Chez RM Sotheby's
104 millions et des "poussières" de ventes, avec quelques records à la clé sur certains modèles. 2018 était de toute façon un cru hors normes difficile à égaler avec la 250 GTO vendue 48 millions !
Le record : McLaren F1 LM, 19,8 millions de $
Numérotée 64 sur les 106 exemplaires produits avec 21 500 km au compteur, cette McLaren F1 LM d'Andrew Bagnell était l'attraction majeure de l'offre de Sotheby's. Estimée entre 21 et 23 millions d’euros au départ, elle est tout de même partie à presque 20, ce qui est un nouveau record pour ce modèle. C'est l’une des cinq McLaren F1 déclinée en version LM (Le Mans), suite au succès de la firme anglaise à la célèbre course d’endurance française en 1995. On rappelle brièvement l'âme qui anime cette merveille : un V12 6.1 litres aspiré de 627 chevaux et 651 Nm de couple, pour une V-Max de 386 Km/h.
Parmi les autres ventes remarquables, une Aston Martin DB5 de 1965 ex-James Bond (Opération Tonnerre et Goldfinger) pour 6.4 millions de dollars, un prototype de développement Ford GT40 Roadster conduit entre autres par Caroll Shelby et Jim Clark pour 7.65 millions de dollars ou encore une Ferrari FXX de la collection Ming adjugée 3 525 000 $, soit le nouveau record de vente pour ce modèle sur base Enzo aux enchères.
Chez Gooding&Company
176 Lots, presque 77 millions de vente (contre 116 en 2018), avec un top 5 italien et beaucoup de Ferrari à l'honneur, dont :
Ferrari 250 GT LWB California Spider: $9,905,000
Sur les 106 California Spider construits par Ferrari entre 1957 et 1963, seuls 50 étaient à empattement long, d'où l'appellation LWB. Le modèle exposé, daté de 1958, porte un gris métallisé Grigio Vinovo, et revendique également un joli palmarès, après avoir remporté des victoires en classe à Sebring et au Mans.
Ferrari 250 GT Cabriolet de 1958 : 6,8 millions
Un superbe exemplaire d'une série de 40 cabriolets produits par Pininfarina, acquis à l'origine par le prince romain Alessandro Ruspoli, qui inspira le personnage incarné par Mastroianni dans la Dolce Vita.
Ferrari 312T 1975 : 6 millions
Le décès de Niki Lauda donnait évidemment une dimension supplémentaire à cette Ferrari 312T de 1975, un des deux châssis utilisés par le champion autrichien. Avec cet exemplaire, Lauda remporta le BRDC International Trophy (Hors championnat) et surtout le grand prix de France. Petit rappel pour le plaisir : Falt 12 3000cc, 500 chevaux à 12500 trs/min.
1958 Ferrari 250 GT Tour de France Berlinetta : 5,1 millions
Récompensée dans de nombreux évènements dont la Villa d'Este pour sa magnifique restauration, cette 250 GT a disputé les 12 heures de Reims 1958. Carrossée par Scaglietti, elle embarque un V12 de 2953cc avec trois carburateurs Weber, pour une puissance de 240 chevaux.
Le top 5 est complété par un superbe Coupé Alfa Romeo Tipo 256 de 1939 vendu 2,755 millions, variante compétition de la 6C 2500 développée à l'époque par Alfa Corse en collaboration avec la Scuderia Ferrari.
Quelques modèles particuliers :
Isotta-Fraschini Tipo IM de 1913, engagée aux 500 miles d'Indianapolis (4 cylindres en ligne de 7,2 litres - 135 chevaux), vendue 2,645 millions de dollars. (estimée à 3-4 millions)
Citroën BX 4TC de 1986, produite pour permettre l'engagement de la BX en championnat du monde des rallyes à l'époque du Groupe B. Le moteur turbo délivre 200 chevaux. Le chevron n'en a fabriqué qu'une soixantaine et celle-ci est l'un des 40 exemplaires encore en état. Estimée entre 80.000 et 110.000, partie à 61500 dollars.
Une rare Tatra T77A de 1938, adjugée 412.000 dollars, qui fut confisquée par la Wehrmacht en 1939 au moment de l'invasion de la Bohème-Moravie puis confisquée en 1945 par l'Armée rouge. Un bel exemplaire des modèles racés, profilés et innovants de la défunte marque tchécoslovaque, dont ne subsiste aujourd'hui que la division camion et véhicules industriels.
Le flop de la 1e Porsche
Voilà un modèle qui aurait du battre des records : la première Porsche Type 64 (1939) assemblée par Ferdinand Porsche. Deux autres exemplaires ont été fabriqués par Ferdinand Porsche mais seule l’une des trois automobiles a survécu. Une voiture ayant donc une charge historique énorme...
Mais c'était sans compter sur une énorme bévue technique commise lors de la mise aux enchères : tandis que le commissaire-priseur de RM Sotheby's a lancé l’enchère à 13 millions de dollars, l’écran de la salle des enchères indiquait 30 millions de dollars au premier tour. L'enchère suivante était de 14 millions , mais l'écran affichait 40 millions – une erreur qui s'est poursuivie jusqu'à 17 millions de dollars, alors que l'écran affichait 70 millions de dollars. Une incompréhension a visiblement fait confondre « seventy » et « seventeen ». Juste 53 millions d'écart !
Alors que le public s'agitait, à 17 millions de dollars, le commissaire-priseur a arrêté les offres et a annoncé que l'écran était erroné. "Je dis 17, pas 70", a déclaré le commissaire-priseur. Étant donné que le prix de vente minimum escompté de 20 millions n'était pas atteint, RM Sotheby's l'a retiré le lot. "Still for sale" peut-on lire sur le site, où la Type 64 est affichée en tête de liste, devant la McLaren.
Images et sources : RM Sotheby's, Gooding