Fiat ne rime pas forcément avec premium et il en va de même pour l'électrique. Pourtant, en 2012 le groupe lance aux Etats-Unis la Fiat 500 e avec une batterie de 24kWh. Elle connaitra un certain succès aux Etats-Unis, même si, selon le défunt patron emblématique de la marque, Sergio Marchionne, elle n'était pas rentable. On devine clairement que l'électrique n'était pas la priorité du groupe. De l'eau a couler sous les ponts depuis...
Produite au Mexique, on lui reprochait sa finition moyenne et le manque de charge rapide. Mais après sa mise sur le marché et fin de production, la petite électrique présente un bilan bien honorable surtout pour le viellissement de sa batterie. Un choix technique explique en partie la non-rentabilité regrettée de cette 500 e mais sa bonne tenue dans le temps. Fiat adapta sur la plateforme de la 500 une solution Bosch dont la batterie était composée des mêmes cellules Samsung-SDI que les premières Bmw i3 (63Ah). Choix volontaire ou contraint à l'époque, on imagine que l'expérience sur le projets bavarois a dû lui bénéficier. Alors qu'elle se destinait à affronter les Renault Zoé et Nissan Leaf de première génération.
Huit ans après, l'aventure se répète avec une nouvelle 500, un nouveau dirigeant, une nouvelle usine, de nouveaux marchés et toujours les mêmes fournisseurs. Nous ne reviendrons pas sur sa présentation par nos soins, mais sur deux communiqués de FCA assez intéressants :
Un premier nous indique que la production se fait cette fois dans l'usine de Mirafiori à Turin. Avec pour "voisines" les Maserati Ghibl hybrid, Quattroporte, Levante, GranTurismo et GranCabrio. "Premium" vous avez dit ? On apprend aussi que le V2G (Vehicle-to-Grid) sera possible sur la 500, soit la recharge bidirectionnelle vers le réseau électrique pour équilibrer la demande pendant les périodes de pointe.
Enfin, une récente interview pour Autoexpress de l'actuel président de Fiat, le Français Olivier François nous explique la stratégie "premium" assumée pour cette 500 :
"Ce n'est pas une plate-forme existante que nous avons modifiée. La plate-forme est totalement nouvelle.".
Pour la technique, Bosch et Samsung-SDI sont toujours de la partie. La batterie de 42kWh produite outre-Rhin, à refroidissement liquide (comme sur la première génération) embarque les cellules de la Bmw i3 (120Ah) actuelle. Coté moteur la solution eAxle de Bosch semble être le choix le plus crédible : moteur, transmission et électronique sont intégrés dans un seul ensemble très compact pour une puissance de 87kW. "Nous pensons que cette voiture sera probablement toujours sur le marché en 2030", annonce le président de Fiat. "Mais elle ne sera pas nécessairement sous cette forme. La voiture va évoluer". Cette plate-forme semble avoir été conçue pour rester sur le marché un bon moment et contrairement à la premiere 500 e, la rentabilité est ici attendue.
Notre avis, par leblogauto.com
Olivier François rappelle qu'une importante partie de la clientèle de la 500 achète les versions dites "chères". Abarth, séries limitées et cabriolet entre autres. Pour la partie technique de cette ambitieuse 500, nous sommes assez convaincus. Une nouvelle plateforme reste toujours difficile à amortir. Si fusion avec PSA il y aura, on se prend à rêver d'une DS aux mêmes ambitions. Il restera maintenant surtout à justifier son prix "premium" avec une qualité d'assemblage et de finition digne de ce nom. Car c'est ce que la clientèle va retenir. La Panda se destine au segment plus "populaire". Cette 500 trouveras sa place à coté des Honda-e, Mini SE et Bmw i3. Segment où finalement, le prix importe un peu moins vu les prestations attendues.