Réforme de gouvernance de Nissan: Renault réussit à placer Bolloré
par Le Blog Auto

Réforme de gouvernance de Nissan: Renault réussit à placer Bolloré

Après plusieurs jours de bras de fer, Renault a obtenu jeudi que son directeur exécutif Thierry Bolloré obtienne un siège dans les nouveaux comités de Nissan, alors que le sujet menaçait d'empoisonner la prochaine assemblée générale du partenaire japonais.

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Un nouvel épisode se clôt dans les tensions récurrentes de l'alliance automobile franco-nippone, depuis l'arrestation de l'ancien PDG du groupe au losange Carlos Ghosn en novembre dernier pour des malversations présumées.

Début juin, le président de Renault, Jean-Dominique Senard, avait envoyé une lettre au patron de Nissan, Hiroto Saikawa, pour le prévenir qu'il n'approuverait pas la réforme de la gouvernance du constructeur japonais lors de la prochaine AG le 25 juin si le groupe au losange n'était pas mieux représenté dans les nouvelles instances.

M. Saikawa avait alors fustigé une façon de procéder "extrêmement regrettable".

Cette réforme, approuvée par M. Senard en conseil d'administration, prévoit la mise en place de trois comités (nominations, audit et rémunérations). Mais l'intention de Nissan était d'accorder un seul siège dans un des comités à M. Senard et de laisser de côté le directeur exécutif de Renault, Thierry Bolloré.

D'où la protestation de Renault.

Avec ses 43% du capital de Nissan, le constructeur français ne compte que deux représentants (M. Senard et M. Bolloré) au sein du conseil d'administration du partenaire japonais sur un total de 11 membres. Parallèlement, avec ses 15% de Renault, Nissan dispose lui de deux représentants au conseil d'administration du groupe au losange et ils siègent bien tous deux dans les comités du constructeur français.

La direction de Nissan est hostile à M. Bolloré qui a longtemps soutenu l'ancien PDG de Renault Carlos Ghosn après son arrestation.

Mais Nissan a besoin d'un vote favorable de son principal actionnaire pour faire approuver la réforme de sa gouvernance. Par ailleurs, M. Saikawa est lui-même très fragilisé et ne peut se passer du soutien de Renault pour être reconduit à la tête de Nissan.

Deux influentes sociétés de conseil aux actionnaires, Glass Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS), ont appelé la semaine dernière à voter contre sa nomination au conseil d'administration.

"Satisfaction"

Nissan aura donc fini par proposer un compromis: M. Senard siègera, comme prévu initialement, au comité des nominations, mais M. Bolloré disposera en plus d'un siège au comité d'audit, a précisé le constructeur japonais dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi à Tokyo, sans aucun autre commentaire sur l'accord trouvé.

De son côté, Renault a dit accueillir "avec satisfaction la décision de Nissan d'accorder (à ses) deux représentants (...) un siège dans les comités du Conseil de Nissan, qui seront présentés à l'assemblée générale des actionnaires".

"L'accord ainsi trouvé sur la présence de Renault dans la nouvelle gouvernance de Nissan, confirme l'esprit de dialogue et de respect mutuel qui existe au sein de l'Alliance", affirme le constructeur qui donnera donc son feu vert.

Il n'y aura en revanche aucun représentant de Renault dans le comité des rémunérations, selon la composition annoncée par Nissan qui a donné la priorité aux administrateurs indépendants.

C'est aussi un membre extérieur qui présidera les séances du conseil d'administration: Yasushi Kimura, issu de la compagnie pétrolière JXTG Holdings, tandis que M. Senard se contentera de la vice-présidence comme indiqué en mars.

L'Etat français, qui détient 15% de Renault, avait fait pression pour un accord ces derniers jours. "Je souhaite que Renault soit en mesure de voter positivement sur la réforme des statuts de Nissan parce que ce sera un signe positif de ce renforcement de l'alliance" de 20 ans, avait déclaré mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Ce dernier avait également défendu Nissan dans le projet de fusion envisagé par Renault avec le groupe Fiat Chrysler. Les garanties réclamées par l'Etat français avaient fait échouer le mariage franco-italien, 11 jours après son annonce aux médias. Bercy avait insisté pour prendre en compte les réticences japonaises.

Par AFP

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Après plusieurs jours de bras de fer, Renault a obtenu jeudi que son directeur exécutif Thierry Bolloré obtienne un siège dans les nouveaux comités de Nissan, alors que le sujet menaçait d'empoisonner la prochaine assemblée générale du partenaire japonais.

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