L'offensive militaire turque en Syrie au coeur du sujet
"Nous avons encore du temps et devrons certainement prendre cette décision d'ici le milieu de l'année", a déclaré la source, bien au fait des discussions de Volkswagen.
Pour rappel, VW avait choisi Manisa, à 40 km au nord-est d'Izmir, sur la côte ouest de la Turquie, pour y implanter une usine de 1,3 milliard d'euros.
Il y était prévu de construire la Passat de nouvelle génération et sa sœur jumelle, la Skoda Superb, à partir de 2022, avec une capacité de production annuelle maximale de 300 000 véhicules.
Mais VW a retardé sa décision finale sur l’implantation de l'usine à la suite de la critique internationale des opérations militaires de la Turquie en Syrie.
En décembre dernier, le constructeur avait déclaré qu’il déciderait probablement de l'investissement en février 2020.
Skoda confronté à un manque de capacités
Selon les médias tchèques, Skoda demande aux dirigeants du groupe VW de l'autoriser à construire ses voitures dans d'autres usines du groupe. Skoda souffre d'un manque de capacités en raison de la forte demande pour ses nouveaux SUV. Selon les journaux, le lancement de la Skoda Octavia de quatrième génération, produite dans l'usine tchèque de Mlada Boleslav, risque d'aggraver la situation.
Parmi les scénarios envisagés pour remédier au problème, figure l’éventuel transfert d’une partie de la production tchèque de Skoda à l'usine VW de Brastislava, en Slovaquie, qui produit déjà la mini-voiture Skoda Citigo, ou à l'usine d'Audi à Gyor, en Hongrie.
Veto des syndicats VW
Les puissants syndicats du groupe VW ont toutefois promis de bloquer le projet du constructeur de construire une usine en Turquie jusqu’à la fin des opérations militaires déclenchées par l’armée turque dans le nord de la Syrie.
« Je tiens à dire très clairement: les représentants des salariés mettront le veto sur toute approbation tant que la Turquie tente d’atteindre ses objectifs politiques avec des moyens militaires et par la force », avait déclaré Bernd Osterloh, chef du comité d’entreprise mondial de VW et membre du conseil de surveillance du constructeur, dans une allocution publiée par le journal Bloomberg en novembre dernier.
Rivalité Turquie / Balkans pour le choix d’implantation
Suite à la décision du groupe Volkswagen de suspendre ses investissements en Turquie, les pays des Balkans rivalisent entre eux en vue d’accueillir un nouveau site d’une capacité de 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars).
Alors que la Turquie ne semble plus avoir les faveurs de Volkswagen pour le choix d’implantation de sa nouvelle usine, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie espèrent que VW prenne en compte à sa short list précédente – laquelle incluait les pays des Balkans et l’Afrique du Nord – pour déterminer quel sera l’ "heureux gagnant" .
Il faut dire que l’enjeu est de taille : l’investissement serait l’un des plus importants réalisés par un constructeur dans l’un de ces trois pays. Lesquels luttent depuis longtemps pour tenter d’endiguer la corruption et améliorer leurs infrastructures.
Sources : Automotive News, Reuters, Bloomberg
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