Nouvelle usine Volkswagen : rivalité Turquie/ Balkans
par Elisabeth Studer

Nouvelle usine Volkswagen : rivalité Turquie/ Balkans

Suite à la décision du groupe Volkswagen de suspendre ses investissements en Turquie, les pays des Balkans rivalisent entre eux en vue d’accueillir un nouveau site d’une capacité de 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars).

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Suite à la décision du groupe Volkswagen de suspendre ses investissements en Turquie, les pays des Balkans rivalisent entre eux en vue d’accueillir un nouveau site d’une capacité de 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars).

Alors que la Turquie ne semble plus avoir les faveurs de Volkswagen pour le choix d'implantation de sa nouvelle usine, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie espèrent que VW prenne en compte à sa short list précédente - laquelle incluait les pays des Balkans et l’Afrique du Nord - pour déterminer quel sera l' »heureux gagnant » .

Il faut dire que l'enjeu est de taille : l'investissement serait l’un des plus importants réalisés par un constructeur dans l'un de ces trois pays. Lesquels luttent depuis longtemps pour tenter d'endiguer la corruption et améliorer leurs infrastructures.

VW reporte sa décision finale sur une implantation en Turquie

VW s'était arrêté sur le choix de la ville de Manisa, située à 40 km au nord-est d’Izmir, sur la côte ouest de la Turquie, pour y implanter une usine dont la production devait débuter en 2022.

Mais mardi dernier, le constructeur a déclaré qu'il avait reporté la décision finale sur le choix du site de Turquie. Une annonce qui fait suite aux vives critiques internationales contre l'opération militaire turque en Syrie, Volkswagen s'inquiétant notamment d'un mauvais impact sur son image de marque en cas d'une annonce allant dans le sens d'une construction d'un nouveau site en Turquie.

La Bulgarie fait les yeux doux à Volkswagen

Le gouvernement bulgare s'est dit prêt à augmenter son offre et à doubler les subventions disponibles pour VW, qui devaient passer de 135 millions d'euros à 260 millions d'euros, a déclaré Rosen Plevneliev, membre du conseil d'administration du groupe non gouvernemental Bulgarian Automotive Cluster.

"La Bulgarie a préparé une proposition merveilleuse, qui offre tout ce qui est possible en vertu de la législation de l'Union européenne", a déclaré mercredi à la radio publique bulgare BNR Plevneliev, par ailleurs ancien président de la République de Bulgarie.

Il a parallèlement ajouté que son pays était prêt à élargir sa coopération avec Volkswagen dans différents domaines, indiquant en parallèle que la Bulgarie devait construire une infrastructure pour les voitures électriques.

« Nous avons également des idées sur la manière de soutenir le constructeur en développant de nouvelles infrastructures et en mettant en place des mesures éducatives", a déclaré Plevneliev.

Le directeur de l'agence InvestBulgaria , Stamen Yanev, a déclaré pour sa part : "nous avons répondu à toutes les exigences de l'investisseur et nous avons offert plus que cela. Nous restons un facteur de stabilité dans la région, en tant que partenaire fidèle et nous attendons la décision finale ».

La Roumanie a entamé des discussions avec VW

Suite à la mise en suspens de la décision de Volkswagen, la Roumanie a déclaré qu'elle avait entamé de nouvelles discussions en vue de faire pression en faveur de l'investissement.

"Nous avons entamé de nouvelles discussions avec le groupe Volkswagen", a ainsi déclaré mercredi le ministre du Commerce, Stefan Radu Oprea, cité par le quotidien roumain Ziarul Financiar.

Le pays est loin d'être novice dans la matière, puisqu'elle abrite le constructeur Dacia et qu'une usine Ford Motor y est implanté. Autre avantage majeur : traversé par le Danube, la Roumanie détient un accès à la Mer Noire.

La Serbie se porte également candidate

Un investissement de VW "aiderait à stabiliser toute la région" et serait bénéfique pour VW, car la région dispose toujours d'une main-d'œuvre qualifiée pour l'industrie, a déclaré quant à lui Marko Cadez, président de la Chambre de commerce de Serbie alors que le pays s'est porté candidat.

La Serbie étant hors de l'UE, contrairement à la Bulgarie et à la Roumanie, ses salariés n'ont pas accès aux emplois des pays membres. Mais leur niveau de rémunérations pourrait être un précieux avantage pour le constructeur. Précisons que le salaire moyen en Serbie est de 378.56 €.

Usine Fiat Serbie : un des sites automobiles les plus modernes

Le groupe Fiat dispose d'une usine dans le pays, à Kragujevac . À l'origine, le site était la propriété du groupe étatique Zastava Automobili, le fleuron de l'industrie automobile dans l'ex- Yougoslavie. À la suite de son acquisition par  Fiat en 2010 et après des investissements très importants pour la reconstruction complète des ateliers de production, l'usine de Kragujevac est une des plus modernes actuellement au monde.

Le site est composé de 51 bâtiments couvrant une surface de plus d'un million de mètres carrés, dont 350 000 couverts. L'usine a créé 2 400 emplois directs et 10 000 emplois indirects dont plus de 1.000 auprès des sous-traitants.

Le site est dimensionné pour la production de plusieurs modèles sur des plates-formes différentes. La grande majorité des véhicules fabriqués est destinée à être exportée sur les marchés d'Europe via voie ferrée et d'Amérique à partir du port de Bar au Monténégro.

Une nouvelle usine pour VW Passat et Skoda Superb

La nouvelle usine de VW devrait construire les VW Passat et Skoda Superb de prochaine génération avec une capacité de production annuelle maximale de 300 000 véhicules, précise un document interne au groupe.

Le nouveau site devrait alléger les contraintes de capacité des usines tchèques de Skoda et permettra à l'usine VW d'Emmen, en Allemagne, de passer de la production de Passat aux voitures électriques.

L'avis de Leblogauto.com

Le revirement de stratégie de Volkswagen quant au choix d'implantation de sa nouvelle suisne pourrait bien être une véritable aubaine pour la Roumanie, la Serbie ou la Bulgarie, compte-tenu des investissements majeurs en jeu et des conséquences – très positives – sur l'emploi. Mais la Turquie n'a très certainement pas dit son dernier mot …. et le pays est tout de même stratégiquement situé entre Europe et Asie, permettant ainsi d'approvisionner les deux marchés.

Le coût de la main d'oeuvre et l'aspect logistique seront l'un des critères principaux qui devraient rentrer en ligne de compte. Sans compter sur l'aspect géopolitique.

Sources : Reuters, Bloomberg, Automotive News

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Pour résumer

Suite à la décision du groupe Volkswagen de suspendre ses investissements en Turquie, les pays des Balkans rivalisent entre eux en vue d’accueillir un nouveau site d’une capacité de 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars).

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