Japon: la garde à vue de C. Ghosn prolongée jusqu'au 22 avril
La garde-à-vue de Carlos Ghosn a été prolongée jusqu'au 22 avril 2019. C'est le Tribunal de Tokyo qui l'annonce dans un bref communiqué.
La garde-à-vue de Carlos Ghosn a été prolongée jusqu'au 22 avril 2019. C'est le Tribunal de Tokyo qui l'annonce dans un bref communiqué.
L'ancien numéro 1 de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été de nouveau arrêté le 4 avril dernier et remis en garde-à-vue au centre de Kosuge. Après une première prolongation jusqu'au 12 avril, le Tribunal a donc accédé à la demande du bureau des Procureurs de prolonger de nouveau la détention de Monsieur Ghosn.
Cette garde-à-vue est motivée selon l'accusation par de supposées malversations financières au sein de Nissan. On l'accuse d'avoir détourné une partie de la "réserve du PDG" à son profit. Cette réserve est octroyée au PDG de Nissan pour pallier d'éventuels embûches. Une partie aurait été versée au distributeur des véhicules Nissan basé au Sultanat d'Oman et possiblement détournés. Aussi, le bureau des procureurs de Tokyo parlent de 5 millions de dollars détournés sur 15 millions versés au distributeur entre fin 2015 et mi-2018.
Carlos Ghosn clame toujours son innocence. Dans une vidéo enregistrée avant sa nouvelle arrestation et diffusée par ses avocats, il accuse certains dirigeants de Nissan de "trahison". Carole Ghosn, sa femme, de son côté a brièvement quitté le Japon avant d'y retourner pour y être interrogée à son tour. Selon l'enquête de Nissan, "Beauty Yachts", une société immatriculée aux Iles Vierges et qu'elle dirige, serait mêlée au détournement.
Selon l'AFP, qui cite "une personne au fait des investigations", "l'argent aurait servi à l'achat d'un luxueux bateau, d'un coût de 12 millions d'euros, baptisé "Shachou" (prononcer "shatchô", patron en japonais)".
"Il est clair que M. Ghosn ne peut pas détruire de preuves ni s'enfuir, c'est pour cela qu'il avait été libéré sous caution, donc on ne peut pas dire que cela a changé et l'arrêter sous ce prétexte", a plaidé son avocat, Junichiro Hironaka, réfutant les arguments du parquet. Hironaka a attaqué cette nouvelle GAV devant la Cour Suprême du Japon.
Toujours selon Carlos Ghosn, les "traîtres" l'auraient fait tomber de son piédestal pour empêcher une fusion entre Renault et Nissan qui aurait rendu littéralement indéfaisable l'union des deux partenaires. A l'issue de cette nouvelle garde-à-vue, Carlos Ghosn pourrait être libéré et assigné de nouveau dans sa résidence ultra-surveillée, ou être accusé d'un autre chef et rester en garde-à-vue.
Au même moment, les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors tiennent vendredi à Paris leur premier conseil opérationnel. C'est l'instance créée pour "tourner la page de l'ère Ghosn" et marquer un "nouveau départ", selon l'expression du nouveau pilote du partenariat franco-japonais, Jean-Dominique Senard.
Avec AFP
La garde-à-vue de Carlos Ghosn a été prolongée jusqu'au 22 avril 2019. C'est le Tribunal de Tokyo qui l'annonce dans un bref communiqué.
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