Action Renault : conserver plutôt qu’acheter recommande un courtier
Kepler Cheuvreux - société financière spécialisée dans les services de recherche, d’exécution, de conseil et de gestion d’actifs - vient ainsi de dégrader sa recommandation d’Acheter à Conserver sur le titre Renault, réduisant parallèlement son objectif de cours de 60 à 48 euros. Tout de même … Une dégradation de la valeur du titre de plus de 20 % !! Mais qui correspond néanmoins à une certaine réalité. L'action a en effet perdu 26,13 % en un an ! Son cours de cloture de vendredi étant fixé à 41,84 euros.
Des problèmes dus à Nissan …
Le courtier anticipe tout d'abord un nouvel abaissement des attentes du consensus et des performances plus faibles qu’escompté de la part de Nissan. Des difficultés qui devraient mathématiquement impacter Renault, son premier actionnaire.
Entre 2016 et 2019, le dividende versé annuellement par le constructeur japonais au groupe automobile français avait dépassé 700 millions d’euros, ayant même atteint 784 millions en 2018. En dix ans, le groupe japonais a versé au total 4,4 milliards d’euros à Renault.
Mais en avril 2019, Nissan avait annoncé son intention de réduire le dividende sur le prochain exercice de 30 %, souhaitant l'abaisser de 57 à 40 yens. Une décision de cet ordre n'avait pas été prise depuis 2009, date à laquelle le constructeur japonais avait purement et simplement suspendu son versement. Or, selon les analystes, cela devrait se traduire pour Renault par une perte de cash dans les mêmes proportions, ajustées du taux de change et du décalage d’exercice.
En décembre dernier, le Financial Times indiquait quant à lui que Nissan serait contraint de fortement réduire ses dividendes annuels en cas d'effondrement de ses bénéfices. Ajoutant que cela exercerait une pression supplémentaire sur Renault, prévoyant même que le constructeur français soit confronté à une crise de trésorerie dans un proche avenir.
Le journal anglo-saxon rapportait alors des propos d'analystes indiquant ne modéliser pratiquement aucun versement de dividende de Nissan à Renault, estimant que la vulnérabilité financière du constructeur japonais le contraignait quasiment à agir de la sorte.
…. mais également aux contre-performances anticipées chez Renault
Pour appuyer ses recommandations, les analystes financiers de Kepler Chevreux mettent également en avant également les faibles perspectives de Renault en termes de flux de trésorerie disponible (free cash flow) sur la période 2019-2021.
Car, comme nombre de constructeurs, le groupe automobile français doit réaliser de coûteux investissements en vue de développer l’électrification de ses véhicules.
Kepler Cheuvreux pointe également du doigt le fait que les objectifs de moyen terme de Renault « soient toujours sous revue ». Justifiant ainsi une baisse de ses prévisions de bénéfices du constructeur de plus de 20% pour la période 2020-2021.
Pour rappel, en octobre 2019, le groupe Renault a lui-même révisé ses objectifs annuels 2019 à la baisse en évoquant une conjoncture mondiale plus difficile que prévu et des dépenses accrues, nécessitées par les évolutions réglementaires européennes concernant les émissions polluantes.
Le constructeur avait même réévalué les objectifs de son plan directeur à moyen terme dénommé « Drive the future ». Ce plan tablait initialement sur un chiffre d'affaires supérieur à 70 milliards d'euros et sur une marge opérationnelle supérieure à 7% en 2022.
Conséquences : mi-octobre, suite à son avertissement sur résultats, le titre Renault avait démarré en baisse de 13 % à l’ouverture de la Bourse.
Notre avis, par leblogauto.com
Les difficultés de Nissan : l’arbre qui cache la forêt des problèmes rencontrés par Renault à l’heure actuelle ?
Quoiqu'il en soit, le contexte difficile de part et d'autre est loin d'apaiser les tensions entre les deux membres de l'Alliance.
Sources : AOF, Kepler Cheuvreux, Financial Times, Les Echos