Dis moi où tu habites, je te dirais ce que tu émets comme CO2
par Thibaut Emme

Dis moi où tu habites, je te dirais ce que tu émets comme CO2

Autoways nous propose une étude sur la répartition géographique des véhicules, et leurs émissions de CO2. On y retrouve la fracture automobile et sociale de France Métropolitaine.

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Pour son étude, "l'expert des data sciences et du marché automobile" a compilé le fichier SIV (système d'immatriculation des véhicules). Cela permet de regarder la répartition géographique des véhicules, leur âge, mais aussi les émissions de CO2.

Parmi les graphiques produits, le premier montre que la majorité des véhicules se trouve dans la zone 6 à 8 ans, et de 122 à 128 g de CO2/km. Les zones extrêmes regroupent des disparités sociales et géographiques dont on pouvait se douter. Exemple la banlieue ouest de Paris (beaucoup d'entreprises) avec des véhicules plus récents et plus faiblement émetteurs de CO2.

A l'opposé, la banlieue populaire, mais aussi Roubaix ou Mulhouse avec des véhicules bien plus âgés et plus émetteurs de CO2. On noter également comme Autoways, des véhicules récents, mais fortement émetteurs qui se trouvent surtout dans les banlieues chics et sur la Riviera...

Disparités sociales

Ces résultats traduisent une réalité, dans les banlieues riches, les revenus au-dessus de la moyenne nationale permettent de rouler dans des SUV cossus, des berlines "à gros moteur", mais récents. A l'opposé, dans les villes aux revenus inférieurs à la moyenne nationale, on fait durer les véhicules, et cet âge fait que l'on a des générations de moteurs antérieures et donc plus polluantes. La présence moindre d'hybrides et d'électriques contribue aussi à des émissions plus fortes. Bondy a une moyenne de CO2/km plus élevée que Neuilly-sur-Seine, mais pas pour les mêmes raisons.

Enfin, la banlieue ouest de Paris (entre autres) est remplie de sociétés qui affectionnent les voitures pour leurs employés. Ces voitures sont prises en LLD la plupart du temps et sont renouvelées souvent, d'où un âge plus faible du parc et des moteurs plus récents. Dans les "aberrations" (à première vue) on peut citer Beauvais ou Amiens qui ont des revenus dans la partie basse, mais des voitures très très jeunes. Cela s'explique là aussi aisément grâce à la fiscalité avantageuse. En effet, le cheval fiscal y est plus bas qu'ailleurs et de nombreuses sociétés de location immatriculent leur véhicule là-bas, faussant les statistiques.

L'autre partie intéressante de l'étude publiée concerne les véhicules neufs vendus en 2019. Là encore, les banlieues et villes "riches" sont en tête (dans le mauvais sens) des moyennes d'émissions de CO2. Les banlieues populaires achètent moins de véhicules hybrides ou électriques et forcément, la moyenne grimpe. C'est ainsi que La Courneuve se retrouve au niveau de Neuilly. En bas, moyenne 5 à 10% plus basse, on trouve étonnamment des villes moyennes de province réparties un peu partout. Les "plus vertueuses" se situent dans les Bouches-du-Rhône.

Notre avis, par leblogauto.com

Etude intéressante, qui confirme ce que l'on peut avoir comme préjugés sur la nature des véhicules en fonction du lieu de résidence. Evidemment ce ne sont que des moyennes, et tout le monde ne roule pas en "puissante berline allemande" à Neuilly-sur-Seine. De même il s'agit des moyennes des émissions des véhicules immatriculés et ce n'est pas corrélé avec le nombre de véhicules immatriculés.

Il serait intéressant de rapporter les émissions à la nature du véhicule ainsi que son gabarit : berline, break, SUV, monospace, mini-citadine, citadine, compacte, familiale, routière, ludospace, etc. Il pourrait y avoir des surprises avec des villes au même niveau d'émission moyen, mais sur des segments différents.

Enfin, cher Autoways, il faut maintenant sortir la même étude avec uniquement le parc automobile électrique roulant. Fort de 300 000 unités 100% électriques, il doit y avoir moyen de sortir déjà de grandes tendances entre grandes villes et zones rurales, périphériques, etc. ou sur le type de voiture (citadine, compacte, etc.). Il pourrait même être intéressant de voir si ces véhicules électriques ne se retrouvent pas également dans des zones aux émissions moyennes de CO2 élevées. Un genre de paradoxe.

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Illustration : Autoways

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Pour résumer

Autoways nous propose une étude sur la répartition géographique des véhicules, et leurs émissions de CO2. On y retrouve la fracture automobile et sociale de France Métropolitaine.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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