PSA : chômage partiel prolongé tant que les concessions seront fermées ?
par Elisabeth Studer

PSA : chômage partiel prolongé tant que les concessions seront fermées ?

PSA va poursuivre les mesures de chômage partiel au delà du mois d'avril. Les comités sociaux et économiques (CSE : nouvelles instances de représentations du personnel au sein des entreprises) des sites français du groupe consultés mardi et mercredi, ont en effet approuvé leur poursuite au-delà de la date à laquelle elles devaient initialement prendre fin.

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Avis favorable des CSE PSA pour une poursuite du chômage partiel

Les CSE ont "donné un avis favorable à la poursuite de l'activité partielle" a indiqué Olivier Lefebvre, délégué FO. Les mesures pourraient être prolongées jusqu'à fin juin, en fonction de la reprise de l'activité, a-t-il ajouté. Précisant par ailleurs que l’objectif était de "continuer à protéger l'emploi » et que le chômage partiel constituait « un des leviers de maintien de l'emploi ».

Deux jours de congés à prendre entre 24 avril et 7 mai

La direction a également annoncé lors des CSE "sa décision de faire prendre automatiquement aux salariés deux jours de congés payés les 24 avril et 7 mai", a précisé quant à lui Anh-Quan Nguyen, délégué CFE-CGC.

Les commandes : un des prérequis à une pleine reprise

Selon Olivier Lefebvre, le chômage partiel va se poursuivre car le redémarrage des sites industriels fermés depuis le 16 mars dernier « est un peu décalé", avec "la mise en sécurité sanitaire des sites". Et puis … voire surtout ? pour pouvoir relancer un site industriel, il est nécessaire d’avoir des commandes.

"L'idée n'est pas de remettre en route et puis de s'arrêter. Jusqu'à fin juin, on suppose qu'on ne va pas redémarrer la production à pleine cadence, comme avant la crise sanitaire", a ajouté le délégué FO.

Redémarrage progressif des activités industrielles et R&D

"Le redémarrage des activités industrielles, de recherche et développement, etc., se fera de manière progressive, avec une montée en puissance en fonction de l'actualité sanitaire et économique", a précisé quant à lui M. Nguyen.

Des propos en phase avec le communiqué de PSA publié cette semaine, faisant état d’une baisse de son Chiffre d’Affaires mais du maintien de son objectif de marge opérationnelle sur la période 2019-2021. Lequel implique une politique drastique de réduction de couts, laissant entrevoir que la recherche et le développement pourraient être impactés de manière importante par la stratégie menée par le constructeur pour faire face aux difficultés financières engendrées par la pandémie.

La réouverture des concessions : le cœur du problème

"On a un stock de véhicules. Il faut livrer les voitures commandées avant la crise", installer "un protocole sanitaire pour garantir la sécurité des salariés et clients dans les concessions", dont la réouverture permettra de "relancer la production", a par ailleurs déclaré Anh-Quan Nguyen, délégué CFE-CGC. Car le cœur du problème est bien là : seul le lever du verrou concernant les concessions pourra permettre d’écouler les stocks, de libérer les parkings et de prévoir des cadences de production d’un volume conséquent.

C’est forts d’un tel constat et de telles contraintes que les syndicats FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT de PSA ont adressé mardi un courrier au gouvernement l’exhortant « à mettre en oeuvre rapidement les premières mesures de relance" de l'activité automobile.

"Un plan de reprise à court terme devient vital. La relance de notre industrie automobile ne pourra être efficace qu'en passant par l'ouverture des concessions automobiles dès les premiers jours de mai", écrivent les quatre organisations.

"C'est cette étape qui nous permettra d'effectuer les livraisons encore bloquées  et de recueillir les demandes commerciales si nécessaires à la création d'activités dans nos sites industriels", poursuivent-elles.

Report du redémarrage des usines PSA au 27 avril

Malgré son impatience, Carlos Tavares, le président de PSA a reporté le redémarrage des usines au 27 avril selon un calendrier prévisionnel. si le patron du constructeur souhaitait initialement que ses usines de l’Hexagone redémarrent dès la mi-avril, il a du faire machine arrière. et encore, ce planning prévisionnel mentionne une reprise possible le 27 avril uniquement pour la mécanique, la reprise de l’assemblage des véhicules ne devant intervenir que début mai.

Mais cette reprise des activités ne pourra avoir lieu que "sous condition que PSA puisse rouvrir ses concessions afin d’écouler ses stocks", ajoute-t-il.

Fin mars, les stocks de PSA se montaient à 715.000 véhicules dans le monde, d'après le communiqué financier du constructeur publié mardi.

Tavares écrit à Edouard Philippe pour obtenir la réouverture du commerce automobile

A l’heure actuelle, les pouvoirs publics n’ont pas autorisé le commerce automobile à reprendre physiquement ses activités. Après avoir fait état d’ »un manque de visibilité" à cet égard, PSA se veut désormais plus pressant.

Carlos Tavares vient ainsi d’écrire à Edouard Philippe pour réclamer l'ouverture au plus tôt du commerce automobile. "Pour que les usines puissent se mettre en mouvement, il est nécessaire que les activités de vente de véhicules soient autorisées", affirme le patron de PSA dans son courrier.

Tout en indiquant « au passage » que les concessions d’outre Rhin sont désormais ré-ouvertes depuis le 20 avril.

Notre avis, par leblogauto.com

Les choses deviennent chaque jour un peu plus clair : rien ne sert de produire si on ne peut pas vendre. Or, pour pouvoir afficher une réelle reprise de l’activité, il faut pouvoir engranger du Chiffre d’Affaires. Et pour cela les contraintes liées à la commercialisation des produits issus de la production automobile ne permettent aucun détour : il faut pouvoir rouvrir les concessions.

Sources : AFP, PSA, Syndicats PSA, Challenges

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Pour résumer

PSA va poursuivre les mesures de chômage partiel au delà du mois d'avril. Les comités sociaux et économiques (CSE : nouvelles instances de représentations du personnel au sein des entreprises) des sites français du groupe consultés mardi et mercredi, ont en effet approuvé leur poursuite au-delà de la date à laquelle elles devaient initialement prendre fin.

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