"On voit une baisse des accidents sur les passages à niveau: [en 2018], on a eu 58 morts, ce qui est en net retrait par rapport à l'année 2017", qui a connu 94 décès, a indiqué la ministre des Transports lors d'un point presse, à l'issue d'une réunion annuelle du comité de suivi de la sécurité ferroviaire.
"Mais pour autant, c'est 58 vies perdues. Et 16 mois après le tragique accident de Millas (accident mortel en 2017 d'un car de collégiens, NDLR) évidemment on ne peut pas se satisfaire de ces accidents qui sont encore trop nombreux ", a-t-elle poursuivi.
S'appuyant sur un rapport parlementaire de la députée (LREM) Laurence Gayte, Mme Borne a notamment proposé de renforcer la connaissance des passages à niveau.
"Les premiers axes, c'est d'abord de connaître la situation sur les passages à niveau, notamment en améliorant les diagnostics (...) et puis également en mettant en place le cas échéant (...) de la vidéoprotection pour mieux comprendre" comment les accidents peuvent se produire, a-t-elle expliqué.
La ministre a également suggéré "une meilleure prévention" des infractions des automobilistes, alors que 98% des accidents aux passages à niveau sont dus au non-respect du code de la route. Elle propose ainsi d'augmenter le nombre de radars de franchissement des passages à niveau.
Elle souhaite également expérimenter au niveau local une baisse de vitesse de 20km/h des automobilistes, en amont de certains passages à niveau, par rapport à la vitesse maximale. "On constate dans un certain nombre de cas que les automobilistes à l'approche d'un passage à niveau ont tendance à accélérer pour éviter d'être retardés par la barrière qui s'abaisse", a regretté Elisabeth Borne.
Par ailleurs, le gouvernement va augmenter de 40% les moyens consacrés à la sécurisation des passages à niveau en portant les crédits de 32 millions d'euros en 2018 à 45 millions d'euros en 2022. Cela pourra notamment permettre d'augmenter de 30% le nombre de passages à niveau "qui sont simplement signalés sur la route mais qui ne sont pas protégés et qu'on va équiper avec des barrières automatiques", a-t-elle encore dit.
"Un passage à niveau c'est un croisement entre une voie routière et une voie ferrée et donc il faut bien prendre le système dans sa globalité, à la fois le système ferré, à la fois le système routier", a affirmé de son côté le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet. "On ne peut pas tolérer qu'il y ait des personnes qui décèdent sur les passages à niveau", a-t-il poursuivi.
Par AFP