FCA va proposer lundi une fusion avec Renault
Fiat Chrysler Automobiles doit proposer lundi une fusion avec Renault, ont ainsi indiqué au journal Nikkei plusieurs sources proches du dossier. Le cas échéant, cet accord devrait être surveillé de près pour son impact sur l'une des plus importantes alliances du secteur automobile.
Renault devrait tenir une réunion du conseil après l'annonce de FCA, indique-t-on de mêmes sources.
Une fusion entre les deux constructeurs - lesquels détiennent tous deux des racines européennes souligne également le Nikkei – offrirait aux protagonistes une stature financière plus propice à une augmentation des marges et les dotant de reins assez solides pour pouvoir investir massivement dans le développement de voitures autonomes et électriques. Permettant alors aux deux constructeurs de faire face aux défis technologiques actuels.
FCA, qui détient notamment les marques Fiat, Chrysler, Jeep, Maserati et Alfa Romeo, a vendu 4,84 millions de véhicules dans le monde entier en 2018. Ajouté au volume produit par Renault, cela représente un total de 8,72 millions de voitures, surpassant les chiffres de General Motors aux États-Unis, qui se classait au quatrième rang des ventes mondiales l’année dernière.
Conseil d'administration de l'Alliance prévu mercredi
A noter que cette proposition de FCA devrait voir le jour alors que Renault se prépare pour une réunion du conseil d'administration de son alliance avec Nissan et Mitsubishi dans la ville japonaise de Yokohama, mercredi.
Un rapprochement entre Renault et le FCA ne devrait pas modifier la structure actuelle de l'alliance du constructeur français avec Nissan et Mitsubishi, affirme par ailleurs le Nikkei.
FCA ne souhaitant apparemment pas réclamer une intégration plus poussée avec les partenaires japonais de l’alliance, une telle opération pourrait se montrer favorable à Nissan, le constructeur japonais hésitant pour sa part à fusionner avec Renault.
Reste toutefois qu'il ne s'agit encore dimanche soir que de rumeurs, les représentants de FCA et de Renault ayant refusé de commenter. Un dirigeant de Nissan a déclaré pour sa part que le constructeur japonais n'avait pas eu vent d'éventuelles négociations entre FCA et Renault.
Si FCA rejoignait l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, les ventes annuelles totales dépasseraient les 15 millions de véhicules, dépassant de loin celles du groupe allemand Volkswagen, n ° 1 mondial avec 10,83 millions d'unités.
Des atouts complémentaires
Autre point fort d'une nouvelle entité englobant FCA : contrairement à l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui montre quelques faiblesses dans le secteur des véhicules de luxe, FCA détient plusieurs marques haut de gamme, notamment Maserati et Alfa Romeo.
Les bénéfices de FCA dépendent principalement de ses ventes en Amérique du Nord. Une fusion avec Renault, qui tire l'essentiel de ses bénéfices du marché européen, permettrait à chacun de compenser ses faiblesses grâce aux atouts de l'autre.
Une fusion profiterait également aux deux constructeurs automobiles en termes de production et d'investissement dans de nouveaux domaines tels que l'intelligence artificielle et les véhicules électriques.
Optimiser les investissements
Le développement de voitures connectées, autonomes, partagées et électriques, considérées comme essentielles pour l'avenir de l'industrie, est extrêmement capitalistique. Le défi financier est tel que les constructeurs automobiles multiplient partenariat avec d'autres entreprises. Une recherche de synergie qui permet également d'optimiser les investissements, en évitant une concurrence frontale et de coûteux et improductifs doublons.
Toutefois, FCA reste largement à la traîne des leaders du secteur des véhicules électriques et des voitures connectées. Une fusion avec Renault pourrait donner un coup de pouce à ces domaines.
Des projets de rapprochements évoqués à plusieurs reprises
FCA a cherché à plusieurs reprises à rationaliser ses activités en se développant. Sergio Marchionne, avait précédemment proposé une intégration avec General Motors. En mars, le groupe français PSA aurait proposé une fusion avec FCA.
Manley ouvert à une fusion ou à une intégration
Michael Manley, qui est devenu PDG de FCA en juillet 2018, juste avant le décès de Marchionne, est également considéré comme ouvert à une fusion ou une intégration avec d'autres constructeurs automobiles.
"Nous nous attendons à diverses opportunités dans quelques années", a déclaré Manley le 3 mai lors d'une conférence téléphonique concernant les résultats de l'entreprise. Joutant alors que FCA allait réaliser un « changement agressif ».
Impact probable sur les liens capitalistiques entre Renault et Nissan
Une fusion FCA-Renault impacterait probablement le cours des discussions entre Nissan et Renault. Lequel a proposé de reprendre les négociations avec son partenaire japonais en vue d'une éventuelle fusion en avril prochain. L'opération devrait également mettre davantage de pression sur Nissan pour qu'il revoie ses liens capitalistiques après la réunion générale de ses actionnaires en juin prochain.
Le constructeur français détient 43% du capital de Nissan, le constructeur japonais ne détenant quant à lui une participation de 15% dans le groupe Renault.
L'avis de Leblogauto.com
Vaste remaniement dans le secteur automobile en perspective. Reste à voir comment réagira le groupe PSA face à ce nouveau mastodonte qui se profile à l'horizon. Réaction d'autant plus intéressante à suivre que PSA aurait également été intéressé par un rapprochement avec FCA. Et que les défis technologiques actuels imposent un tel niveau d'investissements qu'il devient difficile pour les constructeurs de faire cavalier seul.
Sources : Nikkei