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par Alain Monnot

24H du Mans 2019 : Entrez en immersion chez Alpine ! 3/3

Nous avons vu Thomas Tribotté, l’ingénieur piste et David Vincent, le mécanicien en chef. Désormais, place aux pilotes.

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Nous avons vu le patron, Philippe SinaultThomas Tribotté, l’ingénieur piste et David Vincent, le mécanicien en chef. Désormais, place aux pilotes.

Les pilotes

L'écurie Signatech-Alpine-Matmut reconduit son trio de pilotes composé de Nicolas Lapierre, André Negrão et Pierre Thiriet. L'alliance de l'expérience et de la "jeunesse". Le but ? Se succéder à eux-même au palmarès des 24 heures du Mans.

Nicolas Lapierre

A 35 ans, on peut dire que Nicolas Lapierre a tout conduit du kart au proto d’usine en passant par la monoplace, à l’exception de la F1.

Sa place de capitaine de route au sein de l’écurie Signatech-Alpine-Matmut n’a rien d’étonnant, puisqu’en 2003, il roulait en F3 dans l’équipe Signature d’un certain Philippe Sinault.

Vous en serez à combien de participation aux 24 heures ? Vous pouvez détailler.

« Oui, en 2007 c’était ma première, alors j’en suis à ma douzième participation. J’ai démarré en GT1 avec la Saleen, puis quelques années chez Oreca sur leur prototype, puis deux années avec la Peugeot, puis Toyota, puis KPMG quand on a gagné en 2015 en LMP2. En 2016, j’étais avec Alpine pour une nouvelle victoire en LMP2. En 2017 retour chez Toyota alors, qu’en 2018 on l’a emporté de nouveau avec Alpine ».

Quel regard portez-vous sur cette course en général ?

« Ah ! C’est une course mythique, par plein d’aspects et en premier lieu par son tracé. C’est assez exceptionnel. 80% de la piste c’est une route nationale, qui n’est pas empruntée par les voitures de course le reste de l’année. Cela crée une atmosphère, un mythe avec une course  disputée sur un tracé  inhabituel avec de très longues lignes droites. Oui, circuit difficile pour la mécanique  et également difficile pour les pilotes, qui doivent absolument garder leur concentration. »

Pour l’aborder sereinement quelle a été votre préparation ?

« Déjà, c’est l’expérience qui apporte la sérénité au pilote. Après l’équipe se prépare pendant toute une année. Il faut bien savoir  que Le Mans commence le lendemain de la  course des 24 heures on pense déjà à l’édition suivante. On travaille en fait toute une année pour améliorer les moindres petits détails pour arriver les plus prêts possibles. »

Au niveau des pilotes comment partagez-vous les ressentis, échangez sur les réglages ? Comment faites-vous bénéficier vos coéquipiers de votre grande expérience mancelle ?

«  C’est sûr, j’essaie de les accompagner. J’ai eu la chance de la remporter trois fois en LMP2 en plus des autres participations j’ai croisé toutes les conditions possibles sur cette piste. Ayant roulé en GT, en LMP1 je sais aussi tous les risques inhérents aux dépassements, alors j’essaie de les guider dans la gestion du trafic, qui constitue une des clés de cette course. Après, je peux également aider à gérer ce long week-end de course, à savoir, bien s’isoler, rester tranquille pour ne pas se disperser et garder le plus d’énergie possible pour maîtriser au mieux tous les aléas de la course. »

Quels qualificatifs pouvez-vous attribuer à l’Alpine 36 ?

« Incontestablement, solide. En tout cas si on regarde cette saison, on a terminé toutes les courses sur le podium. Notre auto a été très solide cette année, aucune erreur de l’équipe. On arrive ici en tête du championnat du monde. On  a la chance de revenir avec le même équipage. »

Quels qualificatifs pouvez-vous attribuer à l’équipe technique ?

« C’est bien évidemment l’expérience. Tout le monde fournit un excellent travail. Chez Alpine il n’y a que très peu de turn-over. La plupart des personnes de l’équipe connaissent très bien la catégorie. Ce capital d’expérience nous permet d’arriver au Mans en se sentant prêts pour la course. On ne peut pas dire confiants car c’est une course  que l’on doit aborder avec  beaucoup d’humilité et de recul, tellement il y a de paramètres qui rentrent en jeu. »

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Pierre Thiriet

Pierre, comment vous est venu ce virus de la course ?

« Difficile à dire, ça remonte à tellement loin que je n’en pas vraiment le souvenir. Tout ce que je sais c’est que tout jeune, mon père m’amenait sur les circuits, notamment ici au Mans et au Castellet pour les courses d’endurance. Mon père a toujours été passionné d’automobile sportive d’une manière générale, j’ai donc fréquenté régulièrement les circuits dans mon enfance. » 

Vous avez débuté  comment en compétition ?

« J’ai débuté en compétition en karting en 2003/2004. Ensuite j’ai pratiqué d’autres sports et j’ai redémarré en automobile avec le Mégane Trophy Eurocup pour deux saisons et suis arrivé en endurance en 2011.

Vous étiez étudiant, avez-vous poursuivi ou opté pour l’endurance exclusivement ?

« Oui je suis allé au bout de mes études, J’ai obtenu un Master de commerce. Après cette obtention, j’ai commencé à travailler dans la société familiale et j’y suis toujours et c’est mon acticité principale. »

Les 24 heures vous connaissez, combien de participations ?

« C’est ma 9ème participation cette année. J’ai donc un petit peu d’expérience mais ici… ce n’est jamais assez ! »

Pourquoi cette arrivée chez Alpine en 2018 après un long temps chez  TDS Racing et G Drive ?

« J’ai commencé le sport auto avec TDS. J’ai grandi en endurance avec eux. Pendant de nombreuses années nous avons formé une très bonne équipe. On avait l’habitude de travailler ensemble, on avait un niveau de performance plutôt bon  et puis j’ai eu une super opportunité avec Philippe Sinault pour rejoindre Alpine en 2018. J’ai accepté assez rapidement. Nous avons réussi à monter une belle équipe, à avoir un niveau de performance très, très bon. Du coup cela nous a permis de gagner les 24 heures l’an dernier et d’arriver ici en tête du championnat du monde de la super saison 2018-2019. »

Qu’est-ce que vous apprenez au contact du capitaine de route  Lapierre ?

« Oh ! Oui, j’apprends plein de choses. C’est vrai que moi je pars de très loin en termes d’expérience et de la pointe de vitesse par rapport à un pilote comme lui. C’est quelqu’un que j’apprécie car il est très calme, très serein. Même quand les choses sont compliquées, ses analyses sont toujours très posées. Il arrive toujours à amener l’équipe vers le haut. On n’a pas de moments de stress comme j’ai pu voir dans d’autres équipes net c’est cela qui est top avec lui. »

Comment anticipez-vous la course à venir ? Quelle préparation ?

«  Tout d’abord c’est le championnat WEC dans lequel on  est maintenant depuis plus d’un an. En plus de cela entre la journée test et les obligations de la semaine du Mans  je bloque tous les après-midi pour me préparer avec  mon coach tant au plan physique, mental ou visualisation afin d’arriver pour la course dans des conditions optimales. Toutefois sur la course des 24 heures la préparation mentale, je trouve qu’elle se fait beaucoup sur l’expérience. »

Quels qualificatifs pouvez-vous attribuer à l’Alpine 36 ?

« Incontestablement ce serait régularité. Clairement on a été sur le podium à toutes les courses. »

Quels qualificatifs pouvez-vous attribuer à l’équipe technique ?

« Performance, régularité, sympathique, français, agréable… »

André Negrão

En 2017, à 25 ans quand il arrive chez Alpine, André n’a connu que le kart et la monoplace (F Renault 3,5, GP2, Indylights) pourtant, étonnamment, très rapidement il se sent à l’aise à bord du proto LMP2 et trouve aisément ses marques au sein de l’écurie Signatech, bien entouré par un Philippe Sinault toujours attentif à ses hommes.

Comment décririez-vous en quelques mots l’écurie Alpine ?

« J’ai rencontré l’équipe Alpine en 2017. Depuis le début c’est comme une famille. Comme si Philippe était mon père. Il me prête tellement d’attention et je me sens comme à la maison.  Et c’est très étrange car la France et le Brésil sont tellement différents. Quand je suis arrivé je pensais que cela pourrait être dur à cause de la langue, ou je ne sais quoi. Mais j’ai réalisé que j’étais à la maison car il s’est occupé de moi, m’a présenté toute l’équipe, et les pilotes. C’est incroyable car c’est vraiment facile. On peut parler de tout, du pilotage, avec les mécaniciens même s’ils ne parlent pas forcément bien anglais. Mais j’essaie aussi de parler français aussi. »

Que représentent les 24 heures du Mans pour vous ?

« Beaucoup car je cours pour une écurie française. Mais ce n’est pas un poids sur mes épaules. Surtout que depuis mes débuts avec Alpine on fait de bons résultats, on a fait P3 en 2017 avant de gagner l’an dernier. Et en 2019 nous sommes premiers du championnat donc nous devons gagner, pour tout le monde, pour nous, pour les mécaniciens, tous. En plus nous sommes rapides et compétitifs. »

Comment sont perçues les 24 heures du Mans au Brésil ?

« Au Brésil c’est comme ici. Le Mans est connu mondialement. Vous avez Le Mans, Monaco et les 500 Miles, c’est la triple couronne. C’est aussi important que vous le pensez. Pour moi, Le Mans est la course la plus importante. J’ai été à Indianapolis, c’est grand aussi, mais ici vous avez différentes catégories de voitures, les GT, les LMP2, les LMP1 et les LMP1 hybrides et différentes marques. A Indianapolis vous n’avez qu’un seul type de voiture et deux motoristes, Honda et Chevrolet et c’est un ovale. Je pense qu’ici cela montre définitivement que vous avez la meilleure voiture, les meilleurs pilotes, la meilleure équipe, et aussi de la chance. »

Est-ce que les 24 heures du Mans imposent une préparation physique et mentale spéciale ?

« Oui, c’est long. C’est une préparation différente. Pour moi, je m’entraine plus longtemps. J’adore courir donc normalement à 6h du matin, je cours 8, 10 ou 12 kilomètres. Mais là je courais plutôt 12, 16 ou jusqu’à 18 km pour être plus affuté et prêt. Normalement les courses ne font que quelques heures. Donc on doit s’entrainer plus longtemps. »

Quelle est votre partie favorite du circuit ? Les Hunaudières à plus de 300 km/h ?

« En fait de mon point de vue, ce n’est pas la ligne droite. Mais c’est Indianapolis, les virages Porsche, le karting. La ligne droite c’est juste de la ligne droite, vous freinez, chicane numéro 1, chicane numéro 2 et sinon c’est de la ligne droite. C’est plus fun d’avoir des virages rapides, avec les murs proches, ou comme à Spa Francorchamps, de gros virages, rapides. »

Quand vous pensez à votre carrière, vous avez gagné en LMP2, on espère que vous gagnerez encore cette année ainsi que le championnat, vous avez des contacts avec des écuries de LMP1 ou vous ne voulez pas y penser pour l’instant ?

« Non, pour le moment je n’envisage pas de passer dans la catégorie supérieure. Je souhaite rester avec Philippe, on a un contrat pour 2019-2020. En plus, on a une course au Brésil. Donc je veux rester avec l’équipe. Pour le moment, nous devons patienter car avec le règlement actuel, si Toyota reste, les LMP1 non hybrides ne pourront jamais gagner. Donc cela n’a pas d’intérêt. On a une équipe forte, des gens sympathiques, donc je ne pense pas à aller ailleurs. »

Le double objectif de la course et du championnat

En cette période d’avant course il est certain que les trois pilotes Alpine restent très concentrés sur leur double objectif, à savoir remporter les 24 heures et aussi gagner le championnat et pour cela, on peut vous garantir que rien ne sera négligé. Nous serons à leurs côtés pour vous tenir informés.

Dans cette perspective et afin de mieux comprendre le fonctionnement de l’écurie nous sommes en mesure de vous présenter l’organigramme selon lequel fonctionne le team Signatech-Alpine. Nous sommes persuadés que vous apprécierez cette clé de lecture, le plus souvent confidentielle.

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Alain Monnot et Thibaut Emme

Photos Alain Monnot

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Pour résumer

Nous avons vu Thomas Tribotté, l’ingénieur piste et David Vincent, le mécanicien en chef. Désormais, place aux pilotes.

Alain Monnot
Rédacteur
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