Le rétrofit électrique est officiellement permis
par Thibaut Emme

Le rétrofit électrique est officiellement permis

La filière l'attendait depuis des mois, il est enfin publié au Journal Officiel. Quoi ? Le décret légalisant officiellement la conversion d'un véhicule thermique en électrique. Mais, il y a des conditions.

Zapping Le Blogauto Essai de l'Abarth 500E

La filière l'attendait depuis des mois, il est enfin publié au Journal Officiel. Quoi ? Le décret légalisant officiellement la conversion d'un véhicule thermique en électrique. Mais, il y a des conditions.

Dire qu'il y a eu d'âpres discussions entre plusieurs parties est un euphémisme. Entre les constructeurs automobile qui voient d'un mauvais oeil cette potentielle concurrence pour leurs véhicules électriques, les fédérations et associations de véhicules de collection (comme la FFVE) qui considèrent que cela dénature le véhicule, et les professionnels de la conversion, dans les starting-blocks depuis plusieurs années, il y avait de quoi faire.

Surtout si on rajoute le législateur qui a toujours peur que cela soit fait au détriment de la sécurité des acheteurs (ce qui est louable). Bref, le voici le voilà. Mais, attention, il y a des restrictions.

Par exemple, ne peuvent être convertis à l'électrique, que les véhicules thermiques de plus de 5 ans pour les catégories M et N (voitures) et 3 ans pour la catégorie L (quadricycles légers et lourds). Cette conversion électrique pourra être à batterie, ou à pile à combustible. Pour être conforme, le véhicule transformé devra avoir "une interface avec le réseau pour charger le bloc-batterie", et ce, même si on a affaire à une PàC. De plus, la batterie doit être la seule source d'énergie pour bouger le véhicule. Pas d'hybride thermique+électrique possible.

Le fabricant du "kit" de transformation devra recevoir "un agrément de prototype" délivré par le Centre national de réceptions des véhicules. Ce fabricant sélectionnera des installateurs agréés, forcément sur le territoire français, qui seront seuls habilités à procéder à l'installation du kit.

Pas de carte grise collection

Le fabricant doit s'assurer que son kit ne détériore pas le véhicule. En effet, la garantie de certains véhicules dépasse les 5 ans minimum pour recevoir une transformation. Aussi, cela pourrait vite devenir un casse-tête. L'installateur de son côté engagera sa responsabilité sur la conformité de l'installation. De plus, il devra s'assurer au préalable de la sécurité du véhicule à transformer.

Enfin, et c'est un gage offert aux fans des anciennes, le véhicule à transformer "ne doit pas être immatriculé comme véhicule de collection au sens du 6.3 de l'article R. 311-1 du code de la route". Cela n'empêchera pas quelqu'un de prendre une "mamie" de 60 ans en carte grise normale et de la "rétrofiter" en électrique.

Des garde-fous

On ajoutera que le décret prévoit des garde-fous dans les transformations. Par exemple, les dimensions ne peuvent changer, la puissance du moteur ne peut dépasser la puissance du moteur thermique remplacé. La masse maximale adminissible ne peut pas être modifiée. En conséquence tout ajout de masse à vide jouera sur la charge utile du véhicule.

Concernant la masse à vide, elle ne peut dépasser 20% de celle initiale. Cela devrait limiter la masse des batteries ajoutées. C'est un gage pour la sécurité car les freins, les essieux, etc. n'ont pas été dimensionnés pour une masse 50% plus importante par exemple.

L'homologation des kits devrait comprendre des essais de conformité avec "impacts mécaniques" et "résistance au feu". Enfin, la répartition des masse ne peut être modifiée de plus de 10% et ce, pour éviter un déséquilibre de la voiture, mais aussi une surcharge sur un essieu. Cela va être un casse-tête pour loger les packs de batteries dans les voitures.

Notre avis, par leblogauto.com

Enfin ! Depuis le temps qu'on l'attendait ce décret. Cela va enfin lancé la filière de la conversion électrique qui va pouvoir se structurer encore plus et élargir son offre. Que ceux qui y voient une abomination se rassurent. Pour le moment, le prix des conversions devrait limiter le nombre de retrofits effectifs. La prochaine offre, neuve, de Dacia avec son Spring sera aussi une concurrence directe pour ceux qui cherchent un petit véhicule électrique pour le quotidien.

Cependant, les prix baisseront régulièrement avec le volume et la baisse du prix des batteries. En outre, certaines villes et/ou régions vont offrir des bonus pour la conversion d'un véhicule à l'électrique comme Grenoble. D'ici quelques mois, années, transformer sa citadine en électrique sera peut-être plus répandu.

Qui sait si un constructeur ne va pas non plus se lancer officiellement dans la vente de kits de conversion pour l'un de ses anciens modèles ? Un marché comme un autre après tout.

Pour lire le décret dans son ensemble, c'est >> par ici <<.

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Pour résumer

La filière l'attendait depuis des mois, il est enfin publié au Journal Officiel. Quoi ? Le décret légalisant officiellement la conversion d'un véhicule thermique en électrique. Mais, il y a des conditions.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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