Les stations devront être équipées des deux modèles de chargeur
Les normes internationales actuellement utilisées par la plupart des constructeurs automobiles sont CCS et CHAdeMO. Selon les directives émises vendredi par le ministère de l’Énergie indien, les stations de recharge publiques devront par conséquent être dotées de tous les modèles de chargeur.
Les infrastructures de charge à usage interne destinées au parc (loué ou acquis) d’une entreprise ne seront toutefois pas soumises à ces obligations.
CHAdeMO est une plate-forme de charge utilisée par les constructeurs automobiles japonais tels que Suzuki et Toyota, tandis que le Système de charge combinée (CCS) est promu par 15 des 20 principaux équipementiers du monde. Il est par ailleurs utilisé par Volkswagen, Ford Motor, Daimler AG et General Motors.
L'Inde à la peine pour définir un standard
L'Inde a essayé d'élaborer un format de charge standard, tentant ainsi de s'affranchir de l'influence des puissants lobbies plaidant chacun en leur faveur. Mais à travers ces nouvelles directives, le pays met fin à des mois d'ambiguïté. Lesquels ont conduit Energy Efficiency Services Ltd (EESL) - agence d’Etat et coentreprise regroupant plusieurs entités spécialisées dans l’alimentation électrique - à retarder l'acquisition de véhicules électriques.
Hausse des coûts ?
Cette nouvelle contrainte risque toutefois d’augmenter considérablement les coûts des stations de recharge. Les experts ont déclaré que les protocoles concernant les prises électriques et ceux relatifs aux liens de communication nécessaires pour relier les batteries aux chargeurs devaient être limités afin de réduire les frais.
Appel d'offres pour 10 000 véhicules électriques
En mars dernier, l'Inde a lancé à nouveau un grand appel d’offres pour 10 000 voitures de ce type. Mais, au début de l'été, l’horizon s’était assombri …faute de bornes de recharge suffisantes installées en temps et en heure. En juin dernier, le gouvernement a du retarder son plan pour l’électrification des véhicules.
L'appel d'offre de EESL prévoyait que 20% des 10 000 voitures appartiendraient au segment des voitures de luxe. Tata Motors et Mahindra & Mahindra étant les seuls constructeurs indiens produisant des berlines électriques du premier niveau de segment, cela aurait permis à des constructeurs étrangers comme Nissan et Kia Motors de participer à l'appel d'offres.
Le manque de clarté sur le protocole de charge a dans une certaine mesure fait dérailler le programme en faveur des véhicules électriques qui prévoyait d'accroître la demande et d'acheter environ 20 000 véhicules au cours des deux prochaines années.
Des normes révisées ouvrant la voie aux étrangers
EESL, qui est chargé de l’achat de voitures électriques pour les besoins des ministères indiens, a au final retiré son appel d’offres. Les normes révisées devraient permettre aux constructeurs étrangers d'entrer sur le marché indien.
«Si les directives ouvrent la voie à tous les types de spécifications de charge, je pense que c'est vraiment le chemin à suivre. Cela encouragera vraiment les constructeurs à proposer des voitures haut de gamme, car évidemment, aucun groupe automobile ne devrait logiquement introduire en Inde un type de véhicules d'ores et déjà présent », a déclaré à ce sujet Saurabh Kumar, directeur général de EESL.
Des coûts inutiles ?
Certains analystes estiment toutefois que mandater à la fois CCS et CHAdeMO augmentera inutilement les coûts d'infrastructure. Et ce, d'autant plus que la plupart des équipementiers des principaux véhicules ont accepté de soutenir CCS pour l'option de charge rapide. Ils indiquent également qu'en ce qui concerne la société indienne Bharat Chargers, il s’agit d'éléments temporaires et non figés et non d’un standard accepté dans le monde entier.
Des directives précises
Les directives exigent l'installation d'une borne de recharge tous les trois km dans les villes et tous les 25 km des deux côtés des autoroutes. Le tarif pour la fourniture d’électricité à une borne de recharge publique pour véhicules électriques ne doit pas dépasser le coût moyen de l’alimentation, majoré de 15%. Les États indiens devront fixer un plafond pour les frais de service des bornes de recharge publiques.
Sources : Economic Times