Nouvelle proposition en vue d'un accord dans les prochains jours
A la suite d'une réunion entre Bruno Le Maire, des syndicats de Ford et des élus locaux, le ministère a déclaré dans un communiqué que cette nouvelle proposition « nécessit[ait] qu’un accord soit trouvé dans les prochains jours".
Le ministre se dit par ailleurs "déterminé à trouver une solution de reprise viable pour le site de Ford Blanquefort". "Il nous reste peu de temps pour ce faire. Je mettrai donc toute mon énergie aux côtés des salariés et des élus, pour donner au projet de Punch toutes ses chances", a-t-il ajouté.
Le ministère "souhaite que cette offre apporte une activité suffisante au site, permettant d’y garantir l’emploi des salariés repris, et sécurisant la cession de l’entreprise par Ford", indique par ailleurs le communiqué.
Rencontre syndicats Punch mercredi
Contacté par téléphone par Reuters, le secrétaire du Comité d'Entreprise (CE), Gilles Lambersend (CGT) a indiqué que les syndicats devraient rencontrer les dirigeants de Punch mercredi afin qu'ils leur expliquent « les tenants et aboutissants de cette nouvelle proposition".
Première offre de reprise de Punch retoquée par Ford
Le constructeur américain a annoncé début 2018 son intention de se désengager de l’usine de boîtes de vitesse, implantée en 1972 dans la région bordelaise. Le 13 décembre dernier, Ford avait refusé une offre de reprise de la société franco-belge basée à Strasbourg, Punch-Powerglide, bien que dotée du soutien de l’Etat et des syndicats.
La position de Ford avait été qualifiée par Bruno Le Maire de "trahison" … alors que le constructeur américain a largement bénéficié d'aides de l'Etat et des collectivités locales ces dernières années.
Le gouvernement français avait pressé Ford d'accepter cette première proposition de l'éventuel repreneur, laquelle prévoyait le maintien de près de 400 personnes sur les 850 emplois du site.
Ford prévoit une fermeture définitive en août prochain
Ford prévoit jusqu'à présent quant à lui une fermeture définitive en août. Le 11 février dernier, il a a déposé de nouveau un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). Cette dernière a jusqu'au 4 mars pour rendre son éventuel d'accord d'homologation.
Le 8 février, les salariés de Ford Blanquefort (Gironde) ont toutefois rejeté à nouveau le plan social accompagnant une fermeture du site, que le groupe américain devait alors formellement représenter avant un dernier avis administratif.
Un comité d’entreprise extraordinaire, dont l’avis n’est que consultatif, a rendu un avis négatif « à l’unanimité » sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) présenté par le groupe américain. Une première mouture de ce plan, présenté et rejeté par le CE le 18 décembre dernier, avait été ensuite retoquée le 28 janvier par la Direccte.
Nouvelle réunion à Bercy lundi 25 février
Selon les syndicats, une nouvelle réunion est prévue au Ministère, à Bercy, lundi prochain. Selon Gilles Lambersend, 3 scénarios sont envisagés. Outre une éventuelle reprise par Punch, une 2eme option consisterait « à revitaliser le site industriel ». La constitution d'un groupe de travail avec l'Etat et les collectivités locales pour trouver « une solution originale" est également envisagée.
L'avis de Leblogauto.com
Alors que medias – voire même syndicats - attendaient cette réunion de lundi comme la réunion de la dernière chance, au final, la journée s'achève avec une deuxième proposition de reprise de Punch.
Si certains auraient voulu que le gouvernement mette directement la pression sur Ford – compte-tenu notamment des sommes substantielles investies dans le site par l'Etat et les collectivités locales – c'est semble-t-il au final vers Punch que se tournent désormais tous les regards.
Rappelons tout de même qu'après cession et reprise du site, l’accord-cadre de 2013 aura permis d’obtenir un engagement de Ford à maintenir 1.000 emplois, en échange d’aides (collectivités locales, Etat, formation), pour un total d’environ 27 millions d’euros dont 12,5 millions de l’Etat et des collectivités locales. Cet accord s’est achevé fin mai 2018. Et l'emploi est désormais sur la sellette.
Sources : Reuters, AFP, Ministère de l'Economie et des Finances