Bolloré ne voit plus de rôle pour Ghosn au sein de Renault
par Elisabeth Studer

Bolloré ne voit plus de rôle pour Ghosn au sein de Renault

Le nouveau patron de Renault, Thierry Bollore, ne voit pas de rôle pour Carlos Ghosn au sein du constructeur automobile, même dans l'hypothèse où le dirigeant déchu serait disculpé de toute faute financière au Japon.

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"Regardez la situation. Nous sommes dans un contexte complètement nouveau aujourd'hui chez Renault. Nous avons un nouveau président du conseil d'administration, nous avons un nouveau DG, et maintenant nous allons de l'avant", a déclaré Thierry Bolloré cette semaine lors du Salon Automobile de Genève.

Répondant à la question de médias japonais à Genève demandant si la décision de Nissan d'enquêter sur Ghosn constituait un complot - comme beaucoup l'ont prétendu - ou était justifiée par les faits, Thierry Bolloré a par ailleurs affirmé que « depuis le début », Renault avait été très clair, en indiquant que ce n'était pas au constructeur de juger. "Nous prenons les faits tels qu'ils se présentent et nous attendrons les résultats à l'avenir, en termes de procès. Mais nous n'avons aucune idée préconçue » a-t-il ajouté.

Circulez, allons de l'avant

Si certes, le nouveau dirigeant s'est dit satisfait de la libération sous caution de Carlos Ghosn au Japon, il a toutefois déclaré que la priorité était désormais tournée vers l'avenir.

"C'est une bonne nouvelle pour lui", a ainsi déclaré Thierry Bollore, ajoutant … « Mais vous comprenez que l'essentiel pour nous est de nous concentrer."

Anxieté et doute à leur maximum

Thierry Bolloré a par ailleurs déclaré que le niveau "d'anxiété, de doute et de questionnement était très élevé" après l'arrestation de Ghosn. "C'est pourquoi il est important que, quelles que soient les informations - et il y en d'autres qui vont remonter à la surface - la priorité est d'aller de l'avant ", a-t-il déclaré.

Un audit interne de Renault n'a pas révélé de problèmes liés à la conduite ou à la rémunération de Ghosn, à l'exception de l'utilisation du palais de Versailles pour célébrer son mariage, a par ailleurs déclaré Bolloré.

Une enquête conjointe de Renault-Nissan sur RNBV, la société néerlandaise qui supervise les fonctions communes dans l’alliance, devrait être achevée d’ici la fin du mois, a-t-il ajouté.

Les agences de notation pointent Renault du doigt

Il faut dire que le nouveau tandem Senard-Bolloré à la tête de Renault a effectivement besoin d'être concentré pour pouvoir faire face aux conséquences financières de l'affaire Ghosn. L'essentiel étant de circonscrire le mal et d'éviter que le dossier n'ait des conséquences néfastes sur le constructeur. Et de limiter la casse … alors même que de nouvelles turbulences sont à redouter, cette fois-ci dans le domaine financier.

Car tandis que la presse automobile se pressait à Genève … l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé jeudi la perspective associée à la note de crédit de Renault à "stable" contre "positive" auparavant.

Moody's indique que sa décision a été motivée par la détérioration de la rentabilité opérationnelle de Renault au cours de l'année 2018. Une mauvaise performance qui selon l'agence limite la probabilité que le constructeur puisse atteindre une marge opérationnelle d'au moins 5% dans les 12 à 18 prochains mois, condition fixée par l'agence de notation pour relever la note de Renault.

A la fin février, les analystes financiers de S&P Global Rating avaient quant à eux abaissé les notations de Renault et de Nissan suite aux résultats financiers.

Quelques jours après la publication des résultats du groupe Renault, l'agence de notation avait dégradé la notation de Renault de stable à négative et celle de Nissan à la note "A-".

La encore, ce sont les résultats de Renault et notamment la baisse de la marge d'exploitation qui sont pointés du doigt par les analystes. La marge opérationnelle  du constructeur est en effet passée de 4,7 % en 2017 à 3,9 % en 2018.

L'agence précise que la perspective négative traduit "le risque que Renault ne puisse pas retrouver une marge brute d'exploitation aux niveaux de 2017 dans les deux ans. »

L'avis de Leblogauto.com

La méfiance règne … et de tels propos laissent entendre que la fin de l'ère Ghosn a bel et bien sonné. Thierry Bolloré compte bien reprendre les rênes et les reprendre sereinement … sans qu'une nouvelle affaire ne vienne plonger Renault dans de néfastes turbulences. Et ce alors même que les agences de notation financières viennent de pointer du doigt Renault suite à l'abaissement de sa marge opérationnelle.

Sources : Automotive News, Reuters, AOF

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Pour résumer

Le nouveau patron de Renault, Thierry Bollore, ne voit pas de rôle pour Carlos Ghosn au sein du constructeur automobile, même dans l'hypothèse où le dirigeant déchu serait disculpé de toute faute financière au Japon.

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