Ford étudie la fermeture éventuelle de deux usines en Russie
par Elisabeth Studer

Ford étudie la fermeture éventuelle de deux usines en Russie

Ford envisagerait de fermer deux usines en Russie dans le cadre de son plan mondial de restructuration de ses activités dans des régions non rentables. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé à l'agence de presse Reuters trois sources industrielles.

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Le cas échéant, le constructeur ne produirait probablement plus que des véhicules utilitaires légers en Russie. Rappelons que les activités de Ford en Russie sont gérées via une joint-venture avec le constructeur automobile russe Sollers.

Après avoir enregistré des pertes durant le quatrième trimestre 2018, dans toutes les régions autres que l'Amérique du Nord, Ford effectue des coupes en Europe - notamment à Blanquefort - ferme des lignes de véhicules en Amérique du Sud et licencie des milliers d'employés en Chine.

Vers une fermeture d'usines à Léningrad et au Tatarstan ?

En Russie, où Ford est doté d'une capacité de produire 360 ​​000 véhicules par an, le constructeur américain pourrait fermer son site situé dans la région de Léningrad et l’une de ses usines dans la région centrale du Tatarstan, selon trois sources du secteur. Lesquelles ont par ailleurs indiqué qu'aucune décision finale n'avait été prise.

Toujours de mêmes sources, on laisse entendre que les Focus et Mondeo produits dans l'usine de la région de Leningrad, et les modèles EcoSport et Fiesta produits au Tatarstan ne seraient plus fabriqués en Russie.

La production russe des Kuga et Explorer serait également sur la sellette. Ces modèles Kuga et Explorer sont produits dans une autre usine Ford, également au Tatarstan. Si les cinq sources distinctes affirment que la production de cette usine serait maintenue, l'une d'entre elles a toutefois indiqué que le site continuerait à produire uniquement le Ford Transit.

Discussions en cours selon Ford

Une porte-parole de Ford en Russie a déclaré que des discussions étaient en cours sur la réorganisation des activités russes dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale de Ford. Ajoutant qu'une «  décision finale » serait prise « au deuxième trimestre de 2019" et qu'à l'heure actuelle, toutes les usines du constructeur implantées sur le territoire russe fonctionnaient normalement. Elle a toutefois refusé de préciser si les usines de la région de Léningrad et du Tatarstan seraient fermées à terme.

Un responsable d'une autre société automobile russe ont déclaré que Ford envisageait de fermer l'usine de Tatarstan.

Accord entre la région de Leningrad et Ford Sollers

En février 2019, le gouvernement de la région de Léningrad a toutefois convenu avec les dirigeants de Ford Sollers que l’usine du constructeur américain à Vsevolozhsk continuerait à fonctionner au moins jusqu’à la fin de cette année.

Le gouverneur de la région, Alexander Drozdenko, avait alors déclaré : « nous avons toujours une usine Ford, nous négocions, et Ford a confirmé que, compte tenu de notre avantage logistique, la proximité avec les pays européens », l'activité du site serait maintenue durant toute l'année 2019.

Selon la presse russe, la société elle-même aurait déclaré que le sort de l'usine de Vsevolozhsk serait finalement décidé au deuxième trimestre de 2019.

Un site en sur-capacité

Les experts de l'industrie automobile russe estiment toutefois que le scénario de fermeture de l'usine de Léningrad est très probable, le site n'étant utilisé qu'à 20 % de sa capacité selon eux. "Malgré le discours du gouverneur de la région, l'arrêt de la production détient toujours un intérêt » pour le constructeur, affirment ainsi les spécialistes russes.

Une croissance des ventes inférieure à la hausse du marché local

Ford subirait de lourdes pertes dans le cadre de ses opérations en Russie. En 2018, le constructeur a certes vendu 53 234 véhicules en Russie, en hausse de 5,7% par rapport à 2017, mais ces chiffres s'avèrent bien inférieurs à la croissance de 12,8% enregistré par le marché automobile russe dans son ensemble. La part de marché de Ford en Russie est ainsi passée de 3 % à 3,8% en 2013.

Ses principaux concurrents en Russie : Avtovaz, Volkswagen, Kia, Hyundai et Toyota, voient quant à eux leur part de marché augmenter et leur croissance commerciale respective dépasse celle du marché global russe.

Restructuration d'emprunt

Ford a été le premier constructeur automobile international à se lancer dans l'assemblage de véhicules en Russie, ouvrant une usine à Saint-Pétersbourg en 2002.

En 2011, le constructeur a créé une joint-venture avec Sollers, laquelle a contracté un emprunt de 39 milliards de roubles (593 millions de dollars) auprès de la banque russe Vnesheconombank (VEB).

Des représentants de la banque ont déclaré à Reuters que Ford et Sollers envisageaient différentes options pour restructurer leurs activités communes et que la restructuration du prêt était également en cours de discussion.

"Les relations entre VEB et Ford Sollers sont de nature durable et à long terme", a déclaré la banque.  Assurant qu'il n'y avait « aucune violation des obligations mutuelles."

Ford et Sollers détiennent chacun une participation de 50% au sein de la joint-venture, mais Ford contrôle l’entreprise depuis son achat d’actions privilégiées.

Sollers a maintenant une participation «effective» de seulement 0,33%, a déclaré le mois dernier son responsable exécutif Vadim Shvetsov. Il aurait également déclaré que les activités de Ford en Russie devraient être réorganisées. Affirmant parallèlement qu'il était désormais clair que le constructeur n'était pas compétitif sur certains segments en Russie, et notamment sur celui de véhicules de tourisme.

Une porte-parole de Sollers a toutefois refusé de préciser cette semaine si des fermetures d’usines dans la région de Léningrad et au Tatarstan étaient à l’étude.

Sources : Reuters, Ford, Tass, Kommersant

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Pour résumer

Ford envisagerait de fermer deux usines en Russie dans le cadre de son plan mondial de restructuration de ses activités dans des régions non rentables. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé à l'agence de presse Reuters trois sources industrielles.

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