Covid-19 : VW brûle 2 milliards d'euro par semaine
par Thibaut Emme

Covid-19 : VW brûle 2 milliards d'euro par semaine

La pandémie mondiale due au nouveau coronavirus a mis à l'arrêt beaucoup d'usines automobiles. Pour VW, l'ardoise se monte à 2 milliards d'euros par semaine !

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C'est dans une interview donnée à Markus Lanz sur la chaîne de télévision allemande ZDF que Herbet Diess, le patron de Volkswagen a confirmé le chiffre. Il n'y a qu'en Chine que les ventes de VW reprennent alors qu'elles sont à l'arrêt partout ailleurs comme en France où les concessions n'ont plus le droit de recevoir du public suite aux mesures de confinement.

Avec les énormes coûts fixes que ces mastodontes industriels ont, il n'est pas étonnant qu'une production et des ventes à l'arrêt soient aussi lourds en termes de dépenses. Diess loue la discipline coréenne et chinoise, et prévient (ou menace) des conséquences chez nous : "Nous devons repenser la production. Nous n'avons pas, dans nos usines allemandes, encore la discipline que nous avions en Chine. Si seulement, comme en Chine, en Corée ou dans d'autres pays asiatiques nous réussissons à contrôler le problème, alors nous avons une chance de nous sortir de cette crise sans perte d'emploi. Cela demande une intervention pointue".

Relance partielle chez VW d'ici quelques semaines ?

Comme d'autres constructeurs - PSA par exemple ou l'Italien Ferrari - VW travaille à la relance de la production en Europe en prenant des mesures d'espacement entre les salariés, ainsi que les fameux gestes barrières.

Le marché automobile du mois de mars va être catastrophique avec une chute de 40 à 50% attendue. Mais, le mois d'avril sera forcément pire avec le confinement pratiquement total de l'Europe. La Banque Centrale Européenne, mais aussi les Etats devraient se porter au chevet de toutes les entreprises en difficulté. Les constructeurs automobiles devraient en être, avec certains qui n'ont pas les finances suffisantes pour traverser la crise sans dommage. Ce fut déjà le cas lors de la crise financière de 2008.

Le principe est de garantir la dette auprès des organismes prêteurs, ou de carrément racheter une partie de cette dette. La BCE a annoncé un plan de 750 milliards d'euros pour ces rachats ou garanties. VW dispose de plusieurs moyens de financement pour palier les fermetures d'usines. Mais tous ne sont pas forcément rapidement mobilisable, et ce sont des réserves. Il y en a tout de même pour plus de 10 semaines pour le groupe allemand qui ne pense pas pour le moment solliciter l'Etat.

Quelle stratégie pour le reste de l'année ?

Pour les constructeurs, la reprise, partielle dans un premier temps, devrait passer par une production réduite, avec moins d'employés, espacés et vraisemblablement volontaires. Pour rattraper autant que faire se peut les retards de production, certains devraient renforcer les équipes, d'autres pourraient ne pas fermer cet été comme il est de tradition.

Quant aux pièces détachées qui pourraient manquer, faute de production chez les fournisseurs, l'impression 3D est étudiée depuis plusieurs années. Une occasion de le tester grandeur nature ? Pour le moment, l'impression 3D sert à produire des masques de protection ou des éléments de respirateurs artificiels (chez Renault Espagne par exemple).

Mais tout cela dépend bien entendu des ventes lors de la fin du confinement. Les pertes de pouvoir d'achat des particuliers, ainsi qu'un certain manque de confiance pourraient bloquer la reprise côté particuliers. Pour l'autre moitié de notre marché automobile (les sociétés), cela dépendra là aussi des finances, et de la confiance dans l'économie. On n'investit pas dans de nouveaux véhicules quand on ne sait pas de quoi demain sera fait.

L'industrie automobile appelée à l'aide ?

On pourrait donc assister à une politique de rabais pour écouler du véhicule et tenter de combler les mois du printemps que nous vivons actuellement. Mais, certains auront du mal à s'en remettre et cela pourrait bouleverser les équilibres. Certains estiment même que cela pourrait remettre en cause des fusions (PSA-FCA par exemple).

Du côté des USA, les constructeurs sont sollicités par l'administration du Président Trump pour produire des respirateurs. Une production importante qui n'est, en Europe, pas encore à l'ordre du jour à priori, mais qui sait. Certains carrossiers comme Gruau ont poussé pour honorer des commandes de véhicules médicaux. Le groupe Renault, comme le groupe PSA Peugeot Citroën ont mis des véhicules à disposition des personnels soignants.

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Pour résumer

La pandémie mondiale due au nouveau coronavirus a mis à l'arrêt beaucoup d'usines automobiles. Pour VW, l'ardoise se monte à 2 milliards d'euros par semaine !

Thibaut Emme
Rédacteur
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