Dépréciation d'actifs
Le 7 février, Jaguar Land Rover a enregistré une perte trimestrielle de 3,4 milliards de livres (4,4 milliards de dollars) après avoir subi une importante dépréciation d'actifs. Dans un marché en plein bouleversement et face au ralentissement chinois, le constructeur a du se résoudre à baisser la valeur de ses activités.
JLR a déclaré n'avoir pas eu d'autre choix "compte tenu d'une demande en berne et de son impact sur les comptes".
Le constructeur a par ailleurs fait état d'un "moment difficile pour l'industrie" automobile. Faisant ainsi référence à sa récente décision de supprimer 4500 emplois, soit plus de 10% de ses effectifs.
JLR peine à trouver des investisseurs
Pire encore : cette déprécation d'actifs n'est pas le seul problème d'envergure auquel JLR est confronté. Il doit également faire face à une chute de ses ventes en Chine et l’incertitude autour du Brexit. Effet boule de neige : dans un tel contexte, les investisseurs sont loin de se ruer pour financer des projets du constructeur. JLR a même concédé que les conditions actuelles ne lui permettaient pas d’emprunter sur le marché obligataire et qu’il était actuellement à la recherche de financement alternatif.
Or, le constructeur doit rassembler un milliard de dollars d’ici 14 mois pour remplacer les obligations arrivant à échéance, tout en devant en parallèle alimenter un programme d’investissement pour les véhicules électriques qui va le contraindre à brûler du cash.
Pour faire face à ses besoins, JLR pourrait augmenter ses facilités de crédits ou se tourner vers d'autres financements bancaires, offrant d'autres options, notamment la location d'actifs ou le crédit à l'exportation. Un scénario présenté par le responsable financier Ben Birgbauer lors d'un entretien.
JLR plombé notamment par la Chine
La semaine dernière, Tata Motors, le propriétaire de JLR, a provoqué un choc parmi les investisseurs en révélant l’ampleur des difficultés rencontrées par sa filiale britannique en Chine.
Les ventes de voitures sportives de Jaguar et des SUV de Land Rover ont chuté de 35% sur le plus grand marché automobile du monde d'avril à décembre 2018. Conduisant l’unité à une perte de 273 millions de livres (354 millions de dollars) et faisant plonger la valeur de l'action Tata jusqu'à - 30 %.
Manque de réseau de distributeurs en Chine
Selon JLR, ses difficultés en Chine sont avant tout liées à l’insuffisance de son réseau de distributeurs. Seulement 18% des points de vente se trouvent dans des villes dites de premier rang, comme Shanghai et Pékin, et plus du tiers ne sont ouverts que depuis trois ans voire moins.
La société envisage maintenant de réorganiser son activité, en réduisant les livraisons afin de réduire ses stocks et en investissant dans des mesures visant à renforcer sa marque, son logo et ses slogans.
Lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs, les dirigeants de JLR ont indiqué qu’il était impossible de prédire quand les volumes chinois commenceraient à se redresser. Ajoutant que les tensions commerciales internationales et l'ampleur des mesures incitatives que l'Etat chinois choisira de mettre en œuvre seront déterminantes pour la suite.
Sources : JLR, Bloomberg, AFP
Crédit Illustration : JLR