L'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) vient en effet de publier une étude sur les conséquences liées aux différents scénarios associés au Brexit. Rappelons que la sortie du Royaume-Uni, initialement prévue le 31 mars 2019, a été repoussée au 31 octobre prochain... En espérant que d'ici là les élus britanniques eux-mêmes aient pu trouver un accord UE compatible.
Vers une reprise en 2021 en cas d'accord favorable
Selon la SMMT, dans le cas où les négociations entre Londres et Bruxelles trouvaient une issue positive - "un accord favorable et une période de transition maintenant le statu quo" - la production automobile sur le territoire britannique pourrait s'élever à 1,36 million en 2019. Un chiffre certes en deçà de celui enregistré en 2018 (1,52 million), mais qui devrait repartir à la hausse par la suite, pour atteindre 1,42 million en 2021.
Baisse de 30 % en cas de hard Brexit
Une sortie sans accord – hard Brexit – aurait pour première conséquence de ré introduire des droits de douane importants. Ce qui, selon l'étude, provoquerait une chute vertigineuse de la production automobile du Royaume-Uni, avec une baisse d'environ 30% par rapport à ses niveaux récents. Selon la SMMT, seules 1,07 million de voitures devraient alors être produites en 2021, un niveau avoisinant celui observé durant le milieu des années 1980, période relativement sombre.
L'objectif de 2 millions de voitures en 2020 désormais irréalisable
"Malgré la prolongation des négociations, le compte à rebours du Brexit tourne toujours et le spectre d'une sortie sans accord demeure", a prévenu le directeur général de la SMMT, Mike Hawes.
Selon lui, s'il y a quelques années, l'industrie automobile britannique « était bien partie pour produire deux millions de voitures par an à l'horizon 2020 », cet objectif est désormais « impossible à atteindre au moment où se brouille l'image du Royaume-Uni comme pays stable et attractif pour investir".
Le secteur automobile britannique fortement dépendant des exportations
L'industrie automobile est l'un des secteurs économiques du Royaume-Uni le plus impacté par l'incertitude entourant le Brexit. Le phénomène est d'autant plus marqué que près de 8 voitures sur 10 produites sur le territoire britannique sont destinées à l'exportation, dont la moitié pour l'UE.
Les Japonais désertent le Royaume-Uni
Ces dernières semaines, plusieurs constructeurs japonais ont annoncé qu'ils allaient réduire la voilure au Royaume-Uni. Nissan a ainsi jeté l'éponge en renonçant à produire le X-Trail dans son usine de Sunderland. Honda a pour sa part annoncé la fermeture en 2021 de son usine de Swindon. Si le Brexit n'a certes pas directement été évoqué pour argumenter son choix, la situation actuelle a très certainement pesé dans la décision.
10ème mois de recul pour la production de véhicules britannique
Au mois de mars 2019, la production de voitures au Royaume-Uni a reculé de 14,4 % à 126 195 unités. Enregistrant une baisse pour le 10ème mois consécutif.
A noter toutefois que la production de véhicules commerciaux s’est établie à 27 513 unités au premier trimestre (+ 41,2 %) au Royaume-Uni.
Sources : AFP, SMMT, Xinhua