Une absence d'équipements de série pointée du doigt
Les députés co-rapporteurs Bertrand Pancher (Libertés et Territoires) et Jean-François Cesarini (LREM) n'y vont pas par quatre chemins. Déclarant ne pouvoir qu'être surpris « par l'absence d'équipements de série des dispositifs « flex fuel », alors qu'il ressort de leur étude que ce système est d'un coût relativement faible – proche de 1.000 euros et qu'il est généralisé notamment en Amérique latine.
Pour rappel, la technique dite Flex fuel désigne un système d'alimentation et carburation d'un moteur à combustion non diesel lui permettant d'utiliser indifféremment des carburants tels que l'essence, le bioéthanol ou un mélange des deux pour un taux d’éthanol compris entre 0 % et 100 % en volume ; ces véhicules sont spécialement conçus ou adaptés pour fonctionner indifféremment au superéthanol (E85) et/ou au super sans plomb.
Pas d'autres alternatives que le développement d'agrocarburants
Pour les rapporteurs, pour tenter de faire face au changement climatique et répondre aux besoins futurs d'apports en carburants pour les véhicules thermiques ne pouvant être électrifiés, "il n'y a pas d'autres alternatives que de développer la production d'agrocarburants qui émettent entre 65 et 70% de gaz à effet de serre en moins que les carburants classiques". Sous réserve cependant que ces produits de substitution ne soient pas issus d'huile de palme importée mais de productions françaises.
A l'heure actuelle, en France, les cultures destinées à la production de biocarburants ne représentent qu'environ 3% de la surface agricole utile. Un pourcentage loin de mettre en péril la couverture des besoins alimentaires « si ce développement reste contenu" indiquent les députés.
Des propositions d'actions
Incitant l'Etat à montrer l'exemple, les députés en appellent notamment aux constructeurs automobiles avec le soutien des pouvoirs publics. Evoquant "l'intérêt qu'il y aurait à doter les administrations de véhicules flex fuel".
Alors que l’incorporation de biocarburants conventionnels est aujourd’hui plafonnée à 7% de l’énergie contenue dans les carburants, les rapporteurs souhaitent profiter de
« l'impulsion européenne », pour déplafonner leur usage.
Controverse sur les activités de la raffinerie Total de La Mède
Cette mission d'information avait été lancée suite à la controverse née à partir de la volonté de Total de transformer la raffinerie Total de La Mède en bioraffinerie, l'huile de palme figurant parmi l'une des matières premières utilisées par le site.
En novembre dernier, après moult rebondissements, l'Assemblée nationale a exclu - contre l'avis du gouvernement - l'huile de palme des biocarburants bénéficiant d'un avantage fiscal.
Mais les co-rapporteurs appellent leurs collègues à maintenir "la vigilance" alors qu'un document administratif des Douanes « paru... entre Noël et le Nouvel An" permet de maintenir l'avantage fiscal pour le distillat d'huile de palme.
Fin décembre, des ONG environnementales ont révélé l'existence de cette note des Douanes qui – selon elles - permet "à Total de contourner partiellement la loi". Elles en ont demandé l'annulation au Conseil d'Etat.
Pour "dépasser les controverses", le rapport appelle à plus long terme à intensifier les recherches sur les biocarburants produits à partir de résidus et d'algues.
Notre avis, par leblogauto.com
Ford est le seul constructeur à l'heure actuelle à proposer un modèle de série capable de rouler à l'E85 avec la Ford Kuga FlexiFuel. Dommage …. Car ce type de carburant attire de plus en plus de consommateurs, avec un prix au litre plus de deux fois inférieur au sans-plomb. Attention tout de même à l'importante surconsommation induite, compte-tenu de sa moindre densité énergétique.
Sources : AFP, Ministère Transition Ecologique