Ces dizaines de milliers d'automobilistes s'estiment lésés par le scandale des moteurs truqués. La Haute Cour de Londres a estimé que Volkswagen avait bien mis en place un "logiciel truqueur" en infraction des règles européennes dans des voitures vendues au Royaume-Uni afin de réussir les tests d'émissions polluantes, selon un communiqué relayé par l'AFP.
Environ 91 000 plaignants ont donc remporté une première bataille face au géant de l'automobile. Désormais, la justice doit statuer sur le dédommagement qu'ils vont recevoir. La justice pourrait considérer la perte de valeur de leur véhicule suite à la mauvaise image renvoyée par le scandale du dieselgate.
"Selon les mots même du juge, la défense de Volkswagen était +remplie de défauts+, "désespérée+ et +absurde+. L'affaire a montré comment Volkswagen se comporte dans cette bataille judiciaire et envers ses clients, en refusant d'admettre des fautes et de verser des dédommagements", a déclaré Gareth Pope, un responsable du cabinet d'avocats Slater et Gordon, qui représente 70 000 plaignants.
De son côté, Volkswagen ne change pas de position. Ce ne serait pas un logiciel truqueur au sens premier du terme. Surtout, le groupe allemand estime que ceux qui ont acheté l'un des véhicules concernés n'ont subi aucune perte et ne devraient donc pas être dédommagés.
Sur 11 millions - reconnues - de voitures à moteur diesel vendues dans le monde, équipées du logiciel de détection de phase de test (Audi, Porsche, Seat, Skoda, Volkswagen), 1,2 million l'ont été au Royaume Uni. Tout récemment, VW a accepté de payer la somme de 830 millions d'euros pour solder à l'amiable le procès du dieselgate en Allemagne.
4,5 ans de dieselgate
Au total, le groupe a déjà déboursé plus de 30 milliards d'euros en frais juridiques, amendes et dédommagements. La plus grosse partie a été payée aux Etats-Unis. En France, les enquêtes sur les émissions truquées, qui concerne Volkswagen, mais aussi d'autres constructeurs dont FCA ou le groupe Renault ainsi que PSA sont toujours en cours.
Une action collective a été lancée à la fin de 2019 contre Renault pour réclamer le remboursement de 40% du prix d'achat (!) de certains véhicules montrés du doigt comme ne respectant pas les normes en utilisation réelle. En Allemagne, Mitsubishi (membre de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi), sous le coup d'une enquête, indique que les moteurs visés ont été fournis par...PSA Peugeot Citroën.
VW est le seul a avoir avoué l'installation du logiciel Bosch capable de détecter les phases de tests quand les autres reconnaissent, tout au plus, avoir respecté les règles d'homologation, avec leurs zones grises. Ce scandale, qui a secoué et secoue encore le monde automobile a poussé à revoir les systèmes de dépollution des moteurs diesel qui pour certains se contentaient du minimum.
Avec AFP