéo ici.
Evidemment, on en trouve pour tous les goûts dans les aménageurs. De l’artisanal qui utilise le bois (naturel, aggloméré ou medium) ou le métal, à ceux qui ont des gammes spécifiques pour tel ou tel modèle, en passant par ceux qui vont puiser dans les catalogues de « l’after-market ». Vous pouvez même vous lancer dans l’aventure si vous vous sentez l’âme d’un bricoleur. De nombreux particuliers aménagent eux-mêmes leur camionnette ou leur fourgon, qui pour aller à la pêche, qui pour aller au karting avec tout le matériel, voire pour partir en vacances dans un fourgon aménagé.
Les utilitaires français, c’est une histoire qui remonte au début de l’automobile. Avant même, avec des utilitaires – tombereaux, chariots, fardiers, etc. – qui étaient tirés par des animaux, chevaux, mules, ânes ou bœufs. Une fois passés à la force des moteurs, ces utilitaires sont restés et ont été perfectionnés au fil du temps. Désormais, ils n’ont plus rien à envier aux voitures des généralistes au niveau du confort et des équipements. On a même des marques premiums qui s’y sont mis, comme Mercedes.
Les gammes vont du petit utilitaire, populairement appelé camionnette ou fourgonnette au plus gros fourgon en passant par l’estaffette, fourgon de taille moyenne dont le nom est emprunté à la Renault Estaffette. Des fourgons et utilitaires devenus mythiques en France, on en a beaucoup. Citons pêle-mêle et sans ordre précis, la Renault 4 fourgonnette, la Citroën 2CV fourgonette, mais aussi le Citroën Type H, la Renault Estaffette ou le Peugeot D4 alias « nez de cochon ». Et comment ne pas citer les véhicules type boulangère dont un des côté s’ouvrait, typiquement pour faire les tournées des boulangers. La Renault Colorale, sorte de premier SUV à la française, en est le parfait exemple.
Avec cette création précoce d’utilitaires – Louis Renault sort son premier véhicule de livraison 2 ans à peine après sa première automobile – de nombreux carrossiers et charrons se sont alors reconvertis dans la transformation de véhicules automobiles en véhicules professionnels. Ces carrossiers, vous en connaissez forcément comme l’ex-Heuliez, Gruau, Durisotti, Labbé (repris par Gruau), et plein d’autres encore, véritables artisans de l’aménagement.
Désormais, nombre de ces « aménageurs » ou carrossiers ont des partenariats avec les constructeurs devenant même « préparateur officiel » sur telle ou telle carrosserie.
Nos deux groupes constructeurs d’automobiles français, Renault et PSA Peugeot Citroën se sont faits les spécialistes du véhicule utilitaire léger (VUL). Et c’est un pan de l’économie qui suit derrière.
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