L'objectif des constructeurs, qui représentent environ 30% des ventes de véhicules neufs, est d'avoir de la visibilité sur plusieurs années pour les normes CO2 sur le marché américain, alors qu'une bataille judiciaire se profile entre le gouvernement Trump et les Etats, comme la Californie, qui veulent conserver les objectifs ambitieux fixés par Barack Obama.
En août dernier, Donald Trump a proposé d'annuler la réglementation adoptée sous son prédécesseur pour la période 2017-2025, qui représentait l'un des grands piliers du plan climatique Obama. A la place, les normes seraient gelées au niveau de 2020 jusqu'en 2026.
Les normes Obama visaient à atteindre une consommation équivalente à environ 4,7 litres par 100 kilomètres pour les modèles neufs de 2025, en moyenne. L'administration Trump a proposé de rester au niveau actuel, soit environ 6,3 litres/100 km.
L'accord californien est une version adoucie du plan Obama: les constructeurs gagnent une année de plus pour atteindre l'objectif initial, de 2025 à 2026, et auraient plus de flexibilité pour réduire d'année en année leurs émissions de gaz à effet de serre (-3,7% par an pendant cinq ans, au lieu de -4,7% par an pendant quatre ans).
Depuis des décennies, la Californie a le droit d'imposer des normes antipollution plus strictes que le niveau fédéral. Donald Trump veut abolir cette exemption. Après bientôt un an de consultation, la nouvelle réglementation Trump doit être finalisée cet été; elle sera vraisemblablement immédiatement attaquée en justice par la Californie et d'autres Etats, laissant les constructeurs dans l'incertitude, et avec la crainte que deux niveaux de normes ne s'appliquent sur le marché américain.
"Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'un cadre garantissant une solution nationale est la meilleure voie d'avenir", ont déclaré les quatre constructeurs dans un communiqué jeudi.
Les pickups rois du marché
"J'appelle le reste de l'industrie automobile à nous rejoindre, et l'administration Trump à adopter ce compromis pragmatique au lieu de leur projet régressif de changement de réglementation", a déclaré le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom.
Même si le compromis californien est légèrement moins ambitieux que ce qui ce serait produit avec les normes Obama, l'accord a été salué par plusieurs associations écologistes ainsi que par l'opposition démocrate.
"J'appelle l'ensemble des constructeurs automobiles à emprunter cette voie de responsabilité et à saisir cette opportunité importante", a déclaré le sénateur démocrate Tom Carper.
"C'est une percée importante", a dit Dan Lashof, de l'ONG World Resources Institute.
Reste à savoir si les autres constructeurs se joindront au mouvement, notamment Fiat Chrysler, General Motors et Toyota, qui dominent le marché avec Ford.
En 2018, 69% des ventes de véhicules neufs aux Etats-Unis étaient des 4x4 de ville (SUV), minivans ou pickups, contre 31% pour des voitures. Les trois modèles les plus vendus sont des pickups.
Par AFP