Ferrari intéressé par l'Endurance...et l'Indycar !
par Nicolas Anderbegani

Ferrari intéressé par l'Endurance...et l'Indycar !

Est-ce, une nouvelle fois, un chiffon rouge agité au nez et à la barbe des instances sportives, ou une déclaration d'intention sérieuse ? Ferrari pourrait diversifier ses engagements sportifs à l'avenir.

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Cap ou pas cap ?

Interrogé par Sky Sports Italia, Mattia Binotto a confirmé que Ferrari s'intéressait à d'autres championnats en dehors de la F1 : "Je confirme que nous regardons l'IndyCar, qui est actuellement une catégorie très différente de la nôtre (F1) mais qui aura un changement de règlement en 2022. Nous observons également le monde de l'Endurance et d'autres Championnats. Nous essaierons d'effectuer le meilleur choix. »

Véritable serpent de mer depuis de longues années, le budget plafonné s'apprête à entrer en vigueur en F1, avec comme corollaire une forte diminution des ressources humaines. « Ferrari a une responsabilité sociale envers ses employés, a expliqué Binotto. Nous voulons nous assurer que chacun d'entre eux aura sa place dans le futur. [...] C'est pour cette raison que nous avons commencé à regarder des programmes alternatifs". Ferrari, dont l'opposition au budget capé est notoire, ne veut pas sabrer dans ses effectifs et serait prête à redéployer ses ressources vers d'autres disciplines comme l'Endurance et même l'Indycar, ce qui, une nouvelle fois, attise les rumeurs sur l'avenir du cheval cabré en Formule 1. Le mot "alternatif" prête en effet à discussion. Pas une première !

L'Endurance, un héritage à assumer

Il fut un temps où Ferrari menait de front la Formule 1 et l'Endurance, dans les années 50 et 60. A partir des années 70, Ferrari a concentré ses efforts sur la F1 et n'est plus revenu depuis dans la catégorie reine en tant que concurrent usine. Les 512 BB ou 333 Sp étaient engagées et développées par des structures annexes. La création de la formule internationale LMDh (avec des protos acceptés en WEC et en IMSA), qui s'ajoute à la formule Hypercar voulue par l'ACO, a suscité beaucoup d'engouement et laisse augurer d'un afflux massif de constructeurs, parmi lesquels Porsche.

Ferrari, dont la présence en Endurance est cantonnée depuis de longues années au GT avec les 488 GTE engagées par AF Corse, pourrait être séduite par ce retour en l'Endurance dans la catégorie prototype, qui fait aussi partie de l'ADN du cheval cabré. A moins qu'il ne s'agisse plutôt de l'Hypercar car il y a un hic pour le LMdh : comme le confirme le règlement technique récemment publié, les constructeurs devront se tourner vers l'un des 4 constructeurs agréées de châssis, or ce n'est pas dans la culture de Ferrari d'utiliser des châssis qui ne soient pas totalement faits "maison". La formule Hypercar, qui laisse une plus grande marge de manœuvre au constructeur et se caractérise par une approche technologique plus poussée que le LMdh, serait donc une option.

L'Indycar, puissance et gloire

Plus surprenant, Ferrari n'a pas démenti être intéressé par l'Indycar, dont la règlementation entrera dans un nouveau cycle en 2022 avec l'avènement de propulseurs hybrides. Le grand Mario Andretti s'est fendu récemment d'une déclaration dans les médias où il invitait Ferrari à franchir le Rubicon, ou plutôt l'Atlantique, pour disputer les courses américaines et l'Indy 500. Il est vrai que la grande classique de l'Indiana manque au palmarès du cheval cabré et que Enzo Ferrari a longtemps caressé le rêve d'y triompher. Le marché nord-américain reste, de surcroît, incontournable pour une telle marque.

Ce n'est pas la première fois que Ferrari lorgne sur les USA. En 1986, une monoplace CART, la Ferrari 637, avait même été développée, mais le projet relevait davantage de la manœuvre politique que d'une intention réelle. Il s'agissait à l'époque pour Ferrari de faire pression sur la FIA, en agitant le spectre d'un départ de la F1, afin que les V12 soient acceptés dans la nouvelle règlementation atmosphérique de 1989 qui mettait un terme aux turbos.

Comme pour le LMdh, le hic de l'Indycar vient des châssis. C'est une formule monotype, toutes les équipes utilisant des Dallara. Même si Dallara est italien et que des liens existent entre les deux entités, on voit mal Ferrari se contenter de motoriser des monoplaces ne relevant pas de leur conception. Ou alors, comme le suggère Andretti, il faudrait que l'Indycar dégèle la règlementation châssis et permette plusieurs fournisseurs, ce qui risquerait d'enclencher une hausse des coûts. Par contre, la nouvelle règlementation 2022 vise clairement à attirer de nouveaux constructeurs motoristes et avec Roger Penske à la barre, le championnat américain pourrait nourrir de grandes ambitions.

Notre avis, par leblogauto.com

D'un point de vue sportif, un retour de Ferrari en Endurance aurait de la gueule, alors que Porsche fourbit aussi ses armes. De quoi déjà saliver d'un sacré duel. Pour l'Indycar, cela relève davantage du fantasme mais sait-on jamais ? Ce qui est sûr, c'est que Ferrari a souvent utilisé l'argument d'un départ vers d'autres championnats quand les négociations en Formule 1 se crispaient.

Images : Ferrari, Sean Bull design

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Est-ce, une nouvelle fois, un chiffon rouge agité au nez et à la barbe des instances sportives, ou une déclaration d'intention sérieuse ? Ferrari pourrait diversifier ses engagements sportifs à l'avenir.

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